Je rejoins le grand terrain de l'université, où se déroule le dernier cours d'athlétisme de ce vendredi après-midi. Stella est avec les filles et papote. Je lui fais signe que je vais m'installer dans les gradins. En me retournant, je vois Arone et Noah sortir des vestiaires. Tic et Tac... Je les évite et vais m'installer. Le professeur appelle les élèves, qui se regroupent autour de lui. Il ne reste plus qu'une heure de cours. Je me suis dépêchée de venir après mon cours de gymanastie. J'écoute le professeur leur expliquer le dernier exercice. Course relais. Il demande aux élèves de composer des équipes de quatre. Finalement, Stella se retrouve avec Noah et Arone. Il fallait s'en douter. Il leur manque un élève pour être à quatre. Stella parle rapidement avec les garçons, et Arone ne semble pas apprécier ce qu'elle dit. Elle va ensuite voir le professeur.
"Martin! m'appelle-t-il.
-Oui?
-Venez ici.Je quitte les gradins et enjambe la barrière pour rejoindre le terrain.
-Oui?
-Il manque un élève, est-ce que tu veux participer?
-Je ne sais pas Monsieur... J'ai peur que la mauvaise entente...
-S'il te plaît, Margot...
-J'ai cru comprendre que cela embêté Arone.
-Ne fais pas attention à lui! C'est un idiot.
-Martin? Êtes-vous d'accord?
-Oui, Monsieur.
-Parfait! Tout le monde en place! Vous allez chronomètrer la performance de l'équipe de Smith, Ludwig, Douni et Martin, qui se porte volontaire pour remplacer un élève. Tout le monde en place!Je rejoins mes "coéquipiers".
-Noah tu pars en premier, commence Arone, tu donne le relais à Stella, qui me le donnera, puis je le donnerais à poile de carotte.
-Abruti."Je les quitte pour aller me mettre en place. Je risquais de faire un meurtre si je restais encore un peu. Je ne le supporte plus. Les autres se mettent finalement en place. Le professeur vérifie que tout est prêt, puis il donne le top départ. Noah part en trombe, et arrive rapidement à Stella qui attrape le relais. En tout cas, cette fille est très forte. Elle qui n'est pas "fan" du sport à cent pourcent. Arone récupère le relais et fait son bonhomme de chemin rapidement. C'est impressionnant de voir un homme, de plus d'un mètre quatre-vingt, cheveux tombant sur le front, muscles saillants, courir vers nous. J'attrape à mon tour le relais et cours le plus que mon corps me donne la possibilité de le faire. Je n'ai rien perdu de mes cours du lycée! J'arrive au bout, et les chronomètres sont arrêtés. Je retourne doucement vers les élèves, et une fois sur place, la furie Stella me saute dans les bras.
"On a fait une minute et dix secondes!
-C'est vrai?
-Oui!
-Tu as vu comme tu cours vite aussi! C'est grâce à toi Stella.
-Par contre... pour Arone...
-Quoi, encore?
-Il n'a pas été sympa...
-Comme toujours.
-Le fait de toujours t'insulter par rapport à ta couleur de cheveux ça ne se fait pas...
-Peut-être qu'un roux lui a sauté au visage étant petit et depuis il en a une phobie immense.
-Tu prends ça à la rigolade. Moi je l'aurais tué.
-J'ai appris à vivre avec lui."Je lui souris alors que de nouveaux élèves se mettent en place. Nous passons le restant du cours à papoter avec les autres filles, et à courir, évidemment. À la fin, les élèves retournent tous dans les vestiaires. J'aide rapidement le professeur à ranger, puis je vais rejoindre les filles dans le vestiaire. Avant, je vais faire un rapide détour par les toilettes. Je passe mes mains sous l'eau, et mon visage. Je relève la tête pour croiser les yeux marrons d'Arone. Je le fixe quelques secondes. Je prends mon sac de cours et le contourne pour rejoindre la sortie. Cependant, je suis retenue par le poignet. Je fais folte-face, fusillant cet imbécile du regard.
"Lâche moi.
-On peut parler, s'il te plaît.
-Non.
-Margaret, écoute moi.
-Toi, tu vas m'écouter! Nous ne sommes pas amis Ludwig! Nous ne le serons jamais. Si tu veux la guerre, tu l'auras. Mais tu n'es qu'un idiot. Je ne peux même pas mettre de mot sur ta personne tellement tu m'énerve!
-Excuse-moi.Je le regarde, interloquée. J'avale difficilement ma salive.
-Toi, Arone, tu t'excuse?
-Oui. J'avoue que je peux être blessant. Et ma mère me tuerait si elle savait comment je suis avec toi.
-Tu es au-delà du blessant.
-Est-ce qu tu accepte mes excuses?Je plonge mon regard dans le sien. Je suis sur le cul. Je baisse la tête.
-Ça serait trop facile.
-De quoi?
-Je ne peux pas te pardonner comme ça.
-Tu refuse des excuses venant de moi?
-Ça y ressemble. Je suis surprise, je te rassure. Mais je ne peux pas.
-Pourquoi?
-Est-ce que tu t'entends quand tu m'insulte? Ce que tu dis? Tu es le roi des abrutis.
-D'accord. Je comprends. Tu rentre comment?
-À pieds.
-Je te ramène?
-Je...
-Je veux te parler de Stella et Noah. Et puis je préfère que tu sois avec moi, en sécurité.
-D'accord. Mais tu porte mon sac.
-Quoi!?Je lui pose dans les mains mon sac de cours qui pèse une tonne.
-Dépêche toi, je veux embrasser mon petit frère avant qu'il aille dormir."
Je sors des toilettes, suivie par Arone. Il dit au revoir à ses amis, et je fais de même. Nous rejoignons ensuite sa voiture, dans laquelle je m'installe confortablement, c'est-à-dire les pieds sur le tableau de bord. Je veux le pousser à bout, juste pour rire, et pourquoi pas l'énerver.
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The Best Enemies
RomantizmIls se détestent jusqu'à en souffrir. Ils se détestent jusqu'au plus profond de leurs âmes. Ils s'opposent mais s'attirent. Ils veulent la douleur de l'autre, mais en souffrent aussi. Ne dit-on pas qu'il y a de l'amour dans la haine?