The Best Enemies

Chapitre 2

Trois heures à écouter ce professeur nous parler de choses inutiles. Je vais exploser. Je soupire pour la énième fois. Il nous a promis de nous emmener sur le grand terrain à la fin, mais j'ai l'impression que ça ne finira jamais. Le professeur me jette un regard,plutôt effrayant d'ailleurs. Il continue son monologue, en s'asseyant sur le rebord de son bureau. Je tourne la tête et croise le regard de quelqu'un que je ne connais pas. Si j'ai bien écouté, c'est un nouveau et il s'appelle Ken ou Ben, quelque chose comme ça.

"Puisque j'ai fini, nous pouvons visiter l'établissement.

Je le retourne et souris à Stella. Enfin!

-Prenez vos affaires, je vous libère après la visite."

Tout le monde s'affaire. N'ayant rien sorti de mon sac, je le passe directement sur mon dos et me lève, ainsi que Stella. Nous suivons le professeur devant la salle et attendons que le reste de notre classe ne sorte. Comme à notre habitude, nous allons à la fin du troupeau. Les nouveaux devant pour essayer d'imprimer dans leur mémoire ce que dit le professeur. Ce qui m'intéresse moi, c'est où on va pratiquer le sport.

"J'ai cru que j'allais mourir. Heureusement que c'est juste notre prof' d'humanité et qu'on le voit qu'une heure par semaine!
-C'est clair. Je suis dans son viseur en plus.
-Ça, c'est de ta faute. Ta réputation d'intello' va en prendre un coup.
-Tais-toi. J'ai juste eu un mauvais départ. La course n'est pas finie.

Elle rit de bon coeur suite à ma phrase.

-Pas obligé de rire un phoque Shrek, balance Noah en se retournant.
-On t'a parlé tête de noeud?
-Il a raison, ton amie rit comme un phoque, rajoute Taylor.
-Je ne vous ai pas causé, alors laissez-moi.
-C'est qu'elle montre les griffes.
-Noah, je vais te tuer, vraiment.
-Ludwig, tiens tes amis en place s'il te plaît.
-Tu te débrouille poile de carotte.
-Arrête avec ça.
-Poile de carotte! Poile de carotte!

Noah ralentit le pas et s'arrête entre moi et Stella. Il regarde mon amie tout en essayant de passer son bras sur ses épaules.

-Fais ça, et je te casse le bras.
-Tu fais quoi après?
-Je rentre chez moi.
-Je te ramène?
-Ramène toi tout seul chez toi, avant de vouloir ramener les autres.
-Ou alors on va faire un tour en voiture?

Elle plonge ses yeux marrons dans ceux du blondinet.

-Non. Tu ne t'approche pas de moi, tu ne me parles pas, tu ne me regarde pas. Je n'existe pas.
-Elle t'a tué mon pauvre, lance alors Arone.
-C'est clair, enrichit Taylor.

Sûrement vexé, Noah plonge ses mains dans les poches de sa veste et presse le pas pour avancer.

-Quel lourd! Horrible.
-Peut-être que tu lui plais, osais-je lancer.
-Stop! Je ne veux rien entendre! Moi et Noah! Mais... Tu sais, si c'est pour dire des idioties Margaret, tais-toi.

À son tour, elle presse le pas et me laisse seule. Arone se retourne vers moi et sourit.

-Pas commode ta copine.
-Laisse-moi.
-Si on ne peut plus rien dire..."

Je soupire, excédée par Arone et Stella. Super rentrée... Je mets la capuche de mon sweat-shirt et rentre mes mains dans la grande poche avant. Nous arrivons sur le terrain d'athlétisme. Le professeur explique quelques règles de "savoir-vivre" pour garder l'extérieur propre et fonctionnel pour les autres. Ensuite, c'est le terrain de basket qui est décrit au peigne fin, puis les lieux d'entraînement pour les pompon girls. Le self, les salles de sciences et les toilettes sont aussi visités. Je n'écoute absolument rien des recommandations de mon professeur, trop occupée à penser à la réaction de Stella. Elle ne m'appelle jamais Margaret. Elle utilise toujours un de mes deux surnoms. Si elle l'a fait, c'est soit qu'elle est très fâchée contre moi, soit que j'ai touché un point sensible. Dans les deux cas, il est hors de question que je fasse le premier pas. Je n'ai rien dit de méchant ou de blessant, elle n'a pas à réagir si excessivement. C'est contrarié que je sors de l'établissement après l'autorisation du professeur. J'attends devant qu'un de mes parents viennent me chercher. Je sors ma paire d'écouteurs puis mon portable. Je remarque alors deux messages de mon père. J'ouvre la conversation.

➖Tu finis à quelle heure Magit?
➖Desolé mais avec ta mère on ne peut pas venir te chercher. Urgence au travail. Tu rentres à pieds ou tu prends les transports?

Mon père sait très bien que je déteste les transports, alors pourquoi demander? Je lui réponds que je me débrouillerais puis lance une musique. Je me niche un peu plus dans mon sweat-shirt. Bon, direction la maison!