Chapitre 26

60 2 0
                                        

🔼Trois semaines plus tard🔼

Stella pose un carton rempli de trophées sur la table de mon séjour. Elle me rejoint ensuite dans la cuisine pour m'aider à ranger la vaisselle dans les placards.

"Les garçons montent ton canapé.
-Super!
-Ton appartement est magnifique. D'ailleurs, je suis surprise que ta mère ne soit pas là.
-Elle a eu une urgence au travail, mais elle passe dès qu'elle a finit.
-Maman poule reste maman poule.
-Exactement!

Nous nous retournons lorsque nous entendons les garçons entrer. Noah et Arone posent le canapé là où je leur avais dit de le mettre. Ils soupirent de soulagement et nous rejoignent.

-Tu comptes nous payer? me demande Noah en ricanant.
-Il n'y a que l'argent qui intéresse les hommes, c'est désolant.

Je range les dernières assiettes et me dirige vers la partie séjour pour ranger mes trophées.

-Il te reste des choses à faire? interroge Arone.
-Vous allez encore me soutirer de l'argent.
-On te promet que non.
-J'ai mon lit. Comme ça je pourrais dormir ici ce soir.
-On va faire ça alors! Aller, viens Noah.

Ils disparaissent ensuite. Stella me rejoint pour m'aider.

-J'ai envie de vivre avec Noah.

Je me tourne vers mon amie, interloquée. Je la détaille un long moment puis souris.

-Tu as vraiment changé... Toi qui ne croyait ni en l'homme ni en l'amour, tu veux vivre avec celui que tu aimes.
-C'est vrai. Il faut croire qu'on change tous d'avis sur quelque chose un jour ou l'autre.
-Tu as peur de lui dire?
-J'en suis terrorisée. Parfois j'ai l'impression de tout vouloir trop rapidement, et qu'il ne peut ni aller à mon rythme, ni me donner plus que ce qu'il me donne déjà.
-Tu dois lui parler. Mais crois-moi, il en sera ravi. Si tu savais comme il m'a saoulé avec toi au début de l'année scolaire! J'ai failli te détester!
-Mais tu m'aime trop pour ça!

Elle s'accroche à moi, bouche en cul de poule pour tenter de m'embrasser.

-Tu te rappelle quand tu avais voulu embrasser...
-Oh non! Ne me parle pas de ça! D'accord j'ai fait une erreur, Margot, mais j'étais jeune.
-Oui, on était au lycée quand même. Et tu as fait ça dans le couloir, à deux mètres de mon casier. Tu sais que ça m'a traumatisé à vie?
-Tu t'en remettra.
-Avec l'aide d'un psy' alors!"

Elle me dévisage avant de rire. Nous continuons de ranger, dans le calme. C'est difficile de trouver le calme avec Stella. Ce mot ne fait pas parti de son vocabulaire.

"Lit finit!

Nous nous retournons vers les garçons.

-Déjà?
-C'est nous qui sommes trop longues Margot. On y va nous, j'ai promis à Noah qu'on irait promener.
-Bonne promenade les retraités!"

Ils sortent de mon appartement, non sans une injure ou deux. Je rassemble ensuite tous les cartons vers la porte d'entrée pour les descendre plus tard. Je me sens tirée en arrière et plaquée contre quelque chose de dure: ma table. Arone est au-dessus de moi. Je le regarde, alors que ses doigts caressent ma peau qui frisonne.

"Et tu oses me rejeter alors que tu ne peux pas me résister.
-C'est pour notre bien commun.
-Je n'ai pas peur de souffrir.
-Moi si.
-Margaret..." 

Il embrasse tendrement mon cou. Il va me tuer! Mon portable vibre dans la poche arrière de mon jean. Eh oui! J'ai changé de style vestimentaire. Adieu joggings, bonjour les jeans. Je repousse Arone et décroche. 

"Allô?
-Margaret! Il est arrivé quelque chose!
-Qu'est-ce qui se passe maman?
-Hugo a disparu. Il est parti avec son sac à dos bleu. Mon dieu...
-Maman... Je vais aller à sa recherche, il n'est pas à la maison, sûre?
-J'ai fouillé par tout.
-Vas voir dans les parcs aux alentours, je crois avoir une idée de où il peut être. Je te tiens au courant.
-Merci ma chérie."

Je raccroche et enfile rapidement une veste.

"Qu'est-ce qui se passe?
-Mon frère a disparu. Je pense qu'il est au parc où tu nous as vu pour la première fois.
-Je t'emmène."

Nous sortons et nous dépêchons de rejoindre la voiture. Arone démarre. J'espère de tout mon coeur qu'il sera là-bas. Je joue anxieuse avec la poignet de la portière. Si on ne le retrouvait pas? Arone pose sa main sur ma cuisse qu'il presse légèrement. Je pose ma main sur la sienne. Après dix minutes, nous arrivons. Je descends et commence mes recherches, et Arone fait de même de son côté. Je regarde chaque petit garçon que je croise. Il faut que je le retrouve. Je ne comprends pas pourquoi il est parti. Il n'a que huit ans!

"Margaret!

Je me retourne vers Arone qui arrive, Hugo dans ses bras. Je me précipite sur eux pour câliner mon frère. Je sanglote dans son cou, sentant ma peur partir.

-Pourquoi tu es parti? Maman est morte de peur.
-Ils ne m'aiment pas.
-Qui donc?

Arone essuie les larmes qui coulent sur mes joues alors que je fixe mon frère.

-Papa et maman.
-Mais si, ils t'aiment!
-Non. Ils ne s'occupent pas de moi, et maintenant que tu es partie de la maison, plus personne ne m'aimera.
-Ne dis pas ça. Ils t'aiment, je t'aime, même si je vais vivre loin.
-Pourquoi ils ne sont jamais à la maison? J'ai huit ans mais je ne suis pas bête.
-Ils ont beaucoup de travail. Je sais que tu voudrais qu'ils soient plus présents. Je l'ai toujours voulu.
-Oui. Moi je veux aller regarder des matchs de foot avec papa. Faire de la cuisine avec maman.
-Tu veux que je leur en parle? Ça te ferait plaisir?
-Oui.

Je retire du bout des doigts les larmes qui tombent sur ses joues d'écureuil.

-Qui veut une glace? demande Arone.
-Moi! s'écrit mon frère."

Ils avancent tous les deux vers le marchand de glace, et Arone s'amuse à faire le super-héros galactique. J'esquisse un mince sourire. Je dois appeler ma mère maintenant, et ça ne sera pas facile.

The Best EnemiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant