Chapitre 16

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J'ouvre la porte d'entrée de chez moi et la referme sans oublier de la verrouiller. Je remarque que la lumière du séjour est allumée. Je retire mes chaussures puis m'y rends. Mes parents sont assis à table. C'est très louche tout ça. Ma mère me regarde. Encore plus bizarre.

"Bonsoir...
-Bonsoir chérie, ça a été au travail? demande ma mère.
-Très bien. Je peux savoir ce qui vous arrive?
-Viens t'asseoir, m'ordonne mon père.

Merci de l'amabilité papa, ça me fait plaisir de te voir aussi... Je m'installe donc, sans rechigner. Ma mère me regarde, léger sourire. Je sens que ça va mal finir.

-Je vous écoute.
-C'était qui celui qui t'a déposé?
-Attendez. Ça, c'est ma vie privée, depuis quand vous vous y intéressez?
-Réponds à ta mère.
-Je n'y crois pas! C'est un interrogatoire.
-Qui était ce garçon?
-Noah! Maman! Tu sais qui c'est!
-Oh! Le garçon dont parle toujours Stella?
-Oui. Il avait besoin de conseils. Je peux aller me coucher maintenant?
-On n'a pas finit. On doit te parler de quelque chose. Ta mère et moi avons reculé cette conversation le plus possible, mais tu es grande et en âge de...
-D'avoir des relations sexuelles.
-Exactement.
-Ça, c'est privée.
-Il faut que tu sache, ma chérie, que c'est un sujet important. Je suis ta mère, et je dois t'en parler.
-Stop! Nous n'aurons pas cette discussion! Ni ce soir, ni jamais. Regardez-vous, écoutez vous! Vous voulez me parler de ça alors que j'ai vingt ans! Je sais déjà tout ce qu'il y a à savoir. Pourquoi je vous parle de ça? Cela ne vous regarde pas.
-Margaret! Nous aurons cette discussion! hurle mon père.
-Non! Je ne veux pas!
-Si! Tu reste ici!
-Tu vas me forcer à rester à table à vous écouter parler? Jamais! Vous passez votre temps au travail, vous ne vous occupez pas de nous, et soudain, vous vous inquiétez que je fasse l'amour! Non mais je n'y crois pas! Je veux un appartement et partir d'ici. Je veux avoir mon indépendance, ne pas avoir affaire à ce genre de scène quand je rentre, crevée, d'une longue journée.
-Ma chérie.
-Maman! Résonne papa!
-Tu veux vraiment partir? me demande ma mère.
-Oui. J'en ai besoin. Je suis grande, je veux et j'exige de vivre seule, comme toute personne normale. Maintenant, je vais coucher.
-Margaret! Cette conversation n'est pas fini!
-Finis la avec maman!"

Je monte les escaliers à vive allure et rejoins ma chambre. Je claque la porte derrière moi démontrant mon mécontentement. Épuisée, énervée, je me laisse tomber sur mon lit dans un long soupire. On m'expliquera pourquoi mes parents se réveillent après vingt années d'absence.

🔼Deux semaine plus tard🔼

Je sors du cours d'espagnol en compagnie de Stella. Nous rejoignons devant l'université Shella et Enri. On s'installe tous près du parking à vélos. Stella sort un cahier pour réviser un contrôle de mathématiques.

"Ça va Margot? Tu n'es pas bavarde aujourd'hui, remarque Shella.
-Ça va.
-Tu es sûre? Tu n'as même pas rigolé lorsque la prof' d'espagnol a failli tomber, lance Stella.
-Madame Gonzales a failli tomber?
-Oui. On a tous ri.
-Dis-nous, m'invite Enri.
-Je me suis disputée avec mes parents hier encore. Rien de grave.
-Pourquoi?
-Comme la derniere fois. Ils veulent avoir cette foutue conversation sur ma vie sexuelle, et sur mon envie de partir.
-Chaud.
-J'ai soumis l'idée que je voulais partir d'ici un ou deux mois.
-Encore plus chaud.
-Si c'est pour intervenir comme ça, arrête Enri, dispute Shella.
-Je ne veux pas en parler les amis. Vraiment.
-Tu es sûre?
-Oui."

Shella me sourit, puis finalement la conversation dévie sur le contrôle que Stella passera cet après-midi. Lorsque la sonnerie de fin de récréation sonne, Enri et Shella vont en cours, tandis que Stella et moi restons dehors, ayant encore une heure sans cours. Je la laisse réviser tranquillement, et je me repose un peu. Mon cerveau va exploser.

"Tu révise pour l'examen de mathématiques?

J'ouvre promptement les yeux en entendant la voix rauque d'Arone. Il est en compagnie de Noah. Ce qui ne m'étonne pas.

-Oui.
-J'ai du mal avec les vecteurs.
-C'est simple pourtant.
-On verra bien.
-Oui.
-Stella, intervient Noah, je peux te parler?"

Elle me jette un coup d'oeil, alors je lui fais signe d'y aller. Elle se lève et suit Noah. Je me lève à mon tour, ne voulant pas rester seule avec Arone. Je vais en direction de l'établissement, me disant que je peux me réfugier. Je suis retenue, encore, par le poignet. On me fait faire folte-face. Je tombe sur le regard sombre d'Arone. J'avale ma salive. Je ne suis absolument pas d'humeur. Vraiment pas. Je n'ai pas ravalé sa "blague" la dernière fois au gymnase.

"Margaret...
-Quoi?
-Je peux te parler?
-Non. Je ne suis pas d'humeur. Et je n'ai rien à te dire.
-C'est vrai. Mais...
-Je ne suis pas d'humeur...
-Je peux te laisser mon numéro alors.

Il me met un papier dans la main. Je regarde sa main dans la mienne. Il la retire doucement.

-J'en fais quoi?
-Appelle moi quand tu sera moins énervée contre moi.
-Je t'appelle dans dix ans alors!

Je me surprends à rire, et je le regarde rire lui aussi.

-Du moment que tu m'appelle. Je veux me faire pardonner. Je suis disponible à toutes heures de la journée et de la nuit.
-J'y penserais."

Je tourne les talons et entre dans l'université. Arone Ludwig est totalement contradictoire avec lui-même. Mais je dois avouer que la perche qu'il vient de me tendre me plaît fortement. À toutes heures de la journée et de la nuit...

The Best EnemiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant