Je regarde désespérée mon frère déguster sa glace à deux boules. Il parle gaiement avec Arone, qui lui répond avec entrain. Et il y a moi, qui ne sert littéralement à rien. Je ne serais pas là, ce serait la même chose. Je soupire, pour la énième fois depuis que nous avons croisé Arone.
"Qu'est-ce que tu as Margaret? me demande "gentiment" Arone.
-C'est toi qui m'énerve.
-Je pensais que tu ne me détestais plus.
-Comment peux-tu penser ça?Cet homme me fait constamment sortir de mes gonds!
-Je t'ai ramené hier, déjà.
-Je m'en fiche! Tu es le type le plus exécrable, le plus misérable, le plus odieux, le plus égocentrique, et le plus abruti que je n'ai jamais vu de ma vie! D'ailleurs, pourquoi as-tu insister pour payer une glace à mon frère? Pourquoi tu t'occupe de ma vie? Pourquoi tu cherche à entrer dedans? Oh! Je sais! Ça ne te suffis pas de me gâcher mes études, il faut que tu gâche tout le reste! Je ne veux plus que tu m'approche! Jamais!Je reprends ma respiration suite à mon monologue. Arone me fixe, incrédule. Ou du moins interloqué. Je ne sais pas à vrai dire. Je regarde autour de nous, et tous les regards sont braqués sur moi. Je pose les yeux sur mon petit frère qui me fixe, lui aussi. Il a les larmes aux yeux. J'ai été stupide, je sais que mon frère déteste les disputes, et que cela le met dans tous ses états lorsque l'on hausse la voix.
-Eh bien... je crois que des excuses ne suffisent pas.
Je foudroie Arone du regard, excédée.
-Viens Hugo, on rentre.
-Margaret, ne partez pas comme ça...
-Ne m'adresse plus jamais la parole Arone."Je prends la main d'Hugo et nous avançons. Je ne le supporte plus, c'est officiel. Ses remarques, ses regards, tout chez lui me donne envie de lui exploser la tête contre le bitume. Nous nous arrêtons à un arrêt de bus. Je n'ai pas la force de rester plus longtemps dehors, ni de rentrer à pieds chez moi.
"Pourquoi tu ne l'aime pas le monsieur?
Je baisse les yeux sur mon frère qui me regarde avec ses yeux humides.
-Ce n'est pas mon ami.
-Pourquoi?
-Ce n'est pas de ton âge.
-C'était ton amoureux et il ne l'est plus?
-Non. C'est juste qu'à l'université, il est méchant avec moi. Il est méchant tout court. Je ne veux pas qu'il s'approche de toi, ni de moi.
-Il a été gentil avec moi.
-Pour m'amadouer.
-Alors s'il te fait du mal, je vais lui mettre une leçon!
-Je m'en suis occupée.
-Personne ne te fera du mal."Je lui souris puis me penche pour lui embrasser la joue. Mon frère est un amour.
Je sors de la voiture de ma mère, sans oublier de l'embrasser sur la joue et de lui dire que je l'aime. Elle démarre et sa voiture disparaît au bout de la rue. Je rejoins Stella. Elle me prend dans ses bras, et nous papotons un peu de nos week-ends. Je ne lui parle pas de l'incident "Arone". Lorsque mademoiselle aperçoit Noah arriver en compagnie de Tic et Tac: Arone et Taylor, elle n'est plus dans la conversation. Il vient vers nous, et nous salue. Il demande à Stella si elle est disponible car il doit lui parler. Évidemment, elle accepte. Je leur souris, puis les quitte. Je croise le regard d'Arone. Et c'est bien de la haine que j'y vois.
"Qu'est-ce que tu as poile de carotte? Tu n'as jamais vu un beau gosse comme moi?
-Je n'ai jamais vu un aussi gros débile, plutôt."Je rentre dans l'établissement afin de rejoindre le plus vite possible ma salle d'histoire. Une fois devant la salle, j'attends que le professeur arrive. Je salue quelques connaissances, échangeant de brefs "salut, ça va?". Le professeur arrive au moment de la sonnerie. Il me sourit, puis ouvre la salle. J'entre.
"Bonjour Monsieur Montgomery.
-Bonjour mademoiselle Martin."Un coup dans mon épaule me fait avancer de quelques pas, tant il est violent. Je me retourne sur Arone. Il fallait s'en douter...
"Tu es aveugle ou quoi?
-Tu es dans le passage.
-Et c'est une raison pour me pousser aussi violemment?
-Vas jouer ailleurs si j'y suis, mini pouce.
-Imbécile."Je m'installe au premier rang, alors que lui va au fond de la classe. La guerre est officielle. Même plus qu'officielle, elle a commencé. Et je sens qu'elle va être épuisante. Mais je ne compte pas me laisser faire. Je vais prendre les armes! Oeil pour oeil, dent pour dent.

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The Best Enemies
RomanceIls se détestent jusqu'à en souffrir. Ils se détestent jusqu'au plus profond de leurs âmes. Ils s'opposent mais s'attirent. Ils veulent la douleur de l'autre, mais en souffrent aussi. Ne dit-on pas qu'il y a de l'amour dans la haine?