Chapitre 17

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Elle s'appelle Nina, et sa technique d'attaque et plutôt bonne mais ses coups manquent de force, car trop concentrée dans la gestuelle plutôt que dans l'efficacité. Elle en oublie la vitesse et l'énergie libérée sans trouve amoindrie. De mes cours de Physique, je n'avais pas enregistré grand-chose à part quelques formules comme celle de l'énergie cinétique, et le fameux E= 1/2mv2.

« Si tu as un poids plus léger que celui de ton adversaire, alors tape plus vite et tu lui feras encore plus mal » m'avait répété sans cesse mes entraineurs. Ces derniers étaient plus dans l'exercice et le combat que dans la méditation.

Et plus rapides seront tes mouvements, plus difficiles ils seront prévisibles à ton adversaire. Tu augmenteras alors les chances de le toucher avant qu'il ne puisse les parer ou les éviter.

Mes explications, je ne les délivre pas à mon adversaire avec des mots mais avec mes poings et mes pieds. Je ne suis pas maitre Yoda mais Nayda, et j'ai retenu que l'expérience ne s'encombre pas de théorie mais de pratique.

Cela fait un bon quart d'heure que je boxe avec cette fille, qui avait cessé d'être une inconnue depuis qu'elle m'avait donné son prénom ; Nina.

C'est elle qui m'avait proposé de monter sur un ring pour nous entrainer ensemble, j'avais voulu lui rétorquer que j'étais consignée par le coach à n'avoir que des sacs de sables comme adversaires.

En me tournant vers l'entrée de la salle pour lui indiquer celui qui m'avait punie : Tony ; que je fus surprise de le voir en train de converser avec cette grande blonde aux cuissardes, la même que j'avais croisée au centre commercial entre deux rayons d'accessoires SM, accompagné d'un toutou d'âge plus que mûr.

L'image amusante de mon coach dans ce rôle du petit chien soumis m'avait alors traversé l'esprit. Mais un hochement de tête d'assentiment et le regard de la jeune femme en notre direction me laissa perplexe.

- Si tu veux, nous pourrons avoir le ring pour juste nous deux après la fermeture. Les choses viennent de s'arranger. M'avait susurré Nina à l'oreille. La tonalité de sa voix invitait plus à un ébat dans un lit qu'à un affrontement sur un ring.

Tony, celui qui crachait sur les combats illicites, venait de se faire acheter. Et par qui ?

En m'approchant de Jim Shelby, je venais de mettre, sans doute, le pied sur un nid de serpents. Et Nina, avec son minois adorable et fascinant, en faisait sans doute partie. Lorsque son bras avait effleuré le mien, je n'avais pourtant senti qu'une douce chaleur et non pas la froidure de la peau d'une vipère.

Je me demandais quel était le lien entre Nina, la blonde et Jim Shelby, et s'il y en avait un. Même si Montgomery n'est pas une mégapole comme New-York ou L.A, il est bien étrange de croiser, dans la même journée, cette étrange et sculpturale blonde à des endroits aussi différents qu'un sex-shop et une salle de boxe.

Après une vingtaine de minutes, la salle de sport se vida de ses derniers occupants, même de mon cher Tony, qui laissa les clefs du gymnase sur le comptoir. Il ne s'était même pas retourné pour nous saluer, comme si un sentiment de honte l'en empêchait.

La femme aux cuissardes du centre commercial d'Eastchase s'était aussi éclipsée lorsque Nina et moi, sommes montées sur le ring central de la salle déserte. Après quelques échanges pieds et poings qui servirent à la fois d'échauffement et pour jauger de son adversaire ; le combat se fit plus sérieux.

Nina lance un large crochet droit en direction du visage. Mais trop lent, je l'esquive d'une rotation du buste en me glissant sous son bras, et je contre-attaque du gauche en pivotant. Son poing passe au-dessus de la tête, le mien percute son foie. Mon coup est sec et précis, sans toutefois y mettre toute ma force.

LA BOXEUSE SMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant