Chapitre 25

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Le premier coup de cravache frappe les jambes de Nina, qui, stoïquement, ne cille pas. Je ne surprends que l'éclat d'un désir brillant dans ses yeux, comme elle peut observer le mien naissant. Nous n'avons pas le moindre secret entre nous deux par le biais du jeu de miroirs. Nos regards ne se quittent pas et nous épions ainsi nos réactions mutuellement. Partage visuel du plaisir entre l'actrice de la torture et sa spectatrice.

Le bruit du claquement sur la peau de la jeune brune me procure une excitation perverse, la marque écarlate laissée sur la peau accentue cette volupté sadique. Une douce chaleur se concentre au niveau de mon pubis.

J'essaye vainement de rapprocher mes jambes pour comprimer mon clitoris, mais les liens, trop forts, m'immobilisent complètement et ne m'autorisent pas à cette autostimulation désirée.

Ingrid remonte le stick plus haut, juste au-dessus des genoux de sa victime. Cette dernière, tout en ne me quittant pas des yeux, sourit.

Le deuxième claquement est aussi sec que le premier ; Nina ne s'en émeut nullement. Sa pratique des arts martiaux et de la boxe, en particulier, lui ont appris, comme à moi, à dominer ce genre de coup ; bien moins douloureux que des low-kicks destructeurs sapant les membres de l'adversaire.

Le bâton flexible poursuit sa lente ascension pour atteindre maintenant les cuisses de la jeune brune. Le bras d'Ingrid, tel celui d'un joueur de tennis renvoyant la balle d'un revers, décrit un arc circulaire de gauche à droite ; le bruit du cuir sur la chair meurtrie se fait plus fort ; un léger pincement des lèvres s'esquisse sur le visage de Nina.

Par symétrie et comme vivant moi-même cet instant, je mime aussi son rictus de douleur.

Impuissante sur ma chaise métallique, j'assiste à ce jeu diabolique sans pouvoir y participer activement. Je ne suis seulement que voyeuse.

Dans mon dos mais totalement invisible, je perçois la présence de Jim Shelby dans la loge rouge. A-t-il un simple rôle de spectateur de ce seul divertissement brutal ou peut-il aussi m'observer prisonnière et condamnée à la frustration ?

Ou se montre-t-il plus entreprenant en dirigeant, par des ordres muets, le bras d'Ingrid ? Bien que la baguette soit en possession de la sculpturale blonde, il serait alors le vrai chef d'orchestre de cette partition cruelle.

Le bras d'Ingrid remonte, encore, jusqu'à la hauteur du bassin de Nina. Par des circonvolutions de la main, l'extrémité de cuir de la cravache ne fait qu'effleurer, telles des caresses, l'intimité de la jeune brune. La douleur laisse place à une forme de délectation enivrante qui accroit son désir comme le mien. Ses seins orgueilleux sont dressés, et ses tétons pointent dans ma direction, comme les miens vers elle.

Je sens mon bassin se mouvoir, réclamant lui aussi, un toucher ; soit celle d'une main ou celle du cuir. Ce moment de sensualité se poursuit et des gouttelettes de cyprine perlent à l'entrée de mon vagin.

Je mouille.

Mes mains, prisonnières de leurs liens, se crispent désespérément de ne pas pouvoir atteindre les zones érogènes et brûlantes de mon corps fiévreux.

Nina me dévisage et mon excitation n'est que plus forte. Nos corps et nos désirs rentre en résonnance.

Brutalement, un bruit sec retentit dans la loge, puis un deuxième, plus fort, accompagné d'un râle ; Ingrid vient de frapper rudement les seins de Nina.

Sans attendre, elle poursuit ce châtiment et cingle encore et encore ; arrachant à sa victime des gémissements et des cris. Et ce n'est qu'au sixième coup, qu'elle suspend alors son bras. Des trainées rouges, laissées par la morsure de la cravache, zèbrent la peau de chacun de ses globes sensibles.

Ses yeux brillants, embuées de larmes, me fixent plus intensément et elle devine mon plaisir dans ses souffrances, comme si elles étaient devenues miennes.

Par ces regards échangés, j'éprouve cette torture qui lui inflige la jeune blonde, et elle, ma frustration. Nous partageons ce que nous subissons tout comme Ingrid et Jim ce qu'ils nous font subir.

L'objet de la torture s'abat à nouveau sur la peau de Nina, mais cette fois-ci plus bas, sur son ventre musclé.

Bien que cette zone soit bien moins sensible que ses seins, le claquement nous procure du plaisir et une puissante excitation.

Je suis toute trempée.

La tourmenteuse blonde alterne force et amplitude dans ses coups, ainsi que les parties du corps ciblé laissant des marques rougeâtres sur tout son corps.

Son corps martyrisé et ses yeux baignés de larmes m'excitent, je suis en feu, je contracte tous mes muscles pour me libérer. Mais les liens solides résistent à mes mouvements désespérés et impuissants. Je me cambre pour quémander cette punition et sentir, moi aussi, la morsure du cuir.

Nina m'observe de ses yeux baignés de larmes, et se délecte de ma propre excitation. Elle se cambre aussi, invitant Ingrid à poursuivre sa punition et à l'intensifier ; corrélation perverse de la douleur et du plaisir.

Je vis sa douleur et elle, mon embrasement.

Mes râles rejoignent les siens.

Victimes et captives, nous entrons dans une osmose de jouissance.

La cravache de sa tortionnaire délaisse sa poitrine et son ventre, pour se placer entre ses cuisses.

De légers et petits coups ciblent son sexe. Brefs répits qui taraudent nos envies à toutes les deux.

Et quand Ingrid fait cingler plus fortement le bâton flexible sur son intimité ; nos cris se font échos.

Le deuxième coup est aussi violent, nous ne pouvons résister plus longtemps.

D'un mouvement vif, de bas en haut, la cravache pénètre profondément dans son sexe.

Les yeux fermés, un tsunami de plaisir électrise chacune des cellules de mon corps. Mes ongles crissent sur l'acier de ma chaise ; j'exulte en hurlant.

Quand j'ouvre les yeux à nouveau, le souffle court, Ingrid me fait face, la cravache luisante de la cyprine de Nina.

Je redresse la tête, prête à subir à mon tour le supplice. 

LA BOXEUSE SMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant