- T'es carrément folle, me crie presque Léa d'une voix cassée. Tu avais le combat pratiquement gagné et tu te laisses cogner sans réagir ».
Elle m'enlève le protège-dents et le jette sur la serviette ; des auréoles rouges imprègnent le tissu.
Ce n'est pas de la colère mais surtout de l'inquiétude que je lis sur son visage. Si je n'avais pas si mal à la mâchoire et des bourdonnements dans chacune des cellules de mon cerveau, je lui aurais dit mille et une choses pour la rassurer. Car elle n'est pas seulement une amie, mais aussi celle qui me fait vibrer, et presque plus fort que cette haine qui m'habite depuis presque cinq années.
Mais mon destin, je l'ai choisi. C'est d'être là ce soir, sur un ring de troisième zone à prendre des coups.
Comme seule réponse, je hoche la tête d'un mouvement las, quémandant de l'eau. J'ai la gorge desséchée, tellement soif et sans pouvoir boire à volonté. Je profite pour garder le précieux liquide dans la bouche pour m'humecter, m'imprégner de quelques gouttes alors que tout mon corps semble en avoir perdu des litres.
Avec autorité, Léa pose une bouteille et un seau à côté ; Je recrache un liquide rougeâtre, sans savoir s'il était composé de plus de molécules d'hémoglobine que de H20.
Je me saisis de la bouteille et prends quelques gorgées pour m'hydrater sans gonfler mon estomac et servir de cible aux poings de mon adversaire.
- Merde, il t'a éclaté l'arcade et ton œil est quasi-fermé, dit-elle en auscultant le haut de mon visage.
- Je lui avais fait de l'œil, il n'a pas aimé
- Arrête tes conneries, ça ne fait rire que toi.
- Tu peux faire quelque chose
- Je vais voir, répond-elle simplement en nettoyant délicatement la plaie avec une serviette
- Tu peux le faire, tu as tes deux yeux, toi.
Elle ne réagit pas, ses réflexes d'infirmières reprennent le dessus. Elle a les gestes précis et sûrs des meilleurs « cutman » ; les premiers à porter les soins au boxeur.
- Laisse-la se concentrer. Me résonné-je. Elle a moins de soixante secondes pour me réparer.
D'une main, elle m'applique une plaque de métal froid, qu'on appelle « enswell » sur l'enflure de mon œil gauche pour en, diminuer le volume. De l'autre, elle applique un tampon imprégné de coagulant sur la plaie.
- Ça y est, dit-elle après une trentaine de secondes.
Elle applique aussi une couche épaisse de vaseline, tel un pansement.
- Ça tiendra ? demandé-je, en clignant de l'œil droit pour vérifier si j'ai retrouvé
- Pas si tu te prends un coup dessus.
- Je ne pense pas que « Killer-boy » veuille qu'on passe au Monopoly.
- Dans ce cas, évite de t'en prendre dans la figure, rétorque-t-elle en me remettant le protège-dents et m'empêchant ainsi de répondre.
Son doigt s'attarde sur mes lèvres, j'ai envie de le prendre dans ma bouche et le sucer comme un bonbon. Mais avec mon protège-dents, je ne fais que le caresser en l'effleurant des lèvres.
- Vas-y défonce-le me souffle-t-elle. Je t'attends<.
- Dans ce cas, je me dépêche.
Le gong sonne et je me retrouve de nouveau seule face à la brute épaisse. Il a repris confiance en lui en s'avançant sur moi.
C'est sûr que ce combat ne verra qu'un seul debout, ou plutôt une seule debout, et cela sera moi
Je relève ma garde pour protéger mon œil gauche et je me dirige vers lui, décidée cette fois d'en finir.
N'hésitez pas à voter et à me faire des retours. En espérant que ce début d'histoire vous ait plu.
Le combat est peut-être un peu long ?
Mais comme Nayda le dit ; nous sommes proche de sa fin.
Nous apprendrons plus sur elle, sa quête de vengeance et découvrirons de nouveaux personnages et le monde SM.
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LA BOXEUSE SM
AcciónNadya plonge dans le monde des combats underground pour se retrouver dans celui plus sombre du SM. Un univers de souffrances et de blessures pour cette jeune fille, qui pensait avoir connu le pire avec la mort de sa famille dans un accident. Les...