Chap 3

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Léo, dit « Killer-boy », se relève péniblement avant le décompte de 10. Mon travail de sape dans ses jambes a porté ses fruits. Ses appuis seront moins solides et ses coups moins forts, du moins je l'espère, car je vais m'en prendre cette fois-ci.

Je m'appuie sur le poteau de coin du ring, les bras sur la troisième corde, j'essaye de maitriser ma respiration et de retrouver mon souffle.

Complètement redressé, ses yeux vitreux se fixent sur moi. Le sang coule de sa plaie ouverte, ce qui renforce son côté bestial et enragé. Humilié de s'être fait mis au tapis par une fille, il est devenu un bloc de haine.

Dominer sa peur, ses frissons qui parcourent les mollets et remontent jusqu'au cerveau te suppliant de fuir ou du moins à te défendre.

Je n'écoute pas ces signaux d'alerte...je ne bouge pas, affronter et dominer sa peur...

Il s'avance vers moi en boitant et la garde haute, je l'attends les bras toujours posés sur la corde, sans garde, sans chercher à me protéger.

Il hésite, il pense à un piège. Je souris de le voir si craintif face à moi. Je le défie du regard et le provoque d'un mouvement du menton.

Je prends son poing énorme droit dans la figure, ma tête pivote violemment, un voile noir et le gout du sang dans la bouche. Et son gauche frappe mon ventre.

- Unhhnnnnnng.

Mes abdos contractés, j'encaisse. Il redouble son coup un peu plus haut dans les côtes.

La douleur me coupe presque la respiration.

Il me balance une droite qui m'arrive comme un piston dans l'estomac.

Mes jambes tremblent, privées d'oxygéne. Il a mis toute sa puissance dans ce coup, ce salaud.

Il enchaine une nouvelle série qui me plie en deux dans un gémissement de douleur. Mon ventre est rougi par les coups et mes abdominaux sont hachés par ses poings.

- Alors, pétasse, tu en veux d'autres.

Les jambes flageolantes, crânement, je me redresse contre le poteau, les mains tenant fermement les cordes. Et j'esquisse un sourire, ou plutôt un rictus tellement j'ai mal.

- C'est tout ce que tu sais faire

- Tu vas voir, salope.

C'est le poing gauche que je prends au visage. Le sang coule de ma lèvre.

Il sourit sadiquement. Il arme son bras droit. Et il lance de toutes ses forces son poing en pleine poitrine.

Seulement protégé par le tissu en lycra de ma brassière, mon sein gauche est écrasé sous le terrible impact.

-Hhaaaaaa...je crie de douleur tellement elle est intense. Ma vision se trouble par les larmes qui emplissent mes yeux.

Je vacille mais je refuse de tomber et je me maintiens fermement au cordage du ring.

Je suis une battante.

Le gong retentit.

L'arbitre stoppe le bras de « Killer-boy », alors qu'il s'apprêtait à m'envoyer son gauche.

- Au prochain round, je t'exploserai  tes nichons, salope.

- Tant mieux, j'aime ça mais frappe plus fort, fillette.

Il pivote et m'envoie son poing dans la figure. J'ai l'impression que ma tête explose et je me retrouve les bras ballants dans les cordes à genoux. Tout devient noir, je lutte pour ne pas tomber sur le tapis.

L'arbitre repousse violemment cet enfoiré, mais il m'a salement touché. Je sens le sang coulait le long de ma joue et je ne vois pratiquement plus rien de l'œil gauche. Je sais que mon arcade sourcilière n'a pas résisté à son poing.

Le public hurle et siffle. Mais j'ai tellement mal à la tête et la nausée que je ne sais pas dire si c'est pour en demander plus ou pour conspuer cet enfoiré.

- Allez Nayda, debout !! Bats-toi !!

Je m'encourage pour me relever et me diriger vers mon coin. Je croise le regard de cet homme au premier rang. Ses yeux brillent avec un sourire de plaisir.

Je lui ai tapé dans l'œil en me le faisant taper. Je souris presque de ma vanne à deux balles.

Mais là, je n'ai plus envie d'abandonner, ça y est ou presque.

Il reste encore un round contre « Killer-boy » et les élancements douloureux de mon sein meurtri et ses promesses de me les défoncer m'avertissent que la partie de plaisir n'est pas terminée.

Surtout quand je vois le visage horrifié de mon amie Léa, qui se précipite pour me soutenir jusqu'à la chaise de coin.

Je m'assieds ou plutôt m'écroule dessus, la bouche en sang et haletante, à la recherche d'un second souffle pour continuer à me battre.

LA BOXEUSE SMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant