Chapitre 5

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Rien qu'au regard de « Killer-boy », je sais qu'il veut me punir de l'avoir mis au tapis et de l'avoir laminé les jambes. Cela se voit qu'il garde des séquelles, ses déplacements sont plus lents encore.

Il pensait m'avoir mise à mal et que je serais sans force face à lui et qu'il lui resterait qu'à m'achever de ses énormes battoirs qui lui servent de poings.

Mais ce n'est pas la première fois que je prends des coups et je sais les encaisser.

Il envoie de larges crochets lourds en direction de ma tête. J'évite assez facilement ceux venant de sa gauche et je lève ma garde pour ceux venant du côté de mon œil à moitié fermé.

Pas assez de visibilité de ce côté pour anticiper ses frappes, ce sont mes bras qui prennent les impacts dans ma garde haute.

Je frappe en bas, dans les jambes. Mes tibias, comme des battes de baseball, le martyrise. Je le vois grimacer et gémir après une série intérieure et extérieure sur ses appuis.

Cela me plait de le voir souffrir. Son assurance de début de round s'effrite.

Un low-kick sur l'articulation, le fait plier et baisser sa garde. J'en profite pour lui lancer un front-kick dans la figure et j'enchaine deux autres dans l'estomac. Il accuse le coup et recule dans les cordes, dans le coin de son coach, qui est monté sur le ring, juste derrière les cordes.

Ce dernier  lui crie après, mais je ne sais pas quoi. Je ne vois que mon adversaire ; ma cible.

Je me jette genou en avant sur Léo. Il le prend au niveau du plexus et se plie en deux dans un gémissement.

Alors que je vais lui balancer un deuxième au niveau du visage, son coach me fauche le pied d'équilibre.

Je tombe en arrière et mon dos heurte le tapis dans un bruit sourd. D'un bon vif, je me remets debout, juste au moment où « Killer-boy » m'envoie son poing dans mon œil blessé.

-UNnggghhhh...je gémis ; ça fait mal, j'ai l'impression d'avoir le cerveau traversé par une barre de fer.

Et je sens ma plaie s'ouvrir de nouveau par le coup. Le sang coule et recouvre de nouveau mon mon œil gauche.

Par réflexe, je relève ma garde et mes avants bras et mes gants prennent les coups. Il s'acharne sur ma blessure. Il frappe et frappe, sans respirer, comme un sourd. Même avec le rempart de mes bras, ma tête est secouée par ses poings.

Ce salaud profite de ma garde haute pour balancer un large uppercut. Son poing  pénètre ma garde par le bas et écrase mon sein meurtri.

- AARgghhhhh, j'hurle de douleur en reculant.

Les bras croisés sur la poitrine, cela fait un mal de chien.

Le scénario du round précédent semble se répéter et il s'élance en armant son droit pour me l'envoyer avec tout son poids dans la figure.

A travers les larmes et le sang, je vois l'ouverture et surmontant la douleur, je me jette sur lui dans le même mouvement.

- Vas-y guerrière. Je m'encourage.

Avant que son poing m'atteigne, mon coude lui arrive en pleine figure et lui éclate le nez. Mon articulation est pleine d'éclaboussures de sang : SON sang !

J'exulte ; cette masse énorme titube en reculant les bras le long du corps.

Mon pied s'élève droit au menton. Sa tête part en arrière et il rebondit dans les cordes.

Sans défense, je le frappe d'une combinaison de crochets au visage. Le sang gicle de ses blessures que je lui fais aux lèvres, nez et arcades.

Une onde de désir destructeur traverse mon corps, je vibre d'un désir bestial de le tuer avec mes poings et pieds.

Il s'affaisse sur le ring, inconscient. La main autoritaire de l'arbitre me repousse de ma proie.

Je veux qu'il se relève que je le cogne encore ; je suis prise d'un tremblement nerveux et je souris d'avance de pouvoir le réduire en charpie.

Mais cet enfoiré ne se relève pas.

Même si l'arbitre lève mon bras pour me déclarer vainqueure, au milieu des sifflets et cris de la foule, je me sens étrangement déboussolée, peut-être par les coups reçus, et surtout frustrée...jusqu'à ce je croise le regard de l'homme au premier rang ; Jim Shelby.

Mes sentiments contradictoires disparaissent, et sur le ring, je me redresse, fière, le corps couverts de sueur, ecchymoses et de sang ; je hurle à mon tour.

LA BOXEUSE SMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant