Je lèche avidement l'embout de cuir recouvrant l'extrémité de la cravache tendue à mes lèvres par Ingrid. Bref instant, car elle la retire soudainement et me la rend inaccessible pour mes succions gourmandes.
Elle descend lentement cette badine sur mon ventre. Je la défie du regard, et je vois un éclair de sadisme dans ses yeux. Les pointes de ses tétons dessinent un relief sur le haut de sa robe et signalent une très forte excitation. Sans aucun doute, exacerbée par la punition infligée à Nina. Et maintenant, elle n'aspire qu'à me punir à mon tour pour parfaire son propre plaisir et le mien.
Alors qu'elle lève le bâton pour me frapper, un ordre guttural se fait entendre derrière moi : « Stop ! ».
C'est la voix de Jim Shelby.
Ingrid suspend son geste avec une moue d'enfant privée de son dessert préféré. Déception que je partage moi aussi.
La sculpturale blonde, baisse le bras et se redirige vers Nina. En passant devant moi, elle feint l'indifférence mais la cravache effleure ma jambe gauche, et je ressens un picotement électrique à ce contact.
Dans le miroir me faisant face, je la vois détacher Nina, complètement extenuée par la souffrance et le plaisir. Leurs lèvres se collent dans un baiser à la fois tendre et passionné. Echange saphique entre la victime et son bourreau.
Puis joue collée l'une à l'autre, je vois Ingrid, plus que je ne l'entends, murmurer à l'oreille de Nina. Cette dernière s'approche de moi avec un sourire détendu. Elle s'accroupit et détache mes liens. La pression du cuir autour de mes poignets et mes chevilles se relâche brusquement ; le sang réafflue à leurs extrémités.
Je masse mes articulations endolories pour, à la fois, les soulager de ces sensations encore vivaces de la compression des attaches et réactiver la circulation sanguine.
Le souffle encore court, réminiscence de mon plaisir, je me redresse de mon siège de torture et réajuste le bas de ma robe moulante.
En me retournant pour leur faire face, je vois enfin le meurtrier de mes parents. Trônant plus qu'assis, dans un fauteuil, au demeurant bien plus confortable que ma chaise de fer. Son visage est imperturbable comme étranger à la scène à laquelle il avait assisté.
Cette impassibilité et ce sourire en coin se veulent dominateur et montrer un contrôle parfait de ses sens. Image de supériorité du male sur les femmes en chaleur, incapables de maitriser leurs pulsions. Cette image je la prends comme une gifle. Et je ressens de la colère à son égard. J'aimerai bien lui en coller une pour lui rabattre cet air prétentieux affiché. Avant de le tuer, bien entendu.
Son sourire se fait plus large comme s'il se réjouit de ma colère et de ma frustration. Machinalement, ma main remonte à mon cou et mes doigts affleurent les pointes du collier. Geste conditionné qui me remémore le visage de Léa, et calme le volcan de ressentiments violents à son égard qui m'anime.
Quoi de mieux que l'attaque comme défense.
- Je ne savais pas que vous étiez toujours présent, Jim, mentis-je en reprenant, à mon compte, son sourire narquois. Je vous supposais plus entreprenant, moins passif.
Les yeux bleu acier d'Ingrid me transpercent sur place, les muscles de son avant-bras droit se contractent ; sa main serre plus fortement la cravache, qu'elle avait gardée avec elle.
En revanche, mes mots semblent glisser sur Jim comme la pluie sur un toit en ardoise. Il ne sourcille pas à ma provocation.
- Vos cris m'ont paru suffisamment convaincants dans le plaisir que vous éprouviez pour me dissuader d'intervenir, répondit-il avec son calme exaspérant.
« Je pense qu'Ingrid a été une maitresse parfaite dans le plaisir et la douleur. N'est-ce pas, Nina ?
- Oui, Monsieur Shelby. Dit-elle en hochant la tête, poursuivant son rôle d'esclave docile.
Est-ce vraiment un jeu ? Ou sa nature profonde ? Moi-même, ne suis-je pas montrée soumise en acceptant d'être attachée sur cette chaise métallique si inconfortable ? De quémander cette même punition subie par Nina ?
- Mademoiselle Naciri seriez-vous disposée à poursuivre ce type d'expériences particulières ? m'interroge-t-il en me fixant avec le regard d'un examinateur face à une élève passant un examen oral.
« Bien entendu, nous veillerons à ce que cette initiation se fasse dans les meilleures conditions et progressivement. » ajoute-t-il.
J'ai réussi le test d'entrée, une grande satisfaction me gagne. Son offre est le moyen pour moi de rentrer dans son cercle proche et augmente, par la même occasion mes chances d'être seule avec lui.
Je cache mon contentement en feignant de réfléchir à sa demande. Et pour lui montrer que sa posture de dominateur ne m'impressionne nullement, effrontément, je fais attendre ma réponse. Je prends le temps de dévisager alternativement mon hôte et les deux jeunes femmes, comme si ma réponse était incertaine.
Je finis par rompre ce silence pesant.
- Oui. Mais à une condition.
- Laquelle ? me demande-t-il avec un empressement soudain.
Je devine une certaine surprise dans le cillement de ses yeux. Et j'éprouve un léger pincement de satisfaction d'avoir entailler son charisme si hégémonique.
- Que vous soyez celui qui m'initie, répondis-je avec le sourire le plus enjôleur possible et en inclinant légèrement la tête pour parfaire le côté charmeur.
- Avec grand plaisir mademoiselle Naciri. Une si bonne élève ne demande que d'avoir un bon maitre rétorque-t-il immédiatement.
Mâchoire contractée, Ingrid me fusille du regard ; est-ce par dépit de ne pas avoir la primauté de me dresser comme Nina, ou par jalousie de l'intérêt que me porte Jack Shelby ?
Même si l'excitation me gagne en pensant aux punitions qu'elle pourrait me faire subir, je préfère, d'abord, assouvir une vengeance plus ancienne. Aussi bon maître qu'il croît être, ma morsure lui sera mortelle quand bien même avec un bâillon ou une muselière de cuir sur ma bouche.
- Auriez-vous une autre requête à formuler, mademoiselle Naciri ? me demande-t-il.
- Non, monsieur Shelby. C'était la seule.
- Dans ce cas, je vous invite toutes les trois à rejoindre nos autres chers convives. Et ainsi de profiter pleinement de cette soirée. Avec toute cette débauche d'énergie et de plaisir, quoi de mieux que de restaurer.
Courtois, il nous tient la porte pour nous laisser sortir de la pièce. Au moment où je passe, je sens ses doigts effleurer mon bras ; je ressens une décharge électrique plus forte à celle perçue lors du contact de la cravache d'Ingrid.
- Mademoiselle Naciri, m'interpelle-t-il
- Oui, fais je en me tournant vers lui.
- Je vous contacterai personnellement pour fixer d'un prochain rendez-vous.
- Vous avez mon numéro, je suppose.
- Pas de souci, profitez bien de la soirée en attendant.
- Je n'y manquerai pas, lui réponds-je.
A Ce contact et à cette proximité ; une chaleur se diffuse dans tout mon corps. Je me sens, soudainement à l'étroit dans ma robe au niveau de ma poitrine. Un rapide coup d'œil sur un des miroirs de la salle confirme ce que je redoutais ; le mince tissu de ma robe ne peut cacher l'érection de mes mamelons.

VOUS LISEZ
LA BOXEUSE SM
ActionNadya plonge dans le monde des combats underground pour se retrouver dans celui plus sombre du SM. Un univers de souffrances et de blessures pour cette jeune fille, qui pensait avoir connu le pire avec la mort de sa famille dans un accident. Les...