PROLOGUE - Sauvetage

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Millicent Bulstrode prit une grande inspiration en regardant autour d'elle avec appréhension. Le couvre-feu était dans quelques minutes et elle n'était pas encore dans sa salle commune.

Elle savait qu'être une Serpentard l'exposait à des rencontres difficiles et elle espérait arriver entière. Elle était restée longtemps à la bibliothèque pour avoir le temps de finir un devoir de métamorphose et n'avait pas vu le temps passer. Elle espérait que ses amis -qui s'étaient sans doute rendu compte de son absence- allaient venir à sa rencontre.

Elle tourna à droite et gémit presque de peur en voyant un groupe de trois Serdaigles sur son chemin. Son cœur commença à battre à la chamade alors qu'elle serrait un livre contre elle, comme pour se protéger. Elle se sentit rougir en sentant les regards se poser sur elle. Elle commençait à avoir du mal à respirer. Elle attendait une remarque, un geste, un sort et crut qu'elle allait défaillir de peur.

Après avoir dépassé le groupe, elle expira légèrement, soulagée qu'ils ne lui aient rien dit. Avant que quelqu'un ne la jette à terre.

– Les ssserpents sont de sortie, se moqua le Serdaigle qui venait de la pousser.

Millie se retourna et chercha instinctivement sa baguette, mais c'est un autre garçon qui avait profité de sa chute pour l'attraper.

– Alors, on ne sait pas garder sa baguette ? se moqua le garçon.

Les trois élèves étaient en septième année. Millie savait qu'ils étaient de fervents défenseurs de Dumbledore, qui détestaient les Serpentards. Elle était cuite. Elle pria intérieurement pour que ses amis la trouvent rapidement et qu'ils n'aient pas le temps de lui faire trop de mal.

– Ça va la harpie ? ricana le troisième.

– Alors, qu'est-ce qu'on fait avec la grosse ?

Millie sentit les larmes lui monter. Les blagues relatives à son physique étaient légion depuis qu'elle était entrée à Poudlard. Sa répartition à Serpentard n'avait pas aidé, puisque les vert et argent étaient constamment observés, attaqués et moqués. D'ordinaire, elle avait ses amis avec elle. Mais seule face à trois garçons plus âgés, elle savait qu'elle n'avait aucune chance. Elle n'avait jamais excellé en Défense et ne voyait pas comment elle pouvait faire sans sa baguette.

Les garçons ricanèrent en la voyant trembler.

– Alors on est perdue sale serpent ? ricana un des garçons avec un regard mauvais.

– Lai... Laissez-moi tran... tranquille, réussit à balbutier Millie.

– Tu as pe-pe-peur ? demanda un autre en balbutiant faussement.

– Pourtant ça ne t'empêche pas de faire de la magie noire, n'est-ce pas ? dit le troisième avec dédain. Tu es habituée à lancer des sorts sur les nés-moldus, pas vrai ?

– Tu sais ce qu'on fait aux mages noirs chez moi ? enchaîna celui qui avait sa baguette.

Le garçon eut à peine le temps de lever sa baguette que quelque chose bondit dans l'ombre. Une petite boule de fourrure noire sauta sur le garçon, le déséquilibrant. Il cria alors que les griffes du chat s'enfonçaient sur son torse. Le chat miaula furieusement, les poils hérissés, poussant la baguette du garçon avec sa patte, la faisant rouler au loin.

Le chat se tourna vers les deux autres garçons qui, stupéfaits, partirent en courant, bientôt suivi par le garçon à terre qui trébucha sur sa robe.

Millie resta stupéfaite en voyant le chat cracher de fureur, comme prêt à les poursuivre. Puis, il se tourna vers elle. C'était un petit chaton noir absolument adorable et Millie fondit en le voyant. Il avait deux pupilles vertes qui brillaient d'intelligence et, s'il était tout noir, il avait au-dessus de l'œil droit une petite partie de fourrure blanche.

LE REFUGE [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant