LE REFUGE [TERMINÉE]

CH18 - Disputes

– Je vais le tuer, grogna Draco entre ses dents.

– Tu n'auras pas le courage, sale serpent !

Neville s'interposa entre Draco et Stefan, les deux bras tendus sur chacun de leurs torses, priant Merlin pour que Harry arrive rapidement. Il ne savait pas s'il pourrait retenir longtemps les deux garçons, qui semblaient avoir oublié qu'ils étaient des sorciers, et qui étaient prêts à en venir aux mains.

La Salle sur Demande était devenue complètement silencieuse et Neville se promit d'avoir un mot pour toutes les personnes qui étaient présentes ici et qui ne faisaient pas mine de venir l'aider. Il était tout seul à s'interposer, alors que les membres du club de défense étaient presque tous arrivés. "Que quelqu'un vienne m'aider, nom d'une chouette !" pensa Neville quand Stefan se mit à faire des moulinets avec ses bras pour tenter d'atteindre Draco.

Mais Neville savait que personne ne voulait vraiment mouiller son balai dans cette affaire. Parce qu'ils étaient partagés entre leur peur de Draco et la sensation que Stefan était un idiot. En réalité, personne ne savait vraiment qui suivre dans cette histoire, alors ils laissaient le pauvre Neville s'en occuper. Par Merlin, qu'il était agacé par leur couardise !

Mais il savait qu'il devait agir, parce que Harry ne supporterait pas que deux personnes se donnent des coups de poings à la moldue, à cause de lui. Car tout venait de là.

La dispute entre Draco et Stefan avait commencé simplement parce que ce dernier avait lâché un "Mangemort" quand Draco était passé à côté de lui et le blond avait renchérit d'un "Veracrasse".

Mais la dispute qui avait lieu n'avait plus rien à voir avec leurs Maisons, leurs apparences ou leurs opinions politiques. Cela s'était transformé en un combat de troll, les deux garçons se battant pour savoir qui avait la plus grosse baguette et qui méritait le plus Harry.

Et Neville se retrouvait au milieu, complètement dépassé par cette bataille d'égos.

– Tu es plus débile qu'un Scroutt à Pétard ! siffla Stefan, les yeux plissés, en continuant de faire des moulinets avec ses bras.

– Étonnant, venant la part d'un Serdaigle aussi bête qu'un troll des montagnes, énonça Draco avec un calme merlinien.

Neville prit une grande inspiration pour se retenir de ricaner, parce qu'il savait parfaitement ce que faisait Draco à ce moment précis. Il donnait l'impression d'être très détaché de la situation, sans montrer une seule seconde qu'il était furieux.

Mais Neville, qui avait appris à le connaître au fur et à mesure des semaines (à sa plus grande stupéfaction !) savait qu'il était en colère : il avait une veine sur le côté gauche du cou qui palpitait et son nez se retroussait comme s'il sentait une odeur nauséabonde.

– Je – ne – suis – pas – bête, rugit Stefan en continuant à foncer vers Draco, blessé d'avoir été qualifié de stupide.

Neville tint bon, tout en fixant Draco qui regardait Stefan avec sa supériorité habituelle, comme s'il n'était qu'un déchet qu'il aurait plaisir à écraser.

– Tu ne réfléchis pas tellement pour un soi-disant Serdaigle. Le Choixpeau se serait-il trompé ? ironisa Draco.

– Je réfléchis ! assura Stefan avec un dédain de Serdaigle parfaitement maîtrisé. Pas comme toi !

– Je n'ai pas quitté mon petit-ami parce qu'il avait soi-disant mis son nom dans la Coupe de Feu. Même mieux, Cornfoot, ajouta Draco en plissant les yeux, je n'ai pas quitté mon petit-ami en lui disant des horreurs parce que j'étais incapable d'agir comme un vrai sorcier.