CH2 - Disparition

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– Donne-moi le jus de citrouille.

– Supplie-moi, répondit Blaise d'une voix séductrice en regardant Pansy.

Pansy roula son numéro de Sorcière Hebdo et le frappa sur la tête.

– Ouille ! Ok. Tiens. Tu es une personne horrible, Parkinson.

Pansy ne prit pas la peine de répondre et se servit un verre de jus de citrouille, sa boisson préférée. Draco sourit doucement à Pansy qui paraissait ravie d'avoir remis à sa place Blaise, qui boudait de nouveau dans son coin et était parti à l'assaut de filles de quatrième année.

– Il est infatigable, murmura Pansy à son attention.

– C'est les normones, répondit sérieusement Draco en mangeant avec soin ses œufs brouillés.

– C'est quoi ça ? s'étonna Pansy en reposant son numéro de Sorcière Hebdo.

– Je ne sais pas, admit Draco du bout des lèvres, c'est Daphné qui dit toujours ça.

– Je n'arrive pas à savoir si elle sérieuse quand elle parle de ses concepts moldus, répondit Pansy après un temps de réflexion.

– Je n'irai pas lui demander, dit Draco du bout des lèvres.

Draco fixa Daphné qui était au bout de la table des Serpentards et qui discutait avidement avec Tracey. Il savait que la mère de Daphné était une adepte des moldus. Tout le monde le savait, même si personne n'en parlait vraiment. Il se souvenait de la fois où un garçon était venu la traiter de Traitre à son Sang en deuxième année. Personne n'avait jamais vraiment pu prouver que Daphné avait fait quelque chose, mais il avait été malade pendant un mois, avec une éruption de boutons et des maux de ventre terribles. Il n'avait plus jamais regardé Daphné dans les yeux et tout le monde était persuadé qu'il y avait eu plus que des simples boutons. Après ça, plus personne n'avait insulté Daphné et Draco la respectait pour ça.

– Je pourrai lire ton devoir de Potions ? demanda innocemment Pansy.

– Si tu veux, dit Draco en soupirant. Mais ne copie pas, tu sais comment est Severus avec ça.

– Il semblait aller bien hier, non ?

Draco regarda autour d'eux avec appréhension. Ils étaient relativement à l'écart des autres ce matin-là, même si tous les Serpentards étaient à la table du petit-déjeuner. Severus avait insisté pour qu'ils soient prêts de bonne heure et qu'ils se déplacent en groupe. C'était une demande qu'il faisait à chaque début d'année et personne n'y était opposé. Il était donc rare que des grasses matinées soient effectuées en semaine, mais les Serpentards connaissaient la notion de vie privée et n'écoutaient que peu les conversations des autres.

– Il tremblait, murmura Draco en retour.

Pansy écarquilla légèrement ses yeux, avant d'hocher sa tête en comprenant ce que ça signifiait.

Doloris.

Ils se regardèrent un long moment, en se transmettant tout ce qu'ils ne pouvaient pas se dire à voix haute. Ils avaient peur, vraiment peur et Draco savait qu'il ne pouvait en parler qu'à Pansy, qui le comprenait parfaitement.

Blaise n'avait pas vécu ce qu'ils avaient vécu et ne pourrait jamais comprendre cette peur tenace, qui les figeait, qui leur faisait faire des cauchemars. Il avait beau être un soutien important dans leur lutte contre le Seigneur des Ténèbres, ce n'était pas pareil. Blaise avait le choix. Eux ne l'avaient pas.

Draco savait qu'il ne pouvait en parler qu'à Pansy, puisque Theo refusait d'aborder le sujet. Il était relativement secret et il ne savait pas si le brun en parlait à Tracey et Daphné ou s'il gardait tout en lui.

LE REFUGE [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant