Chapitre 14 : INJUSTE !

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Je la regarde comme si j'étais concernée. Je me fais toujours des films, alors que je n'ai jamais connu ma mère. Je me sens visée sans comprendre pourquoi. Elle a de la chance d'avoir une vraie copine qui se soucie d'elle, Ruth me manque énormément aussi. Je suis au bord des larmes.

Je reprends mes esprits, quand le professeur débarque, il semble d'ailleurs arrivé depuis dix minutes mais tout le monde semble occupé à bavarder. Je commence déjà à sortir mes affaires : ma pochette, mon cahier et ma trousse. J'en profite aussi pour vider mon sac qui est rempli de miettes. La poubelle n'est pas très loin, au moins, j'aurais ça de fait. Pendant ces minutes, le professeur essaye de se faire entendre en tapant le tableau. Rien n'y fait. Il opte pour une règle qu'il prend pour cogner sur le tableau un peu plus fort puis il arrive enfin à obtenir le calme. Certaines personnes étaient même étonnées de voir le professeur, tellement qu'ils étaient concentrés dans leurs discussions.

« Bonjour à tous, on va commencer le cours puis je ramasserai vos devoirs que vous avez à rendre. »

Le fameux devoir, l'ayant déjà fait, je décide de vérifier que je l'ai mis bien dans ma pochette. Il ne le demande pas maintenant mais je préfère vérifier. J'ouvre ma pochette et je me rends compte que mon devoir n'est pas là. Affolée, je décide de regarder dans mon cahier et toujours rien. C'est étonnant par ce que je pensais vraiment l'avoir mis dans ma pochette. Je regarde dans mon sac, c'est vide. L'angoisse commence à monter car le professeur avait bien prévenu qu'il n'acceptait pas les oublis. Pour le moment, je suis le cours mais il va falloir que je convins le professeur que j'ai bien oubliée mon devoir et pas que je ne l'ai pas fait.

En attendant, on parle encore du baccalauréat. Il nous met un peu la pression pour qu'on commence à réviser mais je sais que personne ne le fera, on est vraiment une classe de paresseux. D'ailleurs, les cours de français m'ennuient. Il me tarde d'être en cours d'arts plastiques. Je crois que j'attends ce cours avec impatience. Je regarde mon emploi du temps pour voir quand le cours aura lieu et c'est dans trois jours ! Super. J'en profite pour regarder ce qu'on a cette après-midi, sport. J'ai tellement de mauvais souvenirs du cours de sport. Après trente minutes de cours, le professeur décide de passer ramasser les devoirs. Comme je l'ai dit avant, pas de panique. Il sait que je suis sérieuse. Il commence par la rangée de devant. Certains cherchent déjà des excuses, mais il ne tolère pas. Il commence à nous connaître, pareil pour la rangée du milieu.

Il commence à arriver vers la rangée du fond. Il est à deux pas de moi. Assez étonnamment, une camarade de classe a oublié son devoir et il a accepté qu'elle le rende demain. Je souffle, je me dis qu'il voit les personnes sérieuses.

« Je l'ai oubliée chez moi, je vous le rapporte aussi demain. »

« Je n'accepte pas les retards ! C'est zéro ! »

ALORS LÀ, JE NE COMPRENDS PAS. Pourquoi a-t-il accepté pour cette personne. Quel est le problème ? Il va falloir que je m'explique plus en détail à la fin des cours, il faut que j'évite cette mauvaise note. Le professeur décide de retourner à son bureau avec les devoirs en main. Je n'arrête pas d'y penser, comment j'ai pu faire pour avoir oublié mon devoir. Je soupire. Tout vient de moi. En me retournant, en voulant redresser mon sac à dos, je vois des papiers déchirés. C'est assez étonnant parce que ses papiers ressemblent beaucoup aux exercices donnés par le professeur.

Étant curieuse, je me demande bien qui est le ou la débile qui a fait ça. Je me retourne une seconde fois pour vérifier et sur un des bouts de papier, je vois mon prénom. À ce moment-là, une grande panique monte. Je commence à me dire que ce n'est pas possible. Pour avoir le cœur net, je fais exprès de faire tomber ma gomme au niveau des papiers. En regardant assez rapidement, je me rends compte que C'EST MON DEVOIR, QUELQU'UN A DÉCHIRÉ MON DEVOIR. Je n'arrive pas à y croire. Comment on peut être sans cœur comme ça ? Qui a osé faire ça. Je décide de ramasser ma gomme et de m'asseoir. Mes mains sont moites, je n'ai jamais été aussi en colère. Il faut que j'aille voir le professeur.

J'attends la fin des cours pour pas déranger les autres. Je suis le cours mais ma tête est ailleurs.

« N'oubliez pas de réviser ça pour demain. Je peux être amené à vous faire un contrôle surprise ! »

Le cours est enfin fini. Je m'empresse d'aller voir le professeur.

« Monsieur, je n'avais pas oublié mon devoir mais quelqu'un l'a déchiré volontairement. »

Je lui montre l'emplacement du bout des doigts. On se déplace vers l'endroit et il n'y a plus rien. Ces feuilles déchirées ont disparu.

« Tu sais Zyneb, ce n'est pas bien d'accuser les autres ! Ce n'est pas grave, tu te rattraperas la prochaine fois ! »

Je suis en train de devenir dingue. Le professeur me regarde, le sourire aux lèvres. Je ne vois pas ce qu'il y a de marrant. Je regarde dans toute la classe puis je me résigne finalement. Peut-être que ce n'était pas ma feuille.

« Allez, Zyneb. Les autres sont partis depuis quinze minutes, il est temps d'aller manger ! »

Je récupère mon sac, puis je m'en vais avec des questions plein la tête. J'étais prête à quitter le lycée quand le professeur m'appelle.

« ZYNEB, attends ! Il y a un de tes camarades qui m'a confié cette lettre, elle t'est destinée. Je ne sais pas pourquoi il ne te l'a pas donné directement : là voici. »

Une lettre ? Ça me rappelle avant. Je m'empresse de l'ouvrir et je découvre ce qu'il y a écrit avec stupéfaction.

« Tu as voulu jouer ? On va jouer. »

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