Il me demande de quitter la salle à manger et de venir m'asseoir sur le canapé. Il s'éclipse puis va dans sa pièce favorite, celle qui est toujours fermée à clef. Je suis tellement excitée mais au fond, j'ai un peu peur.
Il aura fallu ma curiosité pour qu'il me montre enfin ce qu'il cache ?
Après quelques minutes, il revient avec la fameuse boîte en carton avec une difficulté à la porter. Je suis étonnée, les lettres ne sont pas si lourdes pourtant. Ça doit être un lourd secret.
Il baisse la tête avec un sourire au coin, il semble limite être soulagé puis sans un mot, il dépose la boîte tout doucement puis l'ouvre et me dit avec joie.
« Regarde ! J'ai acheté la toute nouvelle télévision. Tu vas pouvoir t'occuper vue que tu ne sors jamais ! »
Alors bien évidemment, je suis très contente mais où sont les lettres que mon père avait ? Il est vraiment trop malin, il cache quelque chose.
J'arrête d'y penser et j'essaye de lui montrer ma joie mais mes doutes s'accentuent.
Il commence à brancher la télévision avec bonne humeur, après quelques minutes de débrouille la télévision se met enfin à fonctionner. Mon père met automatiquement sur la fameuse chaîne de divertissement.
C'est tellement plus agréable de voir des images comme les autres, cette surprise n'est pas si mal, tout compte fait.
Je me mets à l'aise, je m'assois pour regarder la télévision, puis quelques minutes plus tard, je sens une humidité assez inhabituelle au niveau du sol.
J'examine le plancher puis je vois une flaque d'eau au niveau de la cuisine qui s'est dirigée vers le salon. Je me lève puis m'oriente vers la cuisine et je découvre que mon père a mis la machine à laver en pleine puissance, ce qui a provoqué une mini-inondation. Je suis moi-même surprise de ne pas avoir entendu le bruit de la machine vu la manière dont mon père a mis en marche la machine.
« Ne t'inquiète pas, je savais que ça allait arriver ! Ramène-moi de quoi nettoyer ! »
Pour essayer d'évacuer l'eau, je veux ouvrir la machine à laver mais mon père m'en empêche.
« Ça, c'est à moi de le faire ! Va t'asseoir, j'arrive ! »
Je m'exécute puis je me rassois sur le canapé.
Après avoir nettoyé par terre, mon père regarde l'horloge, il est treize heures, il finit par changer de chaîne finalement et mets sur la chaîne d'information régionale.
« Bonjour, nous commençons ce journal régional avec deux disparitions inquiétantes, ces deux jeunes filles ont disparu sur la route du carrousel [...] »
Ne voulant pas perdre une miette, mon père se met à noter toutes les informations pour pouvoir les rapporter au poste de police.
« J'y vais ! »
« Papa, tu n'es pas censé te reposer ? Laisse tes collègues travailler sur ce dossier, tu n'es même pas rétabli ! »
« Je suis en pleine forme, regarde, il faut que je les aide ! »
Je me mets devant la porte en l'empêchant de quitter la maison puis je rétorque en lui disant ces mots.
« Si ces informations sont données à la télévision, c'est que le poste de police le savait avant, ils n'ont pas besoin de ton aide ! »
Et là, c'était la phrase qu'il ne fallait pas dire, il se retourne puis me gifle.
« LAISSE-MOI PASSER ! » puis claque la porte.
Je m'écroule par terre, mes larmes sont prêtes à couler, mais je me relève puis je le regarde s'en aller au loin. Je prends la télécommande puis j'éteins la télé pour oublier ces affaires de disparitions qui m'envahissent l'esprit.
Je me sens humiliée et en colère. Tout ce que je voulais c'est qu'il se repose et lui, il réagit de la sorte. Je pense que je vais sortir, trop d'émotion à encaisser. Je n'ai pas l'habitude de sortir, comme ça, toute seule. Il y a un parc pas très loin de chez moi, je vais me poser là-bas.
Je me prépare puis je me dirige vers le parc, je marche et sur le chemin, je tombe sur une femme âgée qui rentre des courses, la voyant être en difficulté, je lui propose mon aide.
« Merci Mademoiselle, mais je n'ai pas besoin de votre aide ! »
Je ne sais pas comment réagir alors je lui souhaite une bonne journée.
Je continue le chemin qui ne semble pas si loin et en prenant la route, je croise Ruth, une camarade à moi, je suis tellement heureuse de la voir depuis mon exclusion.
Je la salue avec enthousiaste mais elle ne m'a pas vue, elle semble être ailleurs. Peu importe, elle ne doit pas être dans ces beaux jours. Je la connais, à mon retour, on papotera !
J'arrive enfin à destination, c'est à moitié vide, je commence à ressentir la solitude et le vide.
J'observe les quelques enfants qui restent, en train de s'amuser quand la balle vient à mes pieds. Je souris puis je tire vers la direction du jeune garçon mais ma maladresse fait qu'elle atterrit sur son visage.
Prise de frayeur, je m'assure qu'il va bien.
« Tu vas bien ? Je m'excuse. »
À peine le temps de m'approcher, sa mère intervient, très en colère.
« Vous ne pouvez pas être attentive ? »
Le malaise est présent, je décide de m'asseoir en toute quiétude, en ne disant pas un mot.
Une dame, pendant cet incident, a eu le temps de prendre place sur le banc et en profite pour me rassurer et engage la discussion.
« Ne fais pas attention, ça arrive. D'ailleurs, les filles de ton âge ne devraient pas rester toutes seules comme ça avec ce qu'ils se passent. »
« Je sais, je suis juste venue souffler un peu, voir le ciel, respirer quoi ! »
« Pas de soucis, mais ne reste pas trop tard. »
« Oui, bien sûr ! »
Je sors mon livre puis je bouquine. J'ai pris un livre assez long à lire, afin de passer le temps. Les heures défilent puis je me décide enfin à partir, il commence à faire tard.
Sur le chemin du retour, je sens une présence derrière moi, une ombre envahissante. Je me retourne puis je ne vois personne, je me dis que je me fais sûrement un film, je continue alors à marcher.
Je suis plus très loin de chez moi quand une personne me tapote sur l'épaule, je me retourne face à la personne.
« Il faut que sache la vérité sur ton père, ce n'est pas la personne que tu crois. »
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Sombres Affaires
Mister / ThrillerOctobre 1974. Dans 3 mois, la nouvelle année et le temps des nouvelles résolutions... Peut-être qu'avec elles, mon père finira par changer, par redevenir lui-même ? D'étranges disparitions frappent la paisible ville de Rouen et tourmentent mon père...