Chapitre 40 : Retour à la réalité

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« Tu es sérieux ? C'est maintenant que tu me le dis ? »

Je suis tellement en colère contre lui. Il aurait pu me le dire plus tôt.

« Attends Zyneb ! Reviens ! »

Je monte dans la chambre, avec colère. J'ai comme une impression de trahison. Je le considère comme mon ami et il ne m'a rien dit de tout ça. Monsieur a préféré attendre que la situation se présente pour me le dire. Si ma mère ne m'avait pas trouvée, je ne l'aurais jamais su. Assez rapidement, Isaac finit par rejoindre. Il rentre en irruption dans ma chambre.

« Zyneb, je ne pouvais pas te le dire concernant ta mère mais je te disais souvent que ton père cachait des choses, tu ne m'écoutais jamais. »

« Franchement, tu aurais pu me le dire quand même. Tu sais à quel point c'est important pour moi. Concernant mon père, je viens de me rendre compte qu'il n'était pas vraiment réglo. »

« De toute manière, ta mère t'expliquera tout. »

Il me fait un câlin, puis je finis par tout oublier.

« Mon père m'a dit de rien te dire. »

« Je comprends, t'inquiète. »

J'essaye de ne pas en tenir compte de tout ça avec cette journée compliquée. Je décide de ne pas me disputer avec lui-même si au fond de moi, je lui en veux. J'ai juste envie de dormir, mon cerveau chauffe d'une manière qu'on pourrait voir la fumée sortir de mes oreilles.

« Tu te couches maintenant sans manger ? »

Il est difficile de refuser un bon plat avant de se reposer. Je décide finalement de changer d'avis, pour bien dormir, c'est mieux d'avoir l'estomac garni. Je décide de faire demi-tour et de suivre Isaac au salon.

« Allez assieds-toi ! En attendant que Papa prépare, tu veux que j'allume la télévision ? Toi qui aimes les informations. »

« Oui, je veux bien ! »

« J'entends des personnes qui attendent à manger ? Je me dépêche au plus vite. »

Isaac allume la télévision et on tombe par chance sur les informations. Après le générique du journal télévisé, le présentateur commence le compte rendu de la journée.

« Bonjour à tous, Madame et Monsieur. Nous allons aujourd'hui commencer le journal avec une information importante concernant l'avancée de l'enquête de la disparition et les meurtres des jeunes filles. »

Contente de me rendre compte que je vais enfin avoir des nouvelles concernant cette histoire.

« Les policiers ont trouvé un suspect. Il a été arrêté ce matin, il va être interrogé dès que possible. »

J'espère que c'est le coupable. Cette ordure devrait rester en prison à vie.

« Zyneb, sur tes cheveux ? »

« De quoi ? »

« Il y a un insecte. Ne bouge pas ! »

Il est évident que je bouge dans tous les sens, j'ai horreur des insectes.

« Mais qu'est-ce que je viens de te dire ? »

Isaac se met devant moi puis met sa main devant sa bouche ensuite il éclate de rire.

« JE T'AI EU ! TU ES TELLEMENT NAÏVE ! »

« CE N'EST PAS DRÔLE ! »

Je n'ai même pas pu bien suivre le journal télévisé à cause de sa blague. J'essaye de reprendre mes esprits, de me rasseoir, prendre la télécommande pour augmenter le son mais manque de chance, le présentateur parlait déjà d'autre chose.

« Super ! À cause de toi, j'ai raté le sujet sur les disparitions des filles. Le présentateur disait des choses super importantes ! »

« Ce n'est rien. Ils en parleront demain. »

« Tu sais Isaac, si tu lui fais peur à chaque fois, elle ne te fera plus confiance, tu sais. Il y a une histoire que mon père me racontait quand j'étais petit. C'est une histoire d'un petit garçon qui criait au loup tout le temps alors que c'était faux, tout le monde sortait du village par peur. Le jour où il y avait vraiment le loup, personne n'est sorti pour l'aider. Tout ça pour te dire que mentir ce n'est pas toujours une bonne idée. »

« Tu as raison, mais c'est pour rigoler. »

« Je sais mon garçon, mais au moins tu sauras. Passons, va t'asseoir, le plat est prêt. »

J'écoute au loin ce que son père lui a dit et je me rends compte qu'Isaac comprend enfin que mentir à chaque fois ça peut être embêtant.

« Petits plats de pâtes bolognaise, régalez-vous bien ! »

Je sens cette sauce monter dans mes narines, comme si je n'avais pas mangé depuis des lustres. Je m'empresse de prendre une assiette, de prendre une bouteille d'eau fraîche puis mes couverts.

« Bon appétit ! »

On se sert tour à tour, je mange ma part petit à petit puis je m'hydrate.

« Regarde la télévision, il y a un téléfilm qui est super, ce soir. »

« C'est quoi ? »

« C'est un téléfilm qui s'appelle Vaincre à Olympie, c'est un truc qui pourrait t'intéresser. »

« Je regarderais si je ne suis pas trop fatiguée. »

Mon ventre est plein, ce qui veut dire que mes paupières commencent à être lourdes mais je suis quand même intéressée par ce fameux téléfilm. J'aime beaucoup tout ce type de chose.

« Comment j'ai bien mangé ! Merci Papa. »

« De rien. N'oublie pas de débarrasser la table quand même. »

Je fais de même puis j'attends que l'émission commence, afin de voir.

« Je vais regarder avec toi, je pense. »

« C'est super ! »

« Mais attends, ce n'a pas la bonne chaîne. C'est sur Antenne Deux. »

« Ah parce qu'il y a plusieurs chaînes différentes ? »

Isaac se met alors à m'expliquer qu'on a trois chaînes. Je suis vraiment à la traîne par rapport à tout ça.

« Si tu veux changer de chaîne, tu appuies sur ce bouton et ainsi de suite. »

Après ces explications, le téléfilm finit enfin par commencer. C'est un téléfilm qui met en avant la Grèce antique. C'est une époque qui m'a toujours fascinée. Il y a évidemment des scènes assez explicites, mais je regarde quand même avec concentration. Il me semble que cette période est dans le programme scolaire, ce qui me fera une petite avance.

« Tu aimes du coup ? »

« Ouais, c'est instructif ! »

En pleine discussion, tout d'un coup, on entend des pas lourds venant des escaliers de la maison. Il s'agit évidemment du père à Isaac qui se dirige vers la sortie. Il semble pressé, on se questionne alors sur l'endroit où il doit aller.

« Papa ? Tu vas où ? »

« J'ai eu un appel du commissariat, ils veulent que je participe à l'interrogatoire du suspect à cette heure-ci. »

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