Chapitre 2 : Des lettres et des mystères

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Prise de panique, je garde mon calme puis je déchire le papier. Ce ne sont sûrement pas les chiffres que le proviseur m'avait dits, je dois sûrement halluciner. Quelqu'un cherche à me faire une mauvaise blague. Faut que je sache qui c'est.

En retrouvant mes esprits, et en avançant devant ma porte, je me rends compte que la porte est entre-ouverte. Qui est à l'intérieur ?

J'avais fermé la porte en partant. Je m'approche puis, j'entends une voix grave.

« Mademoiselle, veuillez me suivre au poste ! »

« Au poste ? Enfin, je n'ai rien fa... »

« Mais enfin, c'est moi, ton Papa chéri, tu as perdu l'habitude de mes blagues ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette. »

« Non, ce n'est rien, Papa, t'inquiète, tu m'as juste fait peur. »

On va finir par me rendre folle aujourd'hui. Je soupire puis je me dis que c'est la manière que mon père a de plaisanter. Il veut aussi oublier la soirée de la dernière fois mais s'il savait...

« D'ailleurs, pour te rassurer, je suis parti me faire analyser rien de grave. Puis, demain, j'irai voir ton proviseur car je trouve ça inconcevable qu'il t'exclue sans aucune raison, pour un truc aussi grave que ça, tous des racistes ici ! »

« Mon proviseur ? Comment tu as su ? »

« En rentrant, je suis passé au poste de police, on m'en a parlé. J'ai eu une rage de colère envers ton proviseur ! Il a profité de mon absence pour t'exclure. Si j'étais là, il ne t'aurait jamais mis à la porte. Laisse-moi régler ce problème. »

C'est la première fois que je vois mon père soit aussi indigné que moi, ça me fait tellement plaisir ! Ça nous rapproche et ça me prouve qu'il fournit des efforts.

Après la discussion où il semblait indigné, mon père change de visage d'un coût en regardant la table et en voyant toutes les enveloppes que j'ai prises et me regarde.

« Tu comptais faire quoi avec toutes ces enveloppes ? »

Étonnée, je le regarde en baissant la tête puis en restant muette. Il regarde en l'air, puis soupire avant de prendre les enveloppes par précipitation et de les cacher un peu plus loin. Il semblait avoir fait exprès de les avoir laissés dans la boîte aux lettres.

J'aimerais bien savoir ce qu'il cache dans ces enveloppes mais ma peur a pris le dessus.

« J'espère que tu n'as pas ouvert les lettres ? »

« Non. Non. »

Je bégaie, je suis mal à l'aise, je n'arrive pas à le regarder dans les yeux. Il fait le tour du salon, il semble chercher les mots.

« Tu es sûre ? »

Cette obsession sur ces lettres m'étonne. J'essaye d'en savoir un peu plus.

« Je ne sais pas, il y avait quoi dans ces lettres, tu peux me décrire ? »

« Non, rien de spécial. Ce sont des codes...des chiffres... pour aller récupérer des magazines. »

Des codes pour récupérer des magazines ? En train de réfléchir dans mon coin, il bondit du fauteuil d'un coup.

« Bon, tu sais quoi, laisse tomber. Ce n'est pas important ! »

Je ne comprends plus rien. Je soupire puis je cesse d'analyser tout ça en regardant par la fenêtre la pluie qui tombe, les personnes qui se précipitent pour rentrer à la maison puis mon père qui se prépare à sortir.

« Je vais chercher à dîner, toute cette discussion m'a donné faim, pas toi ? »

Je lui réponds bien évidemment que oui, il me sourit puis s'en va. Deux minutes plus tard, il revient, il semblait avoir oublié quelque chose. Il finit par prendre ses lettres, les caches dans une boîte en carton. Il prend un autre objet, puis s'en va.

« Tout ça, on va y mettre fin. » Avec un sourire aux lèvres.

De quoi parle-t-il ? Je le regarde au loin, s'éloigner de la maison, puis j'attends. Cette boîte en carton m'intrigue mais mon père m'a interdit de toucher à ses affaires. Que dois-je faire ?

Je regarde encore par la fenêtre pour voir s'il n'est pas encore de retour puis ma curiosité prend le dessus donc j'essaye de retrouver cette boîte en carton mais elle est introuvable. Je me rassieds puis je me ressaisis en me disant que je n'ai pas à faire ça. En l'attendant, je bouquine.

Je m'ennuie, j'ai faim, il fait tard, je regarde l'horloge et il n'est toujours pas rentré. C'est dingue, que fait – il ? J'espère que ça ne sera pas comme la dernière fois !

Je regarde à travers la fenêtre ces personnes qui regardent la télévision, c'est tellement génial, c'est tout nouveau cette technologie ! J'aimerais qu'on en ait une aussi pour qu'on puisse regarder les informations, les divertissements et tout ce qui s'ensuit. D'ailleurs, à voir leurs réactions, ils semblent être joyeux, j'aimerais tellement être à leur place !

Comme je m'ennuie, je n'ai rien à faire, et que je suis curieuse, je me lève pour allumer la radio et je cherche ce qui pourrait m'intéresser et je tombe sur le journal local des disparitions de la ville.

J'augmente le volume puis je tombe sur un témoignage poignant. C'est une mère désespérée qui cherche sa fille depuis deux semaines, elle était partie avec ses copines en soirée mais elle est rentrée seule, depuis, plus de nouvelles. Elle demande aux habitants si des personnes ne l'auraient pas aperçue. Elle décrie sa fille puis termine en pleure en disant que sa fille lui manque. Ça m'a brisé le cœur. C'est tellement effrayant de se dire qu'il y ait des choses pareilles qui ne se passent pas très loin.

Il faut que j'en parle à mon père, ça pourrait l'intéresser et surtout aider cette pauvre dame. Heureusement, qu'il y a des personnes comme mon père qui peuvent peut-être l'aider à trouver une solution même si ce n'est pas facile. Après cette soirée haute en émotion, mon père rentre enfin, tout souriant avec les plats mais il a pris beaucoup de temps.

« Désolé pour le retard, voici pour toi ! »

« Merci. »

Je ne fais pas attention à sa venue tardive, finalement. Il semble aller de mieux en mieux comme si rien ne s'était passé. Il est tellement fort. J'ai même plus l'impression qu'il est blessé.

« Tu sais, j'ai écouté la radio aujourd'hui et une dame cherche sa fille depuis deux semaines, il faut que tu travailles sur cette affaire-là ! »

« J'en ai déjà entendu parler, c'est trop triste, des policiers sont déjà sur le coup ! »

Après cette discussion, mon père analyse la maison, et se rend compte des objets mal rangés. En fouillant un peu partout, j'avais complètement oublié de réarranger ses affaires et il déteste ça.

Il pose son verre de jus, soupire, puis me fixe en me disant d'un air agacé.

« Tu ne peux pas attendre patiemment ? Tu cherchais la boîte, hein ? Viens par-là, je vais te dire la vérité. »

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