Chapitre 17 : Retournement de situation

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Je décide de rester en haut de l'escalier, je tends l'oreille, quand la personne décide de lui raccrocher au nez. À qui parlait-il ? Est-ce en rapport avec cette porte verrouillée sans cesse ?

Mon père décide de monter se coucher les larmes remplies aux yeux. Je décide d'aller me coucher précipitamment. Mon envie de soif a disparu avec ce qui vient de se passer. Mon esprit est rempli avec ses questionnements. Quelques minutes plus tard, mon père décide de rentrer dans ma chambre pour me regarder. Je fais semblant de dormir. Il fait un tour dans ma chambre puis s'en va. Il semble douter. Je ne sais ce qui se passe dans sa tête. Il semble perdu. J'essaye de me vider l'esprit malgré mon envie d'en savoir un peu plus. Il vaut mieux que je cherche à m'endormir. Il faudrait au moins que j'y arrive, tel est la difficulté.

Je tourne dans le lit, je cogite, j'espère que mes pensées vont disparaître. Une heure puis deux heures, le temps passe jusqu'au moment où j'arrive à trouver le sommeil. Le lendemain matin, je me réveille complètement étourdie. Je sens que quelque chose ne tourne pas rond. J'essaye de faire abstraction de tout ça. Cela dit, je veux voir comment mon père va. Il avait l'air en mauvais état hier. J'essaye d'entrouvrir sa porte. Il dort encore. Il me semble qu'il commence son travail dans une heure. Je décide de le réveiller, afin de lui éviter un retard.

« Papa réveille-toi ! Tu vas être en retard ! »

« Merci, mais je ne vais pas travailler aujourd'hui. »

Je trouve ça un peu étonnant qu'il ne parte pas travailler ça fait deux jours, quand même. Je dois quand même me réjouir, ça lui permet de se reposer, mais quand même.

« Je suis désolée de t'avoir coupé ton sommeil. »

« Non, ne t'inquiète pas. Tu veux que je te prépare ton petit-déjeuner ? »

« J'aurais bien aimé mais je ne vais pas avoir le temps, merci quand même. »

« Tu es sûre ? »

« Oui, ne t'inquiète pas ! »

Ça me fait la peine de lui refuser un petit-déjeuner. D'ailleurs, il semble tellement apaisé par rapport à hier. La nuit a dû le porter conseil. J'aimerais quand même savoir ce qui l'a rendu dans cet état-là. Je n'oserai jamais lui demander, il aurait su que je l'espionne et mon père déteste ça. Je décide d'aller en cours en n'oubliant pas de le prévenir de mon départ. À peine réveiller, il s'est déjà endormi. Il est tellement épuisé, le pauvre. Je décide de partir en le regardant derrière moi.

J'ai tellement envie de parler à Isaac. Ça fait tellement longtemps. J'ai l'impression de ne pas l'avoir vu depuis des lustres. Lui parler me ferait du bien avec tout ce qui s'est passé. Je jette un coup d'œil au coin de la rue en espérant l'apercevoir mais il n'est pas là. Ce n'est pas grave mais j'espère au moins le croiser au lycée. Je n'aurais même pas eu besoin de réellement attendre étant donné que j'arrive pile au bon moment. Toujours pas d'Isaac à l'horizon. Je rentre au lycée, aujourd'hui c'est cours de d'histoire. Ce n'est pas le cours que j'attends le plus mais ça reste quand même un cours assez passionnant. Aujourd'hui le professeur vient avec le cours de la première et la deuxième guerre mondiale. Enfin, on y est. Le professeur a le sourire aux lèvres, il semble être lui-même content. Je cherche mon cahier puis j'écris le titre du cours.

C'est parti pour une heure et demie de cours, où on commence à parler de la première guerre mondiale. D'ailleurs, tout ce qu'il s'est passé est juste affreux surtout quand le professeur parle des soldats. On commence doucement mais je suis déjà à un stade où je suis choquée, c'est encore plus grave pendant la deuxième guerre mondiale.

« Tout ça, c'est à cause d'Hitler ? »

Toute la classe se met à rigoler, moi aussi d'ailleurs ! On est en première, et certains n'arrivent toujours pas à différencier la première et deuxième guerre mondiale. Il a dû sûrement faire ça pour amuser la galerie.

Le professeur en est presque même étonné et s'efforce même de ne pas rire. Il préfère ne pas prêter attention. Après ce petit couac, le temps passe et le professeur continue son histoire, bien que son cours soit intéressant, je sens mon esprit s'évader. Un peu comme d'habitude.

Isaac commence un peu à me manquer, je pense à lui mais je sais qu'il va bien. Il faut vraiment que j'arrête de tout le temps penser à lui, sinon je ne vais vraiment pas m'en sortir. Je dois penser à moi, à mon état compte tenu tout ce qui se passe. Je me ressaisis car je dois quand même continuer à suivre son cours mais je pense ne pas être la seule à être déconcentré, j'entends des bavardages de plus en plus intempestifs ou à droite je vois des personnes qui sont en train de s'endormir. Il me fait beaucoup de peine, il semble tellement passionné mais personne ne semble l'écouter.

Le professeur voulant motiver les élèves, tente de les faire participer. Il pose des questions, mais c'est le silence absolu. Il faut savoir que ce professeur n'a pas vraiment de caractère, il est assez réservé. Je décide de me motiver pour la première fois à participer. Je déteste ça mais comme personne ne veut s'y mettre.

« Quelle est la cause immédiate de la première guerre mondiale ? »

Je n'ai pas vraiment prêté attention à la cause de cette première guerre mondiale mais je me presse de regarder mes notes, en espérant trouver la réponse. Je cherche, je cherche, puis Bingo !

« La cause immédiate de la Première Guerre mondiale est l'héritier du trône d'Autriche-Hongrie, et de son épouse, cet événement ne fait que pousser au paroxysme des tensions issues de contentieux antérieurs. »

« Très bien Zyneb ! »

Il reste un professeur mais le voir sourire me fait tellement plaisir. Le professeur s'apprêtait à poser une autre question quand la sonnerie retentit. Tout le monde se lève, certains réveillent leurs camarades car ils s'étaient endormis. Je décide de partir et je dis au revoir au professeur, je décide alors de rentrer, je rate le bus de peu, je me résigne alors à marcher puis je m'approche de la maison et en avançant j'ai cette impression de voir Isaac, mais je me rends compte que ce n'est pas lui. Juste une personne qui lui ressemble, tellement qu'il me manque, je le vois partout. Je soupire puis j'essaye de ne pas perdre plus de temps, je décide alors de changer de direction puis je rentre chez moi. Je m'approche et à ma grande surprise, la porte d'entrée n'est pas fermée. Je trouve ça étrange, je vérifie que rien n'a été volé, je suis alors rassurée.

Comme mon père n'est justement pas parti travailler, je vais directement aller le voir pour raconter ma journée. Je l'appelle et je me rends compte qu'il ne répond pas. Je trouve ça effarant alors je rentre dans sa chambre. Je l'appelle une seconde fois, il ne répond toujours pas. Je commence à m'inquiéter, je l'appelle une troisième fois en hurlant mais rien n'y fait. La sueur froide commence à couler puis je commence à avoir une crise de panique, je tourne en rond, je le secoue. Je regarde sur son chevet, je vois des médicaments. Je commence à réaliser avec stupéfaction qu'il est inconscient.

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