Chapitre 28 : Ouvrir les yeux

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Malencontreusement, je laisse en plan ma camarade puis je vais directement voir Isaac. Il m'avait parlé de cette adresse il y a un moment, c'est étrange.

« Isaac ! Viens voir ! »

Évidemment, quand je l'appelle, il est en pleine discussion avec ses amis.

« Oui ? »

« Regarde ! »

Je le montre les enveloppes puis l'adresse, il est aussi étonné que moi.

« C'est quoi ce bordel ! Qui t'as envoyé ça ? »

Je décide enfin de lui raconter tout ça.

« Et du coup, tu vas répondre à la personne qui t'a envoyé ça ? »

« Oui, parce que comme je t'ai dit, elles étaient devant ma maison et elles pleuraient. Ils se sont peut-être trompés de personne. Ils me faisaient de la peine. »

« Ah parce qu'ils étaient plusieurs ? Je vois, je veux t'aider à élucider ce problème. »

Après cette discussion, je retourne voir ma camarade, la pauvre, elle m'avait demandée l'heure.

« Je suis désolée, je devais lui dire quelque chose de super important. »

« Ce n'est rien, ne t'en fais pas. Tu m'avais l'air choquée par ces lettres. »

Je lui souris timidement.

Malgré cet aparté, je n'arrive pas à oublier ce qu'il s'est passé avec la jeune fille. Je ne comprends pas pourquoi il traîne avec ses porcs. Sans aucune raison, Isaac décide de revenir vers moi.

« Tu vas bien ? »

« Je suis vraiment étonnée que tu traînes avec des mecs pareils. »

« Tu me fais la tête pour ça ? Tu sais quoi ? Je vais leur demander, je comprends que ça te choque autant ! »

Assez surprise de sa réaction, il n'était pas vraiment obligé.

« Les gars, vous savez, il y a une fille qui s'est fait agresser et comme vous avez couru, je vous ai suivi mais moi je ne savais pas, on n'aurait pas dû courir, ce n'est pas... »

Au moment où il était en train de parler, un de ces amis décide de le bousculer violemment.

« Oh, dégage avec ça ! On s'en fout ! Arrête de faire genre ! »

Isaac décide de le pousser en retour.

« Je ne te permets pas de me parler de la sorte, c'est très grave ! »

La personne rétorque et décide de lui mettre une gifle puis Isaac le pousse violemment. Cette personne finit par lui mettre un coup de poing. Une bagarre entre les deux amis débute. Ils se font mal, ils se filent des coups sans arrêt. Les personnes se mettent en ronde pour observer mais personne ne sépare. Ils se mettent à terre, Isaac le mord, cette personne continue par lui mettre des coups en plein visage. Isaac finit par saigner du nez. Des responsables finissent par les séparer.

« Mais qu'est ce qui s'est passé ? Venez là, tous les deux. »

« MAIS ARRÊTE DE FAIRE LE MENTEUR, TU N'ASSUMES RIEN. »

Ce sont les mots que son soi-disant ami lui lance. J'assiste à cette scène complètement figée. Je commence à me sentir mal car c'est moi qui l'ai poussé à aller voir ces potes par rapport à ça.

« VOUS VOULEZ SAVOIR ? C'EST MOI QUI L'AI PELOTÉE, ET ALORS ? »

Donc c'était lui, c'est pour ça qu'il s'est énervé. C'est vraiment un malade. Tout le monde était abasourdi par ces révélations.

« BON, T'AVANCE OU QUOI ? VOUS ALLEZ PASSER VOIR LE PROVISEUR ! C'EST N'IMPORTE QUOI ! »

Les responsables les amènent difficilement chez le proviseur. Tout ça, c'est ma faute. J'essaye de me faire petite. Tout ceci me prouve qu'Isaac est un bon gars. Je me sens mal d'avoir douté de lui un moment. J'espère qu'il va bien, il l'a bien amoché ce pauvre type à cause de moi.

« ALLEZ LES COURS ONT COMMENCÉ ! QU'EST-CE QUE VOUS ATTENDEZ, LE DÉLUGE ? ON CIRCULE ! »

Tout le monde est sidéré par ce qu'il vient de se passer. Moi personnellement, je suis sincèrement au plus mal par rapport à ce qu'il lui ai arrivé, je me sens responsable.

« Mademoiselle, arrêtez de rêvasser. Vous avez cours. Avancez, s'il vous plaît. »

Je l'ai bien compris, mais il s'agit de mon ami qui a été frappé par ma faute. Quel manque de compassion ! Je rentre à l'école, malgré moi. Je suis perdue. Je me demande ce qu'on a comme cours cette après-midi. Je regarde mon carnet.

« ZYNEB. Dépêche-toi ! Le professeur ne tolère pas les retards. On a cours de français. »

J'ai eu ma réponse, je me précipite alors vers la salle indiquée. J'arrive pile-poil. Je remercie ma camarade.

Les cours se passent comme prévu, mais le temps semble long. Je n'arrive pas à me concentrer malgré mes efforts. Je me doute bien que l'école est importante mais depuis toujours j'ai des problèmes qui me suivent et psychologiquement, ce n'est pas évident.

«Zyneb, arrête de regarder le plafond. Concentre-toi sur ce que tu dois lire. »

J'en arrive même à oublier le travail que le professeur nous demander de faire. Je suis comme épuisée mais je m'efforce à faire ce qu'il demande. Comme ce n'est pas noté, je fais semblant d'écrire ou alors j'écris des choses fausses.

« Bon, on va maintenant mettre en commun ce que vous venez de faire. »

Je regarde l'horloge avec précision et on ne devrait pas tarder à terminer les cours.

« On va commencer par Zyneb. Tu peux nous dire ce que tu as mis à la question une, s'il te plaît ? »

Pourquoi faut-il que ça tombe sur moi ? Je cherche mes mots, je bafouille.

« Laisse tomber. La prochaine fois, fais ton travail plus sérieusement ! »

Mes camarades ricanent, je me fais toute petite. Les cours se terminent sur ça. La sonnerie retentit, je suis donc la première à partir.

Je me dirige vers la sortie, je cherche alors Isaac. J'ai envie de savoir comment il va après son altercation. J'ai clairement envie de lui présenter mes excuses. Je suis là, toute seule, j'attends pendant cinq minutes. Pas d'Isaac à l'horizon. Je me décide alors à rentrer.

Sur le chemin du retour, je pense à plein de choses. Comme le fait qu'il connaisse cette fameuse adresse, d'où l'a-t-il sorti ? Je ne lui ai pas posé la question mais ça m'intrigue. Il y a aussi le fait que mon père m'envahit mes pensées, je ne l'oublie pas. J'aimerais le voir une dernière fois. Tout ceci est dur pour moi.

J'arrive enfin chez lui, je sonne puis je suis ouvert par son père. Je me demande s'il n'est pas rentré plus tôt. Assez étonnement, il n'est pas encore venu. La télévision est allumée, je décide de m'asseoir au salon. Par surprise, je suis hypnotisée par une photo du père d'Isaac et de mon père. Je ne l'avais jamais vue auparavant. Qu'est-ce qu'il me manque. Je m'approche un peu plus pour admirer la photo quand je vois le visage de mon père griffonné avec un stylo.

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