Il était déjà loin quand je cherchais à comprendre pourquoi il était parti avec ses potes. Tout le monde s'est alors retourné, quelques personnes sont parties voir la demoiselle, moi aussi d'ailleurs, par simple curiosité. Elle est là, en pleure.
« Ça va ? »
La demoiselle tremble, elle ne répond pas à la question. Une autre personne lui pose la même question. Elle souffle, regarde le ciel puis commence à parler.
« En attendant l'ouverture des portes, j'étais en train de parler avec mes copines, un peu comme tout le monde quand je vois des garçons s'approcher de moi. «...» »
Avec ce début de récit, de plus en plus de personne s'approche de la fille, oubliant même le commencement des cours.
« «...» Puis je vois un garçon se coller à moi, je me retourne, il s'arrête. Je décide de m'avancer un peu puis je retourne à ma discussion. C'est à partir de là que je sens une main se poser dans mes fesses. J'ai voulu me retourner pour lui en coller une mais il était déjà parti, c'est à partir de là que j'ai crié et que par colère, j'ai fondue en larmes. »
Toute la foule fut alors peinée pour la demoiselle, mais moi, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Isaac. Il faisait partie du groupe de personne, est-ce de lui qu'elle parlait ? Je n'espère pas mais j'ai un doute.
Avec ce qu'il m'est arrivé la dernière fois, je soupçonne qu'il soit capable de faire ça, s'il n'était pas responsable pourquoi aurait-il fui ? J'aimerais avoir le cœur net mais je ne peux malheureusement pas avoir de discussion avec lui étant donné qu'il a disparu avec ses potes.
Je suis même en train de penser à couper les ponts avec lui, il me dégoûte. Autant avant, je ne pourrais jamais imaginer ça de lui, je le défendais mais maintenant c'est fini.
D'ailleurs, la demoiselle est sûrement sous le choc, elle n'arrête pas de pleurer. Ces copines lui proposent d'aller voir le directeur pour expliquer le problème.
« Allez tout le monde, vous avez déjà six minutes de retard ! »
Tout le monde se dirige alors vers le portail, mais tous semblent perturbés parce que ce qu'il vient de se passer. Je suis bouleversée pour elle, j'espère qu'elle ira mieux. Il me faut la réponse d'Isaac d'ici peu.
Après cet évènement dramatique, je me sens obligée de retourner en cours. Je me souviens à quel point ça fait un moment que je n'étais pas venue ici, j'en viens même à ne plus savoir où est la salle pour le cours d'histoire.
Mes camarades de classe étant déjà rentrés, je suis un peu perdue. Je cherche un peu puis je trouve enfin la bonne salle.
« Dépêchez-vous, vous êtes en retard ! »
À peine le temps de respirer, le professeur me pose une copie de l'évaluation du jour. J'espère me débrouiller même si c'est toujours mieux de réviser avant. Il y a des choses que je n'ai même pas vues, je sens que je vais avoir du mal.
En regardant tout autour de moi, je me rends compte que mes camarades sont dans la même situation que moi. Ils ont l'air d'être dans un autre monde bien qu'ils aient suivi les cours dans leurs entièretés. Certaines personnes prennent le risque de tricher, tellement ils sont désespérés.
Quand je vois tout ceci, je me rends compte que je n'ai pas un si grand retard. Ça me rassure mais d'un autre côté, ça m'effraie de voir aussi peu de personnes impliquées dans les révisions des cours moi y compris. J'essaye de faire le maximum mais il me faut peu de temps pour comprendre que je suis réduit dans ce que je vais écrire.
« Ils vous restent moins d'une heure ! »
Le professeur nous rappelle que la durée n'est pas illimitée et ça me met la pression. Je ne m'attends pas à avoir une note extraordinaire mais je ne veux pas me prendre une note minimale non plus. Je pense que la prochaine fois, je ferai en sorte de réviser malgré mes difficultés mais en y pensant ce n'est pas vraiment évident.
J'observe encore mes camarades qui semblent être stressés mais qui malgré tout remplissent leurs feuilles.
« Zyneb ! Tu vas sortir hein ? Arrête de regarder tes camarades, regarde ta feuille ! »
Il doit penser que je triche mais pas du tout. Quand c'est pour remarquer les élèves qui trichent vraiment, il n'y a plus personne mais quand c'est moi, il y a du monde. Je peux m'en prendre qu'à moi-même, je regardais mes camarades. J'en profite alors pour regarder la mienne et malheureusement je ne la sens pas assez fournie, je décide alors de rajouter quelques phrases par-ci par-là.
« L'heure, s'est écoulée ! Veuillez me donner vos copies. »
Ça y est, c'est fini ! Mes mains étaient tellement moites. Contente de me dire que je vais enfin passer à autre chose. Le professeur faire le tour de la classe pour récupérer les évaluations puis il décide enfin de nous laisser partir. Les chaises grincent, les bavardages reprennent puis il y a moi qui les regarde et les écoute. Ils parlent encore de ce qui est arrivé à la demoiselle. Le sujet brûle les lèvres de tous mes camarades.
« Celui qui a fait ça, est un gros porc. »
« Je te jure, j'espère que le directeur trouvera qui c'est, et qu'il sera viré ! »
Je suis totalement d'accord avec elles. Cette agression doit être punie.
« Bon, les élèves vous pouvez partir ! »
Tout le monde bondit de leurs chaises, la discussion continue dans le couloir. Au moment où je m'apprêtais à partir, le professeur m'arrête.
« Est-ce que vous allez bien ? »
Je lui réponds que oui puis je décide de partir. Je me dirige vers la sortie quand je croise la demoiselle. Elle est toujours accompagnée par ses deux copines, je me demande bien ce qui s'est passé mais elle a l'air d'aller mieux. C'est le principal.
Je me dépêche alors de rentrer car il commence à pleuvoir, je déteste être trempé. J'arrive enfin devant la maison d'Isaac quand je vois une voiture de police.
VOUS LISEZ
Sombres Affaires
Mystery / ThrillerOctobre 1974. Dans 3 mois, la nouvelle année et le temps des nouvelles résolutions... Peut-être qu'avec elles, mon père finira par changer, par redevenir lui-même ? D'étranges disparitions frappent la paisible ville de Rouen et tourmentent mon père...