Chapitre 5 : Retour à la case départ

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Mon père se précipite à la porte d'entrée en cherchant à savoir qui est la personne.

Il tape le mur tellement fort que j'entends le bruit de ma chambre. Je finis par descendre voyant mon père assez frustré sans forcément comprendre pourquoi. Il n'y a pas à se mettre dans tous ces états par ce qu'une personne à toquer sur la porte. J'étais assez choquée de voir son changement de comportement. Je préfère éviter de le confronter.

« Tu ne me feras pas taire. Je t'ai tellement estimée ! »

Je me demande de qui il parle ? Du père d'Isaac ? Après avoir eu les nerfs à vif, il m'appelle afin que je descende.

« Zyneb, tu peux me donner la télécommande, s'il te plaît. »

Je lui donne, il est évident que la télécommande était plus proche de lui que de moi mais comme il est dans un état pas possible, j'ai décidé de descendre afin de ne pas aggraver le cas. Je regarde mon père de dos et je ne sais pas comment l'expliquer mais j'ai un peu peur de lui.

Certes, il m'a montré son côté adorable mais ce genre de réaction prouve qu'il y a une certaine adversité au travail.

Il semble être complètement obsédé par ces affaires de disparitions surtout quand il vient d'apprendre qu'une personne vient de disparaître, encore hier.

« Zyneb, tu as vu ce qu'il se passe dans la ville ? Le nombre de disparitions ? C'est tellement inhabituel. Quand tu sors, faut vraiment que tu fasses attention. Il y a des malades partout même ceux que tu penses sincère. »

« Oui, ne t'inquiète pas. »

Ces inquiétudes me touchent mais je crois qu'il a oublié que je ne sors quasiment jamais.

« Tu devrais monter te coucher, je ne veux pas que tu fasses des cauchemars. »

« Je n'ai pas très sommeil, je viens juste de me réveiller. »

« Je sais chérie, mais tu oublies que demain tu as cours. »

Je monte alors me coucher, je cogite dans mon lit. Pendant quelques heures, je lis un livre pour m'occuper mais je n'ai pas très sommeil alors je décide alors de grignoter quelque chose. Papa est parti se coucher, ça s'entend par le calme. Je descends quand je vois la porte d'entrée grande ouverte. Ce n'est pas dans le genre à mon père de la laisser grande ouverte.

Je ne cherche pas à comprendre, je la ferme sans broncher puis je pars me coucher.

Le lendemain matin, c'est le retour à l'école. D'un autre côté, je suis contente, mais de l'autre, j'étais bien à la maison. J'étais dans mon cocon, là je vais retourner en cours et je vais encore me sentir seule. À peine le temps de rêvasser, je me prépare pour aller en cours. Sur le chemin de l'école, en face du trottoir, j'aperçois Isaac mais je fais comme si je ne l'ai pas vu.

Je n'ai pas vraiment envie de discuter avec lui, il est tellement envahissant. En me retournant, je bouscule sans faire exprès un monsieur mais assez maladroite que je suis, je me mets à le regarder au lieu de m'excuser.

Je le regarde car il me dit quelque chose, il ressemble beaucoup à un des collègues de mon père. Il a énormément de photos au salon pour montrer son attachement à son travail et montrer qu'il sait s'intégrer.

Je remets mes idées en place puis je m'excuse.

« Ne t'inquiète pas, ton Papa va bien ? »

« Oui, il va bien. »

« Tu lui passes mon bonjour. »

« Pas de soucis. »

Après cet aparté, je décide de me dépêcher.

« ZYNEB, DÉPÊCHE-TOI, TU VAS ÊTRE EN RETARD !!! »

C'est Isaac, il m'a vue. Il veut décidément plus me lâcher.

« J'ARRIVE ! TU N'AS PAS BESOIN DE CRIER ! »

Tout le monde nous regarde et j'ai horreur de ça.

« C'est bon, détends-toi ! Je veux juste qu'on aille en cours ensemble ! D'ailleurs, t'en a parlé à ton père ? »

J'ai envie de lui dire la vérité mais je n'ai pas la force pour m'étaler dessus, donc je préfère mentir.

« Je lui en ai parlé et il m'a dit que ce n'était pas lui ! »

« Quel menteur ! »

« Je ne te permets pas de parler de la sorte de mon père. Tu ne le connais même pas. Tout ça est faux ! Et puis, même si c'était vrai, c'est à eux de régler leurs différends. Pas à nous deux, c'est logique ! »

Après cette réponse assez dure, il y a un moment de blanc, jusqu'à l'arrivée de l'école. Assez étonnamment, il continue à marcher à côté de moi, comme s'il ne voulait pas me lâcher. On arrive enfin aux portes du lycée et je sens déjà la mauvaise ambiance. Entre les filles populaires qui se font accoster par les garçons, les moqueries incessantes, l'injustice et tout ce qui s'ensuit. La solitude m'envahit d'un coup. Tout ça ne m'a pas manqué. Isaac me tapote, comme s'il n'avait pas terminé la discussion.

« D'ailleurs, tu as oublié de m'appeler ! »

« Ah oui, c'est vrai ! J'ai oublié, faut que j'y pense ! »

J'ai déchiré son papier mais il est impossible pour moi de lui dire que j'ai perdu son papier. Le connaissant, il me soupçonnerait d'avoir fait exprès.

« Bon, je te laisse ! Bon courage, pour la journée ! »

« Merci. »

La sonnerie retentit et tout le monde se presse pour aller en cours ! Je ne me sens déjà pas comme la bienvenue. Le regard persistant subsiste. Je n'aurais jamais imaginé dire ça un jour, mais la présence d'Isaac me manque un peu. Je le vois s'éloigner au loin avec ses copains, et moi, je suis là toute seule. Je m'assois et je cherche du regard Ruth, une de mes seules camarades de classe. Elle n'est pas là. Je soupire puis je plonge dans mes pensées en attendant l'arrivée du professeur. Quelqu'un s'apprête à s'asseoir, à côté de moi. Je décide alors de retirer mon sac quand cette même personne me chuchote.

« Je ne m'assois pas à côté d'une noire. »

Je ne sais pas comment réagir. Je suis tellement dépassée par une telle débilité sans faille. D'un côté, ça me fait quand même un mal car je ne comprends pas pourquoi il y a une telle négativité à cause d'une couleur de peau. Je fais abstraction de cette scène, car au fond de moi, je suis tellement réservée. Je n'arriverais jamais à tenir tête à ce genre de personne aussi faible d'esprit. La journée vient de commencer et j'en ai déjà marre, qu'est ce qui pourrait m'arriver de pire, sérieusement ?

Des chuchotements, des personnes qui se permettent de juger par-derrière bien évidemment. J'entends des personnes parler sur moi et dire que je ne mérite pas de revenir car pour eux, je suis coupable par rapport aux vols. C'était trop pour moi, j'étais prête à me lever, quand une élève de ma classe, m'appelle.

« Zyneb, je ne sais pas ce que tu as encore fait, mais le proviseur veut encore te voir. »

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