Chapitre 21

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Cela faisait quelques minutes que Sarah avait rejoint les autres et elle se rendit compte que Stéph n'était pas avec eux. Interrogeant les autres, elle comprit que personne ne savait où elle pouvait se trouver. Il était pourtant étrange que son amie s'en aille, seule ou accompagnée, sans prévenir qui que ce soit.

Sarah décida donc de partir à se recherche, refusant l'aide des garçons qui n'avaient de toute évidence en tête que de s'amuser. Elle ressortit et appela son amie. Etait-elle repartit vers la maison ? Ou dans la forêt pour avoir un minimum d'intimité... Sarah ne voulait pas embêter la jeune femme mais l'inquiétude et peut-être une légère dose de paranoïa dépassèrent sa gêne passagère.

Elle prit la direction de la forêt qui était moins éloignée que la maison et prit le chemin qu'ils avaient déjà emprunté quelques jours auparavant. N'était-ce pas le chemin menant au bassin ? Sarah eu confirmation en arrivant bientôt dans la petite clairière. Mais elle eu également la confirmation qu'elle avait eu raison de rechercher son amie.

Au fond de la clairière, Stéph semblait s'énerver contre un jeune homme que Sarah ne reconnut pas. Etant dos à elle, il lui était impossible de discerner son visage. Mais les propos de son amie étaient eux très audibles.

- Il est hors de question que je te laisse tout foutre en l'air ! Je t'ai déjà prévenu de ce que tu perdrais si tu continues ce petit jeu !!

- Mais ce n'est pas un jeu !

Cette voix ! Sarah sentit son coeur se serrer quand elle fit le lien entre la voix du jeune homme et sa silhouette. Mais comment l'avait-il retrouvée ? Et surtout, qu'allait-il faire ? Sarah fit un pas en avant et son amie releva la tête, l'apercevant enfin. Le jeune homme se retourna et un sourire apparut sur son visage.

- Sarah, je suis heureux de te revoir, lança Simon.

- Qu'est-ce qu'il fait là, demanda la jeune femme à Stéph, ignorant royalement l'homme se tenant entre elles.

- Je n'en sais rien, je lui demandais de partir, expliqua son amie. Il est arrivé pendant que tu étais dehors et je ne voulais pas que Nicolas le voit.

- Tu aurais dû, la question aurait été réglée depuis longtemps.

- C'est ce que je me tue à lui dire depuis tout à l'heure, acquiesça Simon.

- Toi, je ne crois pas t'avoir autorisé à m'adresser la parole, siffla Sarah en se tournant enfin vers lui. Tu n'as rien à faire ici et je te conseil de partir tout de suite.

- Oh j'ai peur... Notre petite Sarah serait-elle devenue une grande fille ?

Bien que les paroles soient méprisantes, Sarah entendait la peine dans la voix de l'homme face à elle. Elle pouvait même sentir le manque d'assurance dont il faisait habituellement preuve dans la façon de ne pas la fixer directement dans les yeux et de croiser les bras contre sa poitrine. Elle se mit alors à espérer que quelques mots bien placés suffiraient à le faire fuir tout en garantissant qu'il garderait le silence.

- Lorsque l'on se délaisse d'un boulet, il nous est plus facile d'avancer, répondit-elle d'une voix neutre.

- Avancer ? Te jeter dans les bras de ce Hartmaan ne signifie en rien "avancer". J'aurais tout simplement dû me montrer plus clair avec lui.

Non, les mots ne suffiraient sûrement pas, se résigna Sarah. Mais que faire pour qu'il ne fasse pas éclater le scandale ?

- Que fais-tu ici ?

- Je suis venu te chercher. Quand ta mère m'a dit que tu étais en vacances, j'ai voulut savoir où. Mais elle a déclaré ne pas le savoir elle-même ! Je suppose que tu lui as raconté notre petite altercation... joli plâtre d'ailleurs.

Une histoire de mémoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant