THE WAY - L'INCERTITUDE

CHAPITRE DIX-NEUF

L'horloge de la cuisine indique presque vingt-deux heures et mon coeur est sur le point d'exploser dans ma poitrine. Je le sens qui bondit et tambourine contre ma cage thoracique. Il s'agite furieusement comme une petite puce excitée et contente. Il est emplit d'un trop-plein d'amour qui menace de le faire imploser d'une seconde à l'autre. Ses palpitations me font frissonner. Je me consume d'un sentiment profond d'amour pour ce qui se trouve devant mes yeux.

A quelques mètres de moi, la vision la plus adorable qui soit s'offre à mon regard béat.

Après avoir assisté à un cours de dessin improvisé, Eddison s'est de nouveau tourné vers la télévision jusqu'à s'endormir contre Cameron. Il n'a pas tenu bien longtemps devant le film Disney qui passait à l'écran. Ses yeux se sont rapidement fermés alors qu'il avait déjà prit place contre Cameron.

A présent, sa petite tête blonde est posée sur la cuisse de Cameron qui, après une très longue hésitation, a fini par poser sa main sur son épaule. Les deux garçons ont développé une certaine complicité que mon petit-ami semble avoir du mal à accepter. Pourtant, son regard est baissé sur le petit garçon et il l'observe tandis qu'il dort à poings fermés.

Appuyée contre la colonne en fer trônant entre la cuisine et le salon, je me délecte de cette vision presque idéale de mon futur.

Je rêve d'y voir notre enfant à la place d'Eddison. J'aimerai tant croire à cette image qui flotte dans ma tête. J'aime imaginer que Cameron et moi allons fonder une famille, avoir des enfants. Je sais que je suis destinée à donner la vie et je voudrais que ce soit avec lui. Je suis certaine que Cameron ferait un très bon père. Il n'est peut-être pas très expressif mais je vois la façon dont il regarde Eddison. Je pense qu'il n'est pas encore prêt à la paternité mais il le sera un jour. Je l'espère, en tous cas. J'aimerai pouvoir l'imaginer avec notre fils ou notre fille, blottis dans le canapé devant un dessin animé. Je rêve d'assister à un pareil spectacle. Rien ne me satisferait plus que d'être mère aux côtés de Cameron. Je serais définitivement comblée de bonheur mais aussi d'amour.

Malheureusement, mes rêveries sont brusquement interrompu par quelques coups contre la porte de l'appartement.

Je suppose que c'est Emilia qui rentre enfin et qui revient chercher son fils.

Je m'arrache à cette vision idyllique et marche silencieusement jusqu'à l'entrée pour ne pas risquer de réveiller Eddison.

Lorsque j'ouvre la porte, je fais signe à Emilia de ne pas parler trop fort. Je lui indique le salon où son fils dort profondément d'un simple signe de tête.

-Il s'est endormi ? me demande-t-elle à voix basse.

Je l'invite à entrer.

-Oui, depuis une grosse demi-heure maintenant, réponds-je.

-Je ne pensais pas que je serais aussi longue. Je suis vraiment désolée du retard.

-Oh, ne t'inquiète pas. Il ne s'est pas ennuyé.

-Ah oui ?

-Il a mangé un sandwich vers dix-neuf heures. Ensuite, il a regardé des dessins animés et Cameron lui a même apprit à dessiner un dragon.

Le sourire d'Emilia s'étire sur ses lèvres charnues et pleines.

-Il adore dessiner.

-J'ai cru comprendre, oui. Il a montré son cahier de croquis à Cam. Il en était très fier.

-Il traîne ce truc avec lui partout où il va.

-Je comprends. Cameron est passionné de dessin lui aussi. Son carnet n'est jamais bien loin de lui. En fait, il en a même fait son métier.