CHAPITRE SOIXANTE-DEUX

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CAMERON


-Ferme les yeux, me crie Emery depuis l'étage du dessus.

-Tu veux que je ferme les yeux ?

-Oui.

J'esquisse un sourire en coin et retiens un ricanement qui la ferait sûrement bougonner.

-On est plus en maternelle, Carlson, tu le sais, pas vrai ?

-Fais ce que je te dis, râle-t-elle comme je l'avais prédit.

Alors qu'Emery se tient quelque part en haut des escaliers, je ferme les yeux comme elle me l'a demandé.

Je sais déjà qu'elle veut me faire une surprise. En fait, je le sais depuis qu'elle a insisté pour que nous nous préparions séparément. Elle a prit la salle de bain à l'étage alors que j'ai investi celle que nous utilisons depuis notre arrivée ici. Je suis certain d'en prendre plein les yeux mais j'apprécie l'effort qu'elle fait pour me plaire chaque fois que nous sortons. Elle prend toujours sa mission à cœur et ne rechigne pas à faire des pieds et des mains pour se faire belle pour moi. Elle sait pourtant qu'elle n'a besoin de rien de plus pour être belle à mes yeux mais elle s'en fiche. Emery est perfectionniste et persévérante.

Alors que mes paupières sont closes, toute mon attention se reporte sur ce que j'entends. Je perçois les pas d'Emery dans l'escalier. Elle descend lentement et le son qu'elle produit est différent de d'habitude. Elle ne porte pas des chaussures plates comme tous les jours. Je reconnais aisément le bruit des talons sur le bois. Je me focalise uniquement sur ça car je n'ai pas le droit d'ouvrir les yeux. Elle m'en voudrait à mort si je le faisais. Je gâcherai instantanément l'effet de surprise.

-Est-ce que tu vas me mettre à genou, Carlson ?

-Peut-être bien.

-Alors ne me laisse pas poiroter pendant cent ans au pied de l'escalier.

Soudain, elle s'arrête à quelques mètres de moi. Je le sais car je n'entends plus ses talons claquer sur le sol.

-Em ?

-Tu peux ouvrir les yeux.

Putain de m****.

Lorsque je la vois enfin, elle se tient en hauteur, à quelques marches du bas de l'escalier. Elle me surplombe de sa petite hauteur et affiche un sourire du bout de ses lèvres peintes d'un rouge carmin. Je suis totalement subjugué par la petite robe noire qu'elle porte. Elle lui colle à la peau et n'est retenue que par de fines bretelles. Mon regard glisse lentement sur ses jambes quasi-nues. Je reconnais rapidement les petites bottines à talons noires qu'elle porte et qui la grandissent de quelques centimètres.

-Alors, qu'est-ce que tu en penses ?

-Splendide, réponds-je simplement en la détaillant des pieds à la tête.

D'un simple coup d'œil, je la trouve belle. Elle a lâché ses cheveux blonds dans son dos et maquillé ses yeux de biche. Ses jambes scintillent presque ce qui me laisse croire qu'elle a appliqué de la crème sur sa peau. Sa peau, elle, m'a l'air si douce. Je suis presque certain qu'elle sent la vanille.

-Tu as mis le paquet à ce que je vois.

-On est pas à Denver ici. Je peux être qui je veux.

-Et tu as décidé d'être qui ce soir ?

-Une fille qui aurait sûrement pu te plaire avant.

THE WAY - L'INCERTITUDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant