CHAPITRE DIX

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 -Oh mon Dieu, couine-je. Je ne veux pas voir ça. Je ne veux surtout pas voir ça.

Cameron ricane et se moque effrontément de moi tandis que je cache mes yeux derrière mes mains.

-C'est trop horrible.

J'entends les cris de la pauvre fille que le tueur va bientôt achever dans l'écran de télévision. Sa respiration sifflante et ses hoquets de panique résonnent dans la pièce lorsque soudain, un bruit de tronçonneuse retentit et la fille hurle à plein poumon.

-Je croyais que ça te plaisait les films d'horreur, Carlson.

-Oui mais pas ce genre-là. C'est une vraie boucherie depuis les premières minutes.

-Moi, ça m'amuse.

-Je ne te laisserai plus jamais choisir le film.

-Arrête ton cinéma. Ça t'arrange bien tout ça, bébé.

Piquée par l'incompréhension, je lève les yeux vers lui sans pourtant dégager mes mains de devant mon visage. Je me cache de l'écran où la jeune fille est sûrement en train de se faire découper en morceau. Je refuse de voir ça. Je ne veux pas faire des cauchemars toute la nuit.

-Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

-Ben, ça te donne une bonne raison de te coller à moi.

-N'importe quoi, peste-je en gloussant avec dédain.

-Ah non ?

-Non, du tout. Là, en ce moment, j'ai plutôt envie de te frapper pour m'avoir forcer à regarder ce truc horrible.

-Tu es vraiment une petite joueuse. Deux ou trois gouttes de sang ce n'est pas grand-chose. Il n'y a pas de quoi en faire tout un plat.

-Tu parles ! C'est un véritable bain de sang.

-Tu exagères.

-Pas du tout.

-Bien sûr que si.

-Et si tu arrêtais de me contre-dire pour une fois ?

Il fait semblant de réfléchir une seconde et affiche de nouveau un sourire carnassier.

-Non, j'en ai pas envie. J'aime trop ça pour arrêter. Désolé, bébé.

-Salaud.

-Quoi ? s'esclaffe-t-il. Ce n'est pas ton genre d'être vulgaire. C'est l'hémoglobine qui te rend comme ça ?

-Non, c'est toi. Tu as un don pour me faire sortir de mes gonds, mon chéri.

-J'adore ça.

Sur ces mots, il passe son bras autour de mes épaules et m'attire à lui si bien que mon visage se retrouve collé au sien. Il écrase ma joue contre la sienne. Ma bouche se tord alors que je ronchonne plus pour la forme qu'autre chose. Cameron, lui, se marre en se réjouissant d'entendre mes grognements.

-Je vois ce que ça donne quand tu es dans ta mauvaise période du mois, rétorque-t-il.

-Ne me parles surtout pas de mes règles, Cam, le menace-je en le pointant du doigt. Sinon je risquerai vraiment de te taper.

-Détends-toi. Je te trouve plutôt mignonne quand tu fais ta mauvaise tête. On dirait un petit lutin qui s'énerve.

-Ne me traite pas de lutin non plus.

-C'est qu'on est susceptible ce soir, dis donc.

-Tu ferais moins le malin si tu avais un utérus dans un état semblable à une scène de crime.

THE WAY - L'INCERTITUDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant