THE WAY - L'INCERTITUDE

CHAPITRE CINQ

 Je n'ai jamais autant prit plaisir à rentrer chez moi.

Avant aujourd'hui, je n'avais pas de réelle raison d'être heureuse de terminer une journée de travail. La fatigue et la paresse ont toujours été des facteurs me conduisant à espérer mon retour à la maison mais, à présent, je le fais pour retrouver quelqu'un. Une personne en particulier me donne une envie irrépressible de passer la porte de mon chez-moi. J'aime cette sensation d'avoir quelqu'un à rejoindre en fin de journée. Je me sens en sécurité, en quelque sorte. Je n'ai pas peur de la solitude. Je sais que quelqu'un sera toujours là à m'attendre.

Ce soir, je suis soulagée de rentrer enfin à la maison après une longue journée.

J'ai passé ma matinée à la fac à enchaîner les cours jusqu'au déjeuner. Puis, vers quatorze heures, j'ai foncé au studio pour aider Josh et les autres. J'ai passé toute l'après-midi là-bas à conseiller au mieux les garçons tout en travaillant mes prochains devoirs à rendre. Nous n'avons pas prit plus d'une pause. A nous quatre, nous avons travaillé d'arrache-pied.

Là-bas, j'ai aussi pris le temps de me renseigner sur ma nouvelle partenaire de l'atelier de création. J'aime regarder les quelques vidéos qu'Ava m'a envoyé par mail. J'ai pu me familiariser avec sa voix et penser à quelques idées pour notre projet. J'ai pris des notes, écris deux ou trois idées et imaginer différentes façons de faire fonctionner nos duos.

Ma tête est donc emplit d'un million de pensées lorsque je pousse la porte de l'appartement, le dos courbaturé d'avoir eu à porter mon sac toute la journée.

-C'est moi ! Je suis rentrée.

J'abandonne rapidement mon sac dans l'entrée quand Cameron apparaît devant moi comme par magie.

-Salut, toi.

-Salut, soupire-je du soulagement de le voir enfin.

-Comment était ta journée ?

Je souris instantanément à cette question. C'est presque devenu un rituel entre nous. A chaque fin de journée, nous nous posons cette question comme si elle pouvait nous donner l'impression d'être un couple normal. Nous en rions même si nous aimons prendre cela au sérieux.

-Longue, répond-je. Et fatigante. Et la tienne ?

-Tout pareil.

Malgré tout, il sourit beaucoup plus que d'habitude et me semble étrangement excité. Son regard brille. Il tient à peine en place et trépigne sans arrêt. J'ai tout de suite l'impression qu'il me cache quelque chose. C'est comme s'il voulait me barrer la route et m'empêcher d'entrer dans l'appartement.

-Pourquoi est-ce que tu as l'air tout excité alors ?

-Je ne suis pas tout excité, minaude-t-il en roulant des yeux.

-Menteur. Tu l'es.

-Pas du tout.

Je penche la tête sur le côté et le défie d'un regard bas.

-Cameron...

-Bon, d'accord. Je le suis un tout petit peu.

-Est-ce que je peux savoir pourquoi ?

-J'ai une surprise pour toi.

Ma curiosité est une fois de plus piquée au vif.

-Une surprise ? Ah oui ?

-Ouais.

-Qu'est-ce que c'est ?

-Ferme les yeux.