CHAPITRE SOIXANTE-SIX

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 Ma tête dodeline sur l'épaule de Cameron lorsqu'il me secoue gentiment pour me réveiller. J'ouvre lentement les yeux et découvre que nous sommes encore dans le taxi qui nous ramène de l'aéroport et qu'il fait nuit. Je ne suis pas très étonnée de voir les lampadaires défiler à travers le pare-brise. Nous avons atterri à vingt-et-deux heure alors que le soleil se couchait déjà.

Tout près de moi, Cameron chuchote près de mon oreille.

-On arrive à la maison.

Sa voix se balade dans le brouillard ambiant qui m'assomme encore un moment. Je me force à m'extirper du sommeil en m'étirant sur la banquette arrière. Le chauffeur reste silencieux tandis que je pousse un soupir tout contre Cameron. Je m'éveille petit à petit au fur et à mesure que nous approchons de notre immeuble.

Finalement, le chauffeur ralentit, bifurque vers le bas-côté et stoppe le véhicule près du trottoir. Je suis encore dans un état second lorsque Cameron règle la course et descend de la voiture pour récupérer nos bagages dans le coffre. Je prends mon temps pour descendre à mon tour. Je propose de l'aider à porter nos valises mais il se contente de me rendre mon sac de voyage et rien de plus. Il juge que c'est bien suffisant et qu'il peut se débrouiller avec le reste.

Après avoir salué le chauffeur qui nous a reconduit jusqu'à chez nous, nous nous mettons en route vers l'immeuble.

-Ma mère ne doit pas dormir, me signale Cameron en levant son menton en l'air.

Je suis son regard et constate qu'il y a de la lumière chez nous. Les fenêtres du salon sont faiblement éclairés et suggèrent que quelqu'un est encore éveillé là-haut.

-Je suis sûre qu'elle nous attend, répond-je.

-Oui, sûrement. Elle avait hâte qu'on rentre. Je crois qu'elle se sent un peu perdue toute seule.

-Ça peut se comprendre. Elle se retrouve toute seule avec sa petite fille dans une situation plutôt délicate. N'importe qui se sentirait perdue. Elle a besoin d'être entourée et d'avoir du soutien.

-On est là maintenant alors tout ira bien.

J'acquiesce au moment où nous entrons dans l'immeuble.

Notre retour ici m'a littéralement épuisé. Nous sommes partis dans l'après-midi après avoir passé une dernière matinée dans les rues de Seattle. Nous avons passé plusieurs heures à l'aéroport et dans l'avion. La route a été longue et fatigante. J'ai hâte de retrouver mon chez-moi mais j'ai encore plus hâte de dormir. Je crois que Cameron est tout aussi éreinté que moi.

Nous montons dans l'ascenseur avec nos bagages et patientons en silence jusqu'à arriver à notre étage. Cameron ne prend même pas la peine de sortir ses clés. Nous savons tous les deux que l'appartement est occupé et que la porte doit probablement être ouverte. Nous approchons de notre palier et nous plantons devant la porte avec nos bagages.

Contrairement à ce que nous pensions, la porte ne s'ouvre pas quand Cameron tente de l'ouvrir. Elle est visiblement verrouillée. Il frappe donc légèrement en pensant que Maddie dort peut-être déjà. Il ne veut pas la réveiller et se contente de quelques coups légers sur la porte.

Après quelques secondes d'attente, Jules nous ouvre la porte en nous accueillant avec un timide sourire.

-Vous êtes enfin là, dit-elle d'une voix qui nous suggère que Maddie dort à quelques mètres de là.

-Pourquoi est-ce que tu as fermé la porte, Maman ?

Cameron entre le premier alors que Jules se dégage pour nous laisser passer.

THE WAY - L'INCERTITUDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant