CHAPITRE TRENTE-ET-UN

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Ce dîner entre père et fille m'a fait énormément de bien, je dois le reconnaître. J'ai eu l'impression de retrouver enfin mon père mais aussi ma vie d'avant, celle où nous n'étions que tous les deux sans ma mère ou sans un petit-ami que mon père aurait du mal à accepter. Cette soirée en tête-à-tête nous a permit de nous rapprocher et de retrouver notre complicité.

Durant le dîner, nous n'avons pas parlé de chose sérieuse. Nous avons seulement parlé de nos vies, de mes cours à la fac et de mes projets professionnels mais aussi de son travail et de Charlie. Mon frère, lui, n'a pas pointé une seule fois le bout de son nez. Il a sauté le repas et n'a pas donné signe de vie depuis que je suis passée le voir dans sa chambre. Nous en avons déduis qu'il s'était endormi et que nous n'aurions pas de nouvelles de lui jusqu'à demain.

Il est près de vingt-et-une heure lorsque nous décidons enfin de débarrasser la table, Papa et moi. Il se charge de remplir le lave-vaisselle tandis que je vais laver les quelques casseroles qui traînent encore dans l'évier. Nous nous affairons dans la cuisine comme le binôme efficace que nous sommes. Papa a toujours eu l'habitude de s'occuper de la table alors que j'ai souvent eu pour mission de terminer la vaisselle.

Ainsi, nous reprenons nos bonnes habitudes qui durent depuis des années déjà lorsqu'on frappe à la porte.

Cameron.

Aussitôt, mon regard croise celui de mon père. Il sait lui aussi qui doit se tenir derrière la porte d'entrée.

-Vas-y, me dit-il en désignant la hall d'entrée d'un signe de la tête.

Je ne me fais pas prier bien longtemps et abandonne la casserole que j'étais en train de nettoyer dans l'évier. Je sors de la cuisine et fonce vers la porte.

Mon coeur réagit dès lors que mes yeux se posent sur celui qui me donnent de furieuses palpitations depuis plus d'un an déjà.

-Salut, dis-je en souriant déjà.

-Tu n'as pas oublié quelque chose ?

Ma bonne humeur se fige étrangement en même temps que je fronce les sourcils.

-Euh...non. Enfin, je ne crois pas, si ?

-Tu avais dit que tu me préviendrais quand tu serais arrivée, dit-il en me lançant un regard noir.

Oh, oh.

Je plaque ma main sur ma bouche et pousse un hoquet de stupéfaction.

-Oh, non, m'exclame-je alors que le son est étouffé par ma main. J'ai oublié.

-Oui, tu as oublié, oui.

-Je suis vraiment désolée, minaude-je en me glissant contre lui.

Je tente déjà de me faire pardonner en me fondant contre son torse. Je l'entoure de mes bras et suis soulagée de voir qu'il en fait de même. Il pose ses mains sur mes hanches et me serre légèrement contre lui tandis que je fourre mon nez dans le creux de son cou.

-Excuse-moi. J'ai complétement zappé.

-Tu mériterais que je te botte le cul rien que pour ça, Carlson, glisse-t-il à mon oreille.

Sans que je ne puisse le contrôler, mes joues s'empourprent alors que des images plus ou moins salaces me viennent en tête. Cameron m'électrise complètement sans même le vouloir. J'entends presque mon pouls battre violemment contre mes tempes. J'ai bien envie de céder à la tentation de son corps sur le mien qui me libérerait de toute la tension accumulée ces derniers jours.

THE WAY - L'INCERTITUDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant