Trop Conne

Chapitre 37

On dit que l'amour ça ne dure jamais. Cette phrase me trotte en permanence dans la tête. Ma semaine était géniale. J'ai passée tout mon temps avec Alex, on ne s'est pas disputées une seule fois, pourtant, j'ai peur. J'ai peur que ce soit le calme avant la tempête. Et si elle jouait avec moi ? Et si elle comptait me larguer ? Et si je suis qu'un plan cul ? Bon d'accord, on a pas refait l'amour depuis la dernière fois, mais quand même. Je m'arrête, avec des "et si" on peut refaire le monde.

Je pense à elle tout le temps. Dès que je fais une sortie avec mes amis ou mes parents, je me dis: "avec Alex, ce serait aussi vraiment cool". Je n'ai pas envie que ça s'arrête.

Personne n'est au courant. On s'est enfermé dans une petite bulle où nous sommes seules toutes les deux. Même si j'adore ça, ça ne peux pas continuer. On devra bien le dire un jour où l'autre. Je veux que tout le monde sache que je suis avec elle. Je veux que mes amis la connaissent. Je veux la présenter à mes parents. Je veux crier partout où je vais qu'elle est avec moi. Surtout, je veux montrer à toute les filles qui la drague qu'elle est déjà prise. Je veux pouvoir lui tenir la main en public, l'embrasser dans un café, parler de nous aux gens qui nous entourent. Mais j'ai aussi peur, peur que mes amis et mes parents le prennent mal, j'ai peur que les gens nous regardent mal. Noah avait raison, j'accorde beaucoup trop d'importance aux regards des autres. Alex, elle s'en fout elle. Elle vie sa vie comme si personne autour ne comptait. Elle attend juste que je sois prête, et bon dieu, elle est si géniale. Même si elle ne me parle pas encore de chose très personnelles, comme sa famille, son enfance ou ce qui s'est passé à la pension, j'attendrai comme elle attend que je sois prête pour annoncer notre relation.

- Allô ? Ella est appelé à l'accueil ohé !

Des mains s'agitent juste devant mon visage, histoire de me ramener à la réalité.

- Oh pardon. Réponds-je.

- T'es enfin sur terre ! Tu as fini, depuis 20 minutes en plus. Tu peux t'en aller, aller ouste ! Me crie Caroline.

- Ah oui, c'est vrai, j'y vais.

J'étais complètement dans les vapes. J'ai repris le boulot mais avec cette chaleur j'ai du mal à me concentrer.

Sur la route, seule dans ma voiture, je divague une nouvelle fois.
Je devrais peut-être présenter Alex à mes amis, ce serait le moment. Mais à chaque fois que j'y pense, la peur prend le dessus. En même temps j'en crève d'envie.

Je m'arrête dans l'allée et éteins le moteur. Je décide alors de ne plus réfléchir et avant que j'ai eu le temps de me rendre compte de ce que je faisais, mes doigts avaient déjà glissés sur la touche "appeler".

- Allô ?

- Oui allô Noah, comment tu vas ?

- Bien et toi ? Je ne t'ai pas vu de la semaine ! Tu es toujours vivante au moins ?

- Oui oui, plus vivante que jamais. Dis... Il faudrait qu'on réunisse toute la miff pour faire une activité, j'ai quelque chose à vous dire, ça me tient à coeur.

- Oh, et je ne suis pas au courant ? Je suis ton meilleur ami pourtant !

- Justement, toi je veux te le dire avant, disons cet aprèm ?

- Oui pas de soucis, je passe chez toi. Et pour la miff j'organise ça compte sur moi.

Après quelques échanges et remerciements, nous avons raccrochés. Maintenant je suis nerveuse. C'est complètement débile, puisque je sais qu'il va bien le prendre, même qu'il sera super content. C'est plus fort que moi.
Je rentre finalement chez moi.

Noah arrive dans 5 minutes. Je me repasse dix fois comment lui dire. Je me sens ridicule, ce n'est rien et je connais déjà sa réaction. Si je stress autant pour Noah, qu'est ce que ce sera pour toute la bande !?

On toque à la porte de ma chambre. Je prend une grande respiration et ouvre, pour tomber nez à nez avec Noah.

- Coucou beauté, ta mère m'a laissé rentrer.

Il entre dans ma chambre après m'avoir enlacé, et se pose sur mon lit.

- Alors, qu'est ce que tu as de si important à me dire ?

Je me gratte la nuque en faisant les 100 pas.

- Je... Euh...

- Ella ? Tu sais que tu peux tout me dire, c'est grave ? Dit Noah en se levant, inquiet.

- Non non, ce n'est pas grave...

Il s'assoit de nouveau pas moins inquiet.

- Je sors avec Alex.

C'est sorti tout seul. Je n'ai pas réfléchis. J'ai caché mon visage avec mes mains, et n'ayant pas de réponse, j'écarte légèrement mes doigts pour voir son visage.
Soudain, il éclate de rire. Il se tord en deux, littéralement. Il ne s'arrête plus, sous mon regard ébahis.

- Qu- Quoi ? Dis-je.

- Sérieux !? Crie-t-il toujours en larmes.

- Je comprend pas, qu'est ce qu'il y a ?

- Tu- Tu es sérieuse ? Je suis censé faire l'étonné !? Oh mon dieu j'en peux plus, c'est tout sauf surprenant Ella !

Il rit encore, et moi, je me sens bête.

Une fois remis de ses émotions, il se lève.

- Pardon Ella. Je suis super content pour toi, c'est juste que je le savais depuis le début, enfin je veux dire depuis la première fois que tu m'en as parlé j'ai su que vous finirez ensemble. J'espère qu'elle te traite bien, sinon elle m'auras sur le dos.

En fait, je ne suis pas étonnée. Je savais qu'il allais bien réagir, mais je savais pas qu'il s'en doutait tant. Il n'y a pas meilleur ami que lui. Il a raison, il me connait mieux que je me connais moi même.
Il me prend dans ses bras et je laisse s'échapper un soupir de soulagement.

- Merci. Murmure-je.

- Pas de quoi beauté.

Après lui avoir raconté un peu tout ce qu'il s'est passé, et tout ce qu'on a fait cette semaine, je dois avoir des étoiles dans les yeux car il me regarde concentré, un sourire en coin. C'est adorable à quel point il est impliqué dans ma vie. tous les récits, toutes mes annecdote, mes histoire, je lui raconte, et à chaque fois, il écoute le moindre détail.

- C'est merveilleux, j'ai hâte de la rencontrer. Dit-il.

- J'espère qu'elle va te plaire, aux premiers abords elle est...

- Froide, méchante, sarcastique..? T'inquiète pas j'ai compris, mais moi je sais ce qu'elle cache derrière, alors je ne le prendrais pas mal.

Je lui embrasse la joue.

- Au fait, demain, au minigolf. Il y aura toute la miff.

Mon cœur s'accélère, je stress encore plus maintenant.
Noah à dû le remarquer.

- T'en fait pas, je serais là. Et je sais qui vont bien le prendre.

- Mais eux il l'a connaisse... Il ne l'aime pas beaucoup... Dis-je inquiète.

- Ils vont apprendre à la connaître et à l'apprécier ! Ils le feront pour toi, et si ce n'est pas le cas, ce ne sont pas vraiment nos potes.

Il réussit toujours à me rassurer.
Mais maintenant, je dois bien préparer ce que je vais dire, et comment.