Alex
Un mois est passé sans que je n'ouvre cette lettre. Je ne voulais pas la lire, sinon tout ça devenait beaucoup trop réel. Mais il a bien fallu que je le fasse. Je savais qu'elle était partie. Ses affaires n'étaient plus là, presque aucune traces d'elle. Comme si elle n'avait jamais été là. Pourtant elle avait bien été là, dans mon sang et dans mes veines, dans mon appart par la même occasion. Au fond, je savais que ces disputes ne devaient pas durer. Je ne cessais de me répéter qu'on allait trouver un moyen de s'en sortir. Je voulais qu'on s'en sorte.
J'ai passée des mois à me morfondre, à espérer qu'elle revienne. "Ce n'est que quand on perd quelqu'un qu'on se rend compte à quel point il était important", cette phrase n'avais jamais eu de sens pour moi jusqu'à son départ.
Les cernes plus violettes les jours passant, je faisais pitié à voir. J'avais perdu une partie de moi. Cette lettre, cette foutu lettre. J'ai voulu la brûler plus d'une fois, mais je n'en avais pas la force. Je passais des longues minutes devant cette poubelle, un briquet dans la main, la lettre dans l'autre. Je n'y arrivais pas. C'était la seule trace qui me restait d'elle. Le seul petit bout d'elle qui me rappelait qu'elle avait bien existé, qu'elle avait bien été là.
Je l'ai cherché, chez ses parents, ses amis, son boulot. Rien, on m'a simplement dit qu'elle était partie. Je les ai supplié de me dire où, ils m'ont dit qu'ils ne savaient pas. Pourtant, personne ne s'inquiétait, cela signifiait bien qu'ils savaient où elle se trouvait. C'est d'abord la colère qui s'est emparé de moi. Je voulais tout casser, tout brûler, lui hurler dessus. À force de hurler je n'avais plus de voix, alors j'ai pleuré. J'ai pleuré longtemps, j'ai pleuré beaucoup. J'ai finis par arrêter de la chercher. Après tout, si elle était partie, c'était à cause de moi.
Au bout d'un moment, plus de larmes ne coulaient. J'étais vide, sans âme. La femme de ma vie était partie, je ne vivais plus. À plusieurs reprises, mes proches me rendaient visite. Ils s'inquiétaient pour moi, mais je voulais juste être seule. Je ne mangeais plus, je ne sortais plus. Noah aussi, venait me voir, mais il partait vite car je voulais le tuer, et il tenait à la vie. Moi ? Je ne sais pas si je tenais encore à la vie, j'allais tellement mal que je n'avais pas la force de me poser la question. En permanence, je me demandais ce qu'elle faisait, où elle était, à quoi elle pensait. Je voulais savoir si elle allait bien, si elle était en sécurité. Pas une minutes ne passait sans que je pense à elle. Pensait-elle à moi ? Est-ce que elle aussi, elle passait ses journées à se demander si sa vie avait encore un sens ?
Des fois, je perdais le contrôle. Je cassais tout dans l'appart, je buvais, je fumais. Puis un moment est venu où j'ai décidé de déménager. Je devais me résigner, elle était partie. Tout ici me l'a rappelait trop, je devais moi aussi m'en aller. Chacun des endroits de cet appartement me remémorer des moments que l'on avait passé. Nos disputes, nos câlins, les deux ensembles. Je ne voulais pas l'accepter, mais elle avait raison. On se détruisait à petit feu. On était toxiques l'une pour l'autre. Elle était mon point faible, mon talon d'Achille. On mélangeait la haine avec le sexe, c'était doux et brutal, on ne trouvait plus d'autres moyens pour se prouver notre amour et notre haine.
J'ai tenté de recommencer une nouvelle vie, sans elle. Mon coeur ne se reconstruisait pas, mais j'arrivais à vivre avec. Ses mots résonnaient encore dans ma tête. Cette putain de lettre, je l'ai lu des milliers de fois. Je la connais presque par coeur. Ce qui me torturait le plus, c'est que je ne me souvenais pas de la dernière fois que je lui ai dis que je l'aimais.
Les mois passaient et j'essayais d'oublier. Elle ne reviendrait pas, c'était terminé, elle m'avait abandonnée. Elle m'a dit qu'elle faisait ça pour nous libérer. J'avais du mal à l'accepter. Je l'aimais tellement.
Avec le temps, les blessures guérissent. Plus précisément, elle se referment mais forment une cicatrice.
On ne sait jamais combien de temps il faut pour guérir d'une telle chose. Je pense que pour moi, ce sera toujours douloureux. Mais avec le temps, on s'y fait, on oublie.__________________________________________
Bonsoir. J'espère que vous allez bien !
C'est la première fois qu'on voit du point de vue d'Alex !
N'hésitez pas à me poser des questions ou a donner vos avis, ils sont très importants.
Ne faites pas attention le chapitre 46 a beugué, j'ai du le re publié.
Bonne soirée :)
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Trop Conne
Teen FictionElla entre en terminale. Elle veut son bac, sa vie d'ado avec. Tout va pour le mieux ? Non. Elle. Elle débarque et chamboule tout ce qu'Ella avait construit jusqu'ici. Pour le meilleur, et pour le pire.