Chapitre 52

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2 ans plus tard.

Ella

Je pense que je reste plantée devant cette porte une bonne demie heure. Je ne sais pas ce que je fais là. Je n'aurais pas dû venir. J'aurais dû rester chez mes parents, faire comme si je n'étais pas là. Je suis en train de faire une grosse connerie. Pourquoi il faut toujours que je fasse ce genre de choses.
Je m'apprête à tourner les talons quand la porte s'ouvre soudainement. La femme qui autre fois à été si importante pour moi reste muette et immobile face à moi.

- Salut...


2 ans plus tôt

Je me sens si mal. Je n'ai pas mangé depuis hier matin, mon repas se résumait à une simple pomme. Je dois me ressaisir. Je dois aller de l'avant. J'ai pris cette décision, je ne peux pas revenir en arrière. Si je continue comme ça, je retournerais vers elle, et il ne faut pas. Mais je n'arrête pas de voir son visage quand je ferme les yeux, j'entends encore sa voix, je sens encore sa main. La douleur est si intense qu'elle en devient physique. Depuis ce matin, j'ai envie de vomir toutes mes tripes.

Ma mère entre dans ma chambre, sans toquer.

- Je vais bien, je suis juste un peu ballonnée.

- Tu ne devrais pas te mettre dans cet état... Tu es sûre que tu ne veux pas que je prévienne Alex ?

- Surtout pas !

- Tu abandonne ton boulot pour aller vivre à trois heures de route de la maison, je suis inquiète...

- Maman, je suis une adulte, j'ai 24 ans, je ne suis plus une gamine. De toute façon je détestait ce boulot. Travailler dans un bureau, non merci.

Ma mère soupire et s'assoit sur mon lit.

- Il est pas mal cet appartement, et la ville est mignonne. Tu as de la chance que cette amie t'héberge. Tu as trouvé un boulot ?

- Non... Mais honnêtement, je ne veux pas parler de ça.

- Tu es bien sûre, je ne dois rien dire à Alex ? Ça m'embête de lui mentir...

- Je suis désolée que tu ai à le faire, mais je suis obligé, sinon elle reviendra et il ne faut pas. C'est la seule façon...

Ma mère finit par m'apporter un verre d'eau alors que je fixe le mur. Partout où je regarde je la vois. J'ai peur de sa réaction, je ne sais pas pourquoi, puisque de toute manière, je ne la verrais pas.
Eloïse est une fille que j'ai toujours connu à l'école. On s'entendait bien. Quand je lui ai raconté ma situation, elle a accepté qu'on fasse colloc. Heureusement qu'elle est là.
Ma mère vient me rendre visite ce weekend, mais elle m'embête déjà. Elle s'inquiète juste, je la comprends.
Je ne sais pas si je vais m'en sortir. Est-ce la pire, ou la plus juste décision de ma vie ? Dans tous les cas c'est trop tard, pour nous. Je pensais tout ce que je lui ai dis dans cette lettre. Je vais essayer d'aller de l'avant et j'espère qu'elle le fera aussi. On se doit de vivre notre vie. Je vais me trouver un chez moi où je serais seule. Je dois apprendre à vivre avec moi même et je dois me trouver, j'en ai besoins.

2 ans plus tard

Après quelques minutes, Alex me fait entrer. Elle a l'air déboussolée. Putain, qu'est ce qu'elle a changé. Ce n'est plus la même. Elle est... Je ne sais pas, différente.
J'avance doucement dans le couloir et la suit dans le salon. Elle me fait signe de m'asseoir sur le canapé et part dans la cuisine. Tout est silencieux. Elle reste un moment dans la cuisine, je ne sais pas ce qu'elle fait. Elle finit par revenir avec deux verres à la main. Elle m'en tend un et s'assoit sur un fauteuil.
Nous restons là sans rien dire pendant quelques minutes, à juste nous observer.

- Tu as... Changée. Dit-elle en brisant le silence.

Un coup violent au coeur se fait sentir. Cela fait si longtemps que je n'ai pas entendu sa voix. Elle aussi est différente, plus reposée.

- Toi aussi...

Elle bois une gorgée de son verre en détournant le regard.

- Alex-

- Pourquoi es-tu revenu ?

Voyant que je ne répond pas, elle ajoute:

- Je ne suis pas en colère, je me demande réellement.

- Je... Je suis revenu en ville pour le mariage de mon frère. Et comme je suis de passage, je me suis dit que peut-être...

- Je vois...

- Comment tu vas ?

Elle se gratte la nuque et souris.

- Bien, je vais bien. Et toi ?

- super.

- Alors il paraît que tu es partie à New York ?

- Oui, j'ai fait jeune femme au pair pendant un an là bas. C'était génial. Et toi, tu écris un livre ?

- Oui, comment tu le sais ?

- J'ai mes sources. Dis-je en faisant un clin d'oeil.

Elle rigole et je me faut la remarque que son rire m'avait manqué. Un nouveau silence s'installe et Alex finit par se lever. Je remarque que ses mains tremble malgré le fait qu'elle essaie de le cacher. Je me lève et m'approche d'elle, puis attrape ses mains. Elle est distante mais ne refuse pas.

Sans que je puisse me contrôler, je colle mes lèvres contre les siennes. Putain, qu'est ce qu'il me prend !? Je me retire soudainement. Nous restons comme ça quelques secondes mais Alex pose sa main sur ma joue et m'embrasse. C'est comme si, pendant deux ans, j'avais retenu mon souffle. Je respire enfin. Ses lèvres ont toujours le même goût, elles dansent de la même façon. Comme toujours, ma peau frisonne. Le baiser s'intensifie et Alex me plaque contre le mur. Nos mains se frôlent et je retouche sa peau. Rapidement, nous enlevons nos vêtements. Plus rien ne nous arrête, je fais sûrement la pire des conneries, mais je n'ai de toute façon plus aucun contrôle. Son odeur m'enivre à nouveau et j'ai l'impression que rien n'a changé dans nos manières de faire depuis deux ans.
Sans s'en rendre compte, nous nous retrouvons sur son lit, et par la même occasion, je découvre son appartement. Noah m'avait passé son adresse, je ne sais pas si je dois le remercier ou lui en vouloir de m'avoir répondu.

Nos corps se rencontrent à nouveau. Nos peaux se touchent, nos langues s'emmêlent. Ses mains redécouvrent mon corps et je me rappelle alors comment nous faisions l'amour. Avec passions.

Trop ConneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant