Chapitre 52

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Louna

Les ambulanciers prennent rapidement Noah en charge mais je n'ai pas l'impression d'être présente. C'est comme si je venais de sortir de mon corp et que j'observais la scène avec inconscience de ce qu'il se passe. Je sais que l'un des ambulanciers me parle, mais je n'entends rien de ce qu'il me dit. Tout ce que je vois, c'est ses lèvres bouger et ses collègues emmener Noah sur une civière dans leur camion.

Je pense que c'est à ce moment là que je me réveille. Lorsque je vois le corps de mon petit copain s'enfoncer dans ce camion rouge. Je dépasse alors l'ambulancier puis me mets à courir vers le camion. J'allais rejoindre Noah lorsqu'un des hommes me barre la route.

- Désolé mademoiselle mais vous ne pouvez pas venir.

Après m'avoir dit ça, il part à l'avant du camion où le conducteur à déjà allumé le moteur et où je vois à travers la petite vite que l'équipe à l'intérieur est en train de prendre Noah en charge. Je ne peux pas rester là. Je ne peux pas le regarder partir alors que je ne suis même pas sûr de le revoir. Il pourrai très bien rendre la vie dans ce camion sans que je sois à ses cotés. C'est tout bonnement inenvisageable pour moi.

Je commence alors à m'avancer quand des bras fins me retiennent par l'arrière. J'essaie de me débattre et de résister, mais l'équipe en charge de Noah prend la route et disparait juste devant mes yeux.

Mon coeur s'effondre ainsi que mon corps. Je me retrouve les fesses par terre en train de pleurer contre la vie qui est en train de tout me retirer. Je peux survivre à tout. A Dan, à la violence dont il a fait preuve avec moi, à la trahison, mais si il y a bien une chose à laquelle je ne pourrai pas survivre, c'est la mort de Noah.

- Calme toi, s'écrit Lexy en s'abaissant pour me prendre dans ses bras.

Je ne peux pas résister et fonds en larmes dans le creux de son cou. S'en est trop pour moi et la douleur est trop vive. J'ai tellement peur à l'idée de ne plus pouvoir parler à Noah, de ne plus l'entendre me taquiner. J'ai besoin de lui.

- Il a pas le droit de me laisser, je pleure contre mon amie.

Je ne sais pas comment elle nous a trouvé ni même qui a appelé les secours, mais je suis bien trop chamboulée pour y réfléchir.

- Il ne va pas te laisser tomber parce qu'il ne va pas mourir. Viens, on devrait aller le voit à l'hôpital.

Elle m'aide à me relever avec douceur puis m'emmène dans sa voiture. Je m'installe coté passager, puis pendant le temps ou elle roule jusqu'à l'hôpital, je ne cesse d'observer mes mains pleines de sang tout en priant le ciel pour ne pas me l'enlever.

Nous arrivons à l'hôpital rapidement et mes larmes n'ont toujours pas cassées de couler. J'ai le coeur en miette et je n'arrête pas de me dire que si Noah se retrouve dans cette situation, c'est de ma faute. Premièrement, si je n'étais pas apparus dans sa vie, jamais il n'aurait croisé le chemin de Dan. Ensuite, si je l'avais prévenu dès ce matin que j'avais un mauvais pressentiment, on ne serait peur être pas allé à cette soirée de malheur. Et pour finir, si je l'avais laissé s'expliquer pour l'enregistrement au lieu de partir telle une dégénérée, il n'aurait pas dû venir me chercher. Tout ça est de ma faute et je ne suis pas prête à vivre avec sa mort sur la conscience.

Putain Noah, j'ai besoin de toi !

Je laisse Lexy gérer avec l'accueil pour avoir des nouvelles de Noah. Elle nous annonce qu'elle n'en sait pas plus et qu'il est parti au bloque opératoire mais que malgré tout, nous pouvons attendre les médecins près de la salle 226. Nous montons alors les étages en stresse puis nous asseyons. Durant la demi heure qui suit, Lexy essaie de me consoler, mais ma peine est bien trop immense et j'ai juste envie qu'on me foute la paix en attendant les médecins. Les autres de la bande arrivent rapidement et nous demandent des nouvelles que bien sûr, nous n'avons pas. Ian essaie lui aussi de me consoler, mais ce n'est pas la peine et Eloïse ne cesse de me répéter qu'elle est désolée du comportement de Charlotte et qu'elle ne reconnait pas son amie dans ces actions de ce soir.

Ce n'est pas contre mes amis, mais j'ai besoin d'air. D'être seule et de pouvoir réfléchir. Je me dirige alors vers les toilettes puis une fois là-bas, j'allume le robinet, nettoie le sang sur mes mains et me débarbouille la figure sous l'eau froide. Lorsque mes yeux entrent en contact avec le miroir, je ne reconnais pas la fille que j'y trouve. Je n'ai plus rien à voir avec la fille que j'étais il y a quelques jours. J'ai l'air malheureuse, mes yeux sont rouges et gonflés, mon mascara a coulé et j'ai des traces de sang sur le visage. On dirait carrément que je sors d'un casting pour un film de zombies. Je comprends mieux pourquoi tout le monde me regardait bizarrement dans les couloirs.

Pendant les dix minutes qui suivent, j'essaie de stopper mes larmes, en vain. Malgré tout, je parviens à me contrôler légèrement. Je fini par retrouver dans les couloirs où tous mes amis semblent faire attention à moi. Même s'ils se croient discrets, j'arrive à percevoir leur inquiétude à mon égard et ça n'arrange pas les chose. Je veux juste qu'on m'oublie et qu'on me dise une bonne fois pour toute si tout va bien.

Ce n'est qu'après une énorme heure d'attente durant laquelle j'ai crus que j'allais devenir barje, qu'un docteur vient à notre rencontre.

- Vous êtres de la famille de Monsieur Scott ? Nous demande t-il.

Nous formons un demi cercle autour de lui et sommes prêts à boire ses paroles.

- Non, nous sommes ses amis, lui répond Ian.

- Oh, je suis désolé, mais nous ne pouvons parler qu'à la famille, nous annonce le médecin.

Je commence alors à perdre patience de ne pas pouvoir savoir donc je réponds un peu plus sèchement que prévus.

- Nous sommes sa seule famille. Ses parents sont morts.

Le médecin me regarde perturbé quelques secondes, puis il consulte les papiers qu'il tient dans les mains avant de nous dire.

- Votre ami s'en est sorti de peu, mais il est désormais tiré d'affaire. Par contre, nous avons dû le plonger dans un coma artificiel. Nous ne pouvons désormais rien faire d'autre que d'attendre qu'il se réveil. Ca peut prendre des jours, comme des mois.

Si les autres tirent une tête de deux kilomètre en entendant que Noah ne se réveillera peut-être pas avant plusieurs mois, moi , je suis à deux doigts de fondre en larme de soulagement. J'ai crus le voir mourir dans mes bras tout à l'heure alors rien que savoir qu'il est en vie me soulage énormément. Je préfère l'attendre quelques mois que le perdre à tout jamais. Il y a échappé belle.

SHADOW LOVER IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant