SHADOW LOVER II

Chapitre 54

Louna

~ Ellipse d'une semaine ~

Tandis que je me prépare un petit quelque chose à manger, je repense encore une fois à cette misérable semaine que je viens de passer. Noah n'est toujours pas réveillé et même si au début j'étais optimiste, je perds espoir.

C'est très compliqué. Lexy m'a mise en congé jusqu'à ce qu'elle estime que j'aille mieux. Ce qui est loin d'être le cas. Donc forcément, mes journées se résument à aller à l'hôpital et revenir dans cet appartement vide dont le propriétaire me manque énormément.

Et ne vais pas mentir, c'est très très dure. La nuit, je suis incapable de dormir. Que ça sois dans le canapé ou encore dans son lit. Je fais des insomnies pas possible et mon seul moyen de pouvoir fermer l'oeil est lorsque je vais à l'hôpital voir Noah. J'y arrive habituellement entre huit heure et neuf heure, au début des visites. Puis je fini souvent par repartir vers dix-huit heures trente.

Chaque matin, quand j'arrive, j'ai espoir que dans la journée, il se réveille et chaque fois, je perds un peu plus espoir. C'est dure de voir la personne qu'on aime dans cet état mais ce qui est encore pire, c'est de la savoir dans cet état de ma faute. Je culpabilise tellement et même si mes amis ne cessent de me répéter que je n'y suis pour rien, je ne peux pas m'extraire cette pensée de mon esprit.

Chaque jour, je fini par m'endormir près de lui, main dans la main, et j'espère à chaque fois que à mon réveil il sera là. Il me manque tellement.

Presque tous les soirs, quelqu'un vient me tenir compagnie pour essayer de voir comme je vais. Ils disent tous que c'est pour me changer les idées, mais je sais très bien que c'est parce qu'ils ont peur que je m'effondre de nouveau. Le premier soir, en sortant de l'hôpital, je me suis de nouveau effondré en ayant le sentiment de l'abandonner alors que je comptais revenir le matin.

Je l'aime tellement et je pense que l'une des plus grandes peurs que j'ai actuellement est qu'un jour, je me ramène a l'hôpital et qu'on m'annonce que mon homme est décédé. Cette ci, vous pouvez être sûr que je me relèverai pas.

Ce soir, c'est mon frère qui vient me tenir compagnie et même si je fais semblant d'aller bien, dans le fond, j'ai juste envie qu'il me laisse et d'aller déprimer dans le lit de Noah jusqu'à demain matin. Mais bon, je sais qu'il me lâchera pas tant que je n'irai pas mieux. Autrement dit, tant que Noah ne sera pas de nouveau parmi nous.

C'est triste à dire hein ? D'être autant dépendant d'une personne. Sauf que lorsque cette personne n'est pas présente, tu ressens comme un manque constant. J'ai l'impression que le monde tourne au ralentit autour de moi et que je suis dans ma bulle. Une bulle imaginaire qui renferme ma tristesse et mon désespoir.

Lorsque la police est venu m'interroger sur ce qu'il s'était passé et sur la mort de Dan, j'ai donc raconté que ce dernier voulait me tuer et que Noah est résume sauver au péril de sa vie. Depuis ce moment, j'ai l'impression de voir ma vie chuter.

Ce soir, n'ayant pas envie de préparer quelque chose de consistant après nouvelle journée sans amélioration, je prépare seulement des pâtes et un steak haché pour nous deux. Je fini le repas avec lenteur tandis que Ian ne cesse de consulter son téléphone, certainement pour parler à Ava qui demande de mes nouvelles. Ou alors c'est Eloïse qui ne cesse de le harceler pour savoir si je vais bien comme elle l'a fait toute la semaine. Cette dernière rejette la faute sur sa meilleure amie et s'en veut affreusement de ne pas avoir pus comprendre les choses plus tôt. Elle se sent responsable, donc elle ne cesse de vouloir savoir comme Noah et moi allons. Et bien, lui est toujours dans le coma et moi je perds espoir un peu plus chaque jour ce qui accentues ma petite dépression.

Une fois prêt, j'apporte le repas à table puis nos mangeons sans un mot. C'est devenu une habitude chez moi de garder le silence et Ian respecte mon choix donc il me montre qu'il est présent pour moi sans pour autant me faire sortir de ma zone de confort. Ce soir, je l'en remercie de tout mon coeur brisé puisque j'ai énormément besoin de ce silence.

Plus loin, sur le plan de travail, tandis que j'ai une bouché de pâtes dans la bouche, mon téléphone sonne. Je me lève alors de ma chaise puis me dirige vers la cuisine. Lorsque je vois sur mon portable, le numéro de l'hôpital affiché, mon coeur cesse tout battement. Mes doigts commencent alors à trembler par peur de ce que l'on va m'annoncer. Je ne suis pas prête à entendre que Noah est mort. Je ne suis pas prête et je ne veux pas que ça arrive. Je ne veux pas.

Après quelques secondes d'hésitations, je fini par appuyer sur le bouton vert, puis je porte le téléphone contre mon oreille.

- Allo ? Je demande d'une voix tremblante.

- Bonjour, vous êtes belle et bien la petite amie de Noah Scott ? Me demande une voix.

- Oui.

J'ai peur. Très peur de ce que je vais prochainement entente.

- Votre copain vient de se réveiller et il ne laisse aucune infirmière l'approcher tant que vous n'êtes pas là. Pouvez vous venir s'il vous plaît ?

Mon coeur recommence alors et ma respiration reprend un peu plus de force. Je pense que je ne me rends pas forcément compte que tout ça veut dire qu'il est là. Et qu'il m'attend.

Mes prières ont été exaucées et Noah a survécu. Il ne m'a pas laissé tomber et il est réveillé. Je suis à deux doigts de hurler tellement le soulagement se fait ressentir dans mes veines.

- Je. . . J'arrive, je dis en raccrochant à la vitesse de la lumière.

Je repose le téléphone sur la table et saute dans les bras de Ian qui c'était rapproché de moi.

- Il est réveillé. . . Il est vivant. . .

Mon frère, lui aussi rassuré, pousse un soupire de soulagement, puis sans perdre plus de temps, nous nous mettons en route direction l'hôpital. Je pense que c'est la première fois que j'y vais aussi heureuse.