SHADOW LOVER II

Chapitre 32

Noah

Le bonheur. . . Tu crois parfois l'avoir connu mais lorsque tu le ressens vraiment, tu comprends que tout ça n'était qu'illusion et que ce bonheur est bien plus puissant que ce à quoi tu pouvais penser. Moi même j'en ai fais les frais en croyant il y a quelques minutes être heureux. Non, je ne l'étais pas vraiment. Je le sais parce que c'est maintenant que je le ressens. Tandis que mes lèvres jouent avec les siennes, je sens le bonheur s'immiscer dans mes veines et c'est ce qui rend ce baiser plus passionnel.

Comment est-ce possible de ressentir autant de chose sans que notre corps n'explose ? Jamais je n'aurai cru ça possible mais j'en ai la preuve formel que cette puissance peut naître d'un baiser qui parait si simple vu de l'extérieur.

Alors que l'une de ses mains se colle sur mon torse, la deuxième vient se placer à l'arrière de ma nuque me rapprochant encore plus d'elle. Et je pense que c'est lorsque sa langue rentre en contact avec la mienne que je lâche totalement prise, me laissant emporté par ce baiser si miraculeux.

Mon coeur bat de plus en plus fort ; mes mains me démangent de toucher chaque petit bout de peau lui appartenant et ma bouche. . . putain, ma bouche rêve de lui faire des choses qui dépassent mon imagination. Il pourrait bien se passer un attentat autour de moi que je ne pourrai me détacher de Louna.

Cette fille dont le prénom équivaut la lune est en réalité la lumière de ma vie. C'est elle qui m'éclaire actuellement sur cette plage en plein milieu de la nuit. A peine conscient de la chance que j'ai, je la touche et la savoure en profitant du moment présent en espérant que ce moment dure l'éternité.

Ce baiser est tellement fort que Roméo et Juliette peuvent aller se rhabiller. Il n'y a pas de mot assez puissant qui pourrait expliquer ce que je ressens lorsque son bras passe dernière mon dos pour m'inciter à la prendre dans mes bras. De cette manière, nous sommes désormais à une hauteur égale. Tandis que nos langues entament une danse endiablée, je la serre contre moi en priant pour que ce ne soit pas la dernière fois que je ressente tout ça.

Bordel Louna, mais qu'est-ce que tu me fais ?

Nous finissons par nous séparer à contre coeur pour reprendre nos respirations. Nous ne bougeons pas d'un pouce et restons front contre front en attendant d'avoir le courage nécessaire pour briser le silence. Elle est toujours dans mes bras, aussi légère d'une plume et je serai prêts à parier qu'elle sent mon érection contre elle. Je ne vais pas la cacher, c'est la preuve formelle d'à quel point cette femme me rend fou. Je pourrais finir en hôpital psychiatrique tellement elle me fait actuellement tourner la tête.

- C'était. . . dit Louna en coupant le silence.

- Ouais, c'était. . .

Il y a bien trop d'adjectifs qui pourraient finir cette phrase. Magnifique.

Puissant

Excitant

Sensuel

Exaltant

Fort

Mais celui que qui me revient le plus à la gueule maintenant est : Perturbant.

Ce n'est pas sensé se passer comme ça. Certes c'était beau et énorme, mais ça n'aurait jamais dû arriver. Comment je vais faire maintenant pour la regarder en face et continuer à vivre avec elle sans la toucher ni même l'embrasser à tout bout de champs ? Ce n'était pas une bonne idée et ça n'aurait jamais dû arriver.

Ca devait être simple, une simple mission durant laquelle je la protège mais ça devait s'arrêter là. Pas de sentiments, pas d'attaches. J'aurai dû laisser ma vie sombre loin d'elle et ne jamais l'embrasser. Non seulement en le faisant de la sorte, je me suis trahis, mais j'ai aussi trahis Ian. Comment réagirait-il s'il apprenait que j'ai embrassé sa soeur de manière déplacée ?

Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Il ne faut pas que l'on aille au delà de la relation garde du corps/ protégée tout simplement parce que je suis dangereux pour elle. Certes jamais je ne lui ferai de mal intentionnellement, mais Louna a vécu déjà trop de choses violentes pour lui imposer ma vie qui l'est tout autant.

Je fini par la lâcher et la pose sur le sable. Une fois assuré qu'elle ne va pas tomber, je recule de quelques pas et regarde autour de nous comme paniqué. Putain, maintenant que je ne la touche plus, je me rends compte de la connerie que je viens de faire. C'est pas possible. . .

Je n'ose pas la regarder dans les yeux encore sous le choc des dernières minutes. Je passe une main stressée dans mes cheveux et lui déclare d'une voix neutre.

- On ferait mieux de rentrer.

Suite à cette merveilleuse phrase sorti tout droit de quelqu'un qui n'assume pas, je fais marcher arrière pour rejoindre la dune sans même faire attention à si elle me suit ou non. J'ai envie de me frapper pour l'avoir embrasser mais surtout pour avoir ressentis tout ça. Maintenant, mon cerveau ne cesse de m'envoyer le signal "Danger" dans chaque coin de ma tête.

J'arrive quelques minutes plus tard devant ma bécane et au moment où j'allais l'enjamber, une main me retient l'épaule me faisant me retourner. Je tombe alors sur une Louna toute perturbée qui a visiblement perdu sa joie de vivre s'il y a quelques minutes ( raison de plus pour te traiter de con Noah ).

- Je. . . Enfin, tu regrettes ? Elle me demande.

Je ne peux pas lui dire, elle ne comprendrait pas. Mais d'un autre coté, elle me prendra pour le plus gros des salop si je me barre sans un mot la laissant sans explications. Le choix est vite fait.

- C'était pas une bonne idée, je suis trop mauvais pour toi, je lui dis simplement.

- Trop mauvais ? Tu te fou de ma gueule Noah ? C'est quoi cette excuse de merde ? Si tu n'assumes pas ce qu'il vient de se passer assume le mais ne vient pas dire n'importe quoi parce que toi comme moi, nous savons que c'est faux et que tu ne me feras jamais de mal, s'énerve t-elle.

J'allais répliquer, mais elle ne m'en laisse pas le temps et me coupe une nouvelle fois la parole.

- Tu sais quoi ? Je n'ai même pas envie d'en parler. Merci pour la soirée mais j'aimerai rentrer à l'appartement.