SHADOW LOVER II

Chapitre 37

Louna

Je tente une dernière fois de changer de position, mais c'est peine perdu, je n'arrive toujours pas à dormir et je pense que je n'arriverais pas à m'endormir avant un bon bout de temps. Pourtant, vu mon état de fatigue, ça ne devrait pas être difficile. Le problème est que le combat de ce soir ne cesse de repasser en boucle dans mon esprit. J'ai envie de savoir. Tout. A commencé par comment Noah s'est retrouvé dedans ? J'ai aussi envie de savoir la raison de son ignorance à mon égard toute à l'heure. Tout ça me perturbe et je ne parviens pas à trouver le sommeil.

Nous approchons des quatre heures du matin et franchement, je n'en peux plus. J'ai tellement envie de dormir et d'avoir des réponses à mes questions. Le seul moyen d'y parvenir est d'aller réveiller Noah, mais je ne suis pas sûre que ça va le ravir. Tout ce que je vais réussis à faire est de le mettre de mauvais humeur contre moi.

Mais bon, on y repensant, il parait déjà fâché contre moi donc je ne vois pas vraiment ce qui me retient d'aller chercher mes réponses. Et puis, si je ne trouve pas le sommeil s'est de sa faute alors je ne vois pas pourquoi il aurait le droit de dormir paisiblement et moi non.

Fais chier ! De toute façon, je n'ai pas besoin de me trouver des excuses pour aller le réveiller. C'est son problème si il m'a caché cette partie de sa vie tout ce temps.

Je me lève de ce canapé inconfortable puis pars me chercher un verre d'eau dans la cuisine avant de rejoindre à pas de biche la chambre de Noah. Une fois devant, je prends une grande inspiration pour me donner du courage, puis j'ouvre la porte avec douceur. J'entre sans faire de bruit dans la chambre puis au moment où j'allais réveiller Noah avec douceur, je me rends compte que ce dernier ne dort pas lui non plus.

- Je. . . Euh, je bégaie. Toi non plus tu ne dors pas ?

Il se redresse dans le lit donc j'en profite pour m'asseoir sur le petit bout de matelas qu'il reste.

- Non et toi ? Me demande t-il de sa voix rauque.

Il n'arrive pas à dormir à cause de ce qu'il s'est passé ce soit ou c'est juste comme ça ? J'ai tellement envie de savoir. Qu'il s'ouvre un peu à moi et me laisse pour une fois apercevoir autre chose que l'indifférence depuis hier soir.

- Non. Je suis perdus Noah. Pourquoi tu m'as laissé voir cette partie de ta vie pour ensuite me rejeter ?

Bon OK, je rentre directement dans le vive du sujet, mais je pense qu'on a déjà bien assez tourné autour du pot depuis le début. Maintenant, il est temps de passer aux choses sérieuses et de se parler à coeur ouvert.

- J'avoue que j'ai réagis bizarrement. En réalité, j'avais tellement peur que après avoir vu la violence du monde dans lequel je vis, tu prendrais peur et me rejetterai.

C'est vrai que je n'avais pas vu les choses sous cet angle. Ce soir, ma réaction nous a visiblement surprit tous les deux puisque aucun de nous ne s'attendait à ce que je ne sois pas dégoûté ou je-ne-sais-quoi.

- J'étais un peu choquée, mais je ne pense pas pouvoir te détester. J'aimerai parfois le pouvoir, tout serait bien plus facile, mais je suis incapable de te détester. Ce qu'il se passe entre nous ( parce que oui il se passe quelque chose ) est trop puissant pour pouvoir le contrer.

Mes mots sont sorties avec tellement de fluidité que je ne m'y attendais pas. Certes je pense chaque mot que je viens de dire, mais ça fait bizarre de les prononcer à voix haute.

- Mais comment tu fais ? T'as vécu les dernières années plongée dans la violence alors comment tu fais pour pouvoir encore me regarder en face après avoir vu cette facette de ma vie ? Me demande Noah en plongeant ses yeux dans les miens.

Je vois bien qu'il est mal et que tout ça le perturbe autant que moi. Raison de plus pour arrêter de se mentir et éclater la vérité au grand jour histoire de enfin pouvoir avancer. Aujourd'hui, Dan est l'un de nos ennemis, mais je pense que avant de devoir le combattre lui, il va falloir combattre tous les parasites qui nous empêchent d'être franc l'un envers l'autre.

- J'en sais rien Noah. Mais ce qu'il se passe entre nous n'a rien à voir avec ce qu'il se passait avec Dan. Tu n'es pas comme lui et je suis certaine que tu as des raisons d'en être ici aujourd'hui. Je t'ai bien vu sur le ring. Tu n'attendais ni la gloire, ni la reconnaissance. Ce que tu voulais c'était exprimer ta rage et ta colère. Tu ne peux pas t'en vouloir de vouloir extérioriser.

Mon garde du corps me regarde soudainement comme si je venais de le percer à jour ( ce qui est peut être le cas ). Je sais que j'ai visé juste puisque sa main vient chercher la mienne et il vient les nouer ensemble pour nous donner de la force de finir cette discussion.

- T'as raison. Je ne t'ai jamais dis mais j'ai vécu une enfance très dure et je pense que d'une certaine manière, je n'en suis toujours pas guéris. Mais ce que je sais, c'est que depuis que tu es entrée dans ma vie, je n'ai plus besoin de ces combats. Je ne me sens plus aussi lâche et surtout, j'ai l'impression que tu es ma rédemption.

C'est à la fois si beau et si affreux ce qu'il me dit. J'avais bien compris qu'il s'était passé quelque chose de grave pour qu'il agisse aussi froidement avec le monde, et l'entendre le dire à voix haute est une toute autre chose. Mais aussi, savoir que ma présence l'aide tout comme la sienne le fait avec moi me réchauffe le coeur.

Je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé, mais ce que je sais, c'est que nous sommes tous les deux des survivants et que la vie nous a fait nous rencontrer pour une bonne raison. Je ne crois pas au coïncidence et je sais que notre rencontre était destinée. On ne peut pas être aussi complémentaire avec quelqu'un.

- Tu n'es pas lâche Noah. Je suis certaine que cette rage vient du fait que tu n'as personne avec qui en parler. On a tous des passés compliqués, moi la première, mais c'est en s'entraidant qu'on réussira à faire face aux horreurs de la vie, je dis en passant une main dans ses cheveux pour les remettre en place.

- Je crois que j'ai envie de t'en parler. . .

- Alors raconte moi.