Chapitre 38

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Louna

- Et bien raconte moi.

Il m'observe un instant réfléchissant certainement à ce qu'il va me dire ou encore m'annoncer. Je pense que de tout ce qu'il pourra me dire, rien ne me choquera pas plus que toutes les autres révélations de ce soir.

- Je sais pas vraiment par où commencer. Déjà, depuis tout petit, j'ai toujours été proche de ma mère. A l'école, je n'avais pas beaucoup d'amis et pour moi, elle était la seule qui comptait. Avec le temps et en grandissant, j'ai fini par comprendre qu'il se passait quelque chose de pas clair dans ma famille. Mon père rentrait beaucoup trop de soirs bourré et ma mères avaient bien trop de bleus sur le visage et le corps pour que ça soit accidentel. Au début, je ne disais rien mais j'essayais juste de faire en sorte que ma mère me parle. J'aurai donné la lune pour pouvoir l'aider, mais je n'étais pas de force pour battre mon père et ma mère ne me disait toujours rien.

Il prend sa respiration puis baisse les yeux pour observer nos mains liées. Pendant ce temps, je fais mon possible pour en pas avoir le coeur brisé pour ce petit garçon qui a vu des choses qu'il n'aurai pas dû connaître. Il aurait dû avoir comme moi, des parents aimant qui s'aimaient plus que tout au monde.

- Un soir s'est allé beaucoup trop loin et il a poussé ma mère dans les escaliers. Elle s'est mal réceptionnée et sa chute lui a été fatale. Elle est morte de cette manière et lorsque je me suis levé le lendemain matin, elle n'était pas comme à son habitude à mes préparer des pancake en forme de cur dans la cuisine, mais son corps m'attendait, sans vie, au bas de l'escalier. Il n'y avait aucune trace de mon père. Cet enfoiré s'est barré juste après et est mort pendant une baston dans un bar quelques mois plus tard. Il marque une pause durant laquelle je ne l'interromps pas, puis il reprend. J'ai alors été élevé chez mes grands parents, mais ma vie n'avait plus aucun sens. Elle était tout pour moi et je me suis retrouvé brisé sans plus personne à qui me confier. En grandissant, j'ai appris à me dépenser autrement. J'ai rejoins le club puis on m'a rapidement proposé de participer à des combats. Je sais que je ne suis pas comme mon père et que jamais, au grand jamais je ne lèverai la main sur quelqu'un que j'aime, mais je ne peux m'empêcher d'avoir besoin de me canaliser. Tout ça c'était jusqu'à toi. Du jour au lendemain tu es arrivé et j'ai tout de suite vu en toi une survivante. T'avais réussis à t'enfuir de ce genre de relation alors que ma mère n'avait toujours que de yeux pour mon père et ça lui a coupé la vie. Aussitôt que tu es arrivé, je ne ressentais plus le besoin de me battre ni même de me dépenser. C'était comme si tant que tu étais là, tu tenais mes démons de cotés. Comme si tu étais une drogue qui me faisait voir la vie en rose.

Je suis sans voix lorsque Noah fini son monologue. Comment ai-je pus ignorer cet aspect de sa vie aussi longtemps ? Il cachait si bien son jeu que je n'ai rien vu. En réalité, Noah souffre et il a vécu ce que j'ai vécu ces trois dernières années par le biais de sa mère.

Et puis mon dieu, je ne savais pas que j'étais si importante pour lui. Certes nous ne pouvons pas nous cacher nos sentiments l'un pour l'autre, mais de là à me comparer à sa drogue. . .

Je n'en reviens pas et je suis submergée par les émotions. Le vie n'a pas était clémente avec nous, mais à deux nous sommes plus fort. Nous sommes comme le Ying et le Yang. Tous les deux différents mais nous nous complétons.

- Je. . . Je ne savais pas tout ça, je dis.

- Ca fait dès années que je le cache. Hormis toi et Richard, personne n'est au courant et c'est bien mieux comme ça. Toi, je te l'ai dis parce que non seulement j'en ai besoin, mais aussi parce que j'ai beau faire en sorte du contraire, j'ai envie d'avancer avec toi. Je n'ai pas envie que tu entres dans mon monde froid mais quand je suis avec toi, j'en ai plus besoin de toutes ces conneries. Ce que je veux, c'est quitter mon monde pour venir dans le tiens et que tout se passe pour le mieux. Mais dans l'histoire, je ne suis pas réparé de la mort de ma mère et je ne veux pas te faire sombrer avec moi.

Une larme perle le long de ma joue et des papillons explosent dans mon ventre. Je pense que jamais de toute ma vie on ne m'avait dit quelque chose d'aussi beau. J'ai envie de sauter de joie tellement je suis heureuse de savoir qu'il ressent les mêmes sentiments que moi. Et puis, je ne peux que fondre devant ces paroles.

- Je ne sombrerais pas avec toi pour la seule et bonne raison que aucun de nous ne sombrera. Je serai toujours là pour t'épauler et quoi qu'il arrive. . .

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que ma bouche se retrouve prise en otage par celle de Noah. Cette fois si, je n'ai réellement plus aucuns mots pour exprimer ce que je ressens. C'est comme si Noah venait de combler le vide et sommeillait en moi. Comme s'il venait de remplacer ma vie de misère par de la joie.

Je ferme les yeux et approfondis encore plus le baiser en venant m'installer sur ses jambes. La couette nous sépare, mais malgré tout, j'arrive à sentir son érection à travers tous les bouts de tissus qui se trouvent entre nous. Son torse nu vient se presser contre moi et presque plus aucun trou d'air ne vient nous réparer.

Sa langue vient danser avec la mienne et je suis en totale extase. Je suis certaine de n'avoie jamais autant été excitée pour un garçon. Même notre baiser d'hier n'a rien avec la puissance de celui-ci tout simplement parce que plus aucun mensonge ne vient mettre de la distance entre nous et que tout a été mit carte sur table. Nos sentiments l'un pour l'autre ont été dévoilés et il n'y a plus rien à dire.

Je suis venu dans cette chambre pour avoir des réponses à mes questions et maintenant, tout ce que je veux c'est plus. J'en veux plus. Beaucoup plus de tout, de Noah.

J'ondule le bassin pour lui faire comprendre que je suis prête à passer à l'étape supérieur et alors que je mords sa lèvre inférieur, Noah rompt tout contact et me regarde dans les yeux.

- Tu es sûre de ce que tu veux ? Me demande t-il.

- J'en suis certaine, je le rassure.

- Non, mais c'est parce que je ne veux pas que tu te sentes forcée. Surtout après Dan.

- J'en suis certaine Noah. Dan n'a rien à voir avec ce qu'on est en train de vivre donc je t'en supplies, tais toi et fais moi l'amour, je dis.

Je ne me reconnais pas dans mes paroles, mais ça ne me fait pas peur. Je sais que je dis ça sous le coup de l'excitation et que même s'il est tôt, j'ai envie de lui. . . J'ai besoin de lui autant que j'ai besoin d'air pour respirer.

SHADOW LOVER IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant