SHADOW LOVER II

Chapitre 6

Louna

- Ok, donc si j'ai bien compris, tu es chargé de me protéger jusqu'à nouvel ordre et donc, nous allons vivre et tout faire ensemble pour un temps indéterminé, je résume.

Ca ne fait même pas vingt minutes que Noah est ici qu'il s'installe déjà à son aise. Il est actuellement affalé dans le lit, en train de pianoter sur son téléphone l'air de rien.

Il hoche la tête pour approuver ce que je viens de dire sans même relever le nez de son portable. Je sens déjà que les prochains jours vont être compliqués.

Cette idée de cohabitation ne me plait pas. Certes, je ne vais pas me plaindre parce que je ne vois pas d'autres options, mais quand même. Je sors d'un enfer dans lequel je n'avais aucune liberté et où j'étais chaperonnée tout le temps, et maintenant que j'en suis enfin sortie, j'ai le droit à un garde du corps qui ne va pas ma lâcher d'une semelle.

Je sais que c'est un mal nécessaire pour assurer ma survit et que j'ai une énorme chance que Ian ne m'ait pas envoyé me faire foutre après tout ce temps. Juste, j'ai peur d'être plus une corvée qu'autre chose pour ce pauvre Noah qui se retrouve à me surveiller sans rien avoir demandé.

Il fini par se lever du lit et venir se planter devant moi. Il doit bien faire une tête de plus que moi et je dois paraître minuscule face à lui. C'est assez intimident. Je suis certaine qu'il pourrait me tuer en quelques mouvements.

- Nous allons passer la nuit ici. Ensuite, demain matin nous retournerons au Smoky pour voir ce que nous allons faire. Après, je crois qu'une discussion s'impose entre toi et ton frère. J'ai envoyé un message à Ava pour lui demander de te ramener des habits le temps de te trouver autre chose que ce truc plein de sang, dit-il en pointant mon pyjama.

J'acquiesce sans le contre dire en le remerciant mentalement. Visiblement il prévoit tout donc ça va. Le seul problème est que je remarque seulement maintenant qu'il n'y a pas de canapé dans cet appartement. Ce qui veut donc dire que si Noah reste dormir ici, nous allons être obligés de dormir à deux dans le lit. Je me crispe involontairement à cette idée.

Il semble le remarquer puisque aussitôt, il tente de me rassurer.

- T'en fais pas. Je dormirai pas terre.

Il déconne ou quoi. Le sol est dégelasse et je n'ose pas imaginer toutes les sortes de microbes qui se trouvent sur le parquet. Il est hors de question qu'il se retrouve à dormir par terre alors qu'il est là dans le seul bute de m'aider.

Après tout, j'ai bien dormis avec mon bourreau pendant des années. Je ne vois pas en quoi dormir avec un inconnu est pire. ( Surtout si on prend en compte le fait que cet inconnu soit vachement beau gosse ).

- Pas besoin, ça va aller, je dis.

Il m'observe dans les moindres détails, certainement à la recherche de la moindre trace d'hésitation dans mon regard. Je le regarde dans les yeux et lui fais comprendre que je suis sûre de ce que je dis, alors il hoche la tête puis m'annonce qu'il part se changer dans la salle de bain.

Je n'arrive pas à savoir si je suis gênée ou tressée de dormir avec lui. Il faut dire qu'il s'est passé tellement de choses ce soir que j'ai l'impression que mon évasion remonte à hier, ce qui est quelque sorte est vrai puisqu'il est presque une heure du matin.

Sans attendre Noah, je laisse une petite lumière allumée puis me place sous la couette avant d'essayer de m'endormir. Je sais déjà que c'est peine perdu. Je suis bien trop inquiète pour réussir à fermer l'oeil. C'est drôle à dire, mais on ne peut pas comprendre tant qu'on ne s'est pas retrouvé dans cette situation, de devoir avoir peur de tout et de tout le monde parce qu'une menace plane au dessus de sa tête.

D'un coté, je sais que j'ai très bien fais de m'échapper de l'emprise de Dan. Mais d'un autre coté, je me demande si rester auprès de lui n'était pas plus sûr. Je sais que ça peut paraître débile, mais je n'ai aucune envie de passer le reste de ma vie chaperonnée et à avoir peur d'un rien parce que cette épée de Damoclès pend au dessus de ma tête. Si Dan me trouve, je meurs. . . C'est aussi simple que ça.

Quand j'y repense, j'ai eu raison de partir. Je préfère mourir en ayant essayé d'avoir une vie meilleure plutôt que rester dans mon enfer tout en restant en vie. Vivre c'est compliqué et parfois, les obstacles que nous devons affronter paraissent insurmontables, mais la vie ne mérite pas d'être vécu si nous n'essayons pas de dépasser ces obstacles. Aujourd'hui, mon obstacles est de reprendre ma vie en main. Vais-je le surmonter ?