Octo/ tome 2 • L'appel

[Partie 2] Chapitre 23 :

Depuis qu'elle avait rencontré son géniteur, Playi était comme transformée. Cela avait mis du temps jusqu'à ce qu'elle accepte cette famille qui lui tombait dans les bras et qu'elle tourne véritablement la page de son passé. Mais dès que cela fut fait, la jeune fille semblait continuellement épanouie, libérée. Elle n'était plus enfermée sur elle-même, seulement entourée de nombreuses personnes bienveillantes. Désormais, elle était sociable, ouverte et pleine de vie.

Sa famille comptait énormément pour elle et elle passait chaque fois davantage de temps en leur compagnie. Son père biologique faisait tout afin de rattraper ses erreurs du passé et l'amour qu'il lui offrait l'emplissait de bonheur.

De plus, elle s'était rapprochée de Kira, la sœur de sa génitrice et la nouvelle compagne de son père. Kira était bienveillante et attentionnée et s'occupait de Playi comme de sa propre fille. L'adolescente n'avait cependant pas encore pu s'identifier tout à fait maternellement à l'Hydrokinésiste, le souvenir de Rose, la femme qui l'avait élevée, demeurant encore beaucoup trop vif dans son esprit torturé.

La jeune Sortiliste s'était également attachée avec force à ses jeunes frère et sœurs malgré leurs nombreuses années de différence. Lilu avait tout de suite adopté sa nouvelle grande sœur. Jimmy avait eut un peu plus de mal au début, étant très timide, mais avait finalement partagé de grands moments de jeux avec ses trois sœurs.

Ainsi, il arrivait régulièrement que Playi passe le plus clair de son temps dans ce foyer devenu le sien. Tantôt un après-midi, tantôt un repas, tantôt un week-end entier.

La chambre vide et blanche qui l'avait toujours attendue était désormais colorée et personnalisée. Et bien que l'adolescente n'y passait encore que peu de temps, l'idée d'y vivre l'attrayait de plus en plus. Aussi, après avoir accepté cela elle-même puis en avoir parlé à ses amis à cœur ouvert, elle décida d'en faire part à sa famille.

Playi tira son géniteur dans sa nouvelle chambre et s'assit timidement sur son lit, ne sachant comment aborder le sujet qui lui tenait à cœur. L'homme, lui, s'adossa maladroitement contre la porte, mi surpris mi-gêné par la situation.

– Fred euh... papa, commença la jeune fille, hésitante. Est-ce que...

Comme à son habitude lorsqu'elle ne parvenait à formuler ses phrases, elle prit le temps d'inspirer un grand coup, les paupières closes.

– Est-ce que je fais partie de la famille ?

Très étonné par cette demande, Fred Wills ouvrit de grands yeux avant de hausser un sourcil circonspect.

– Mais bien sûr Playi ! Bien sûr que tu fais partie de la famille ; tout autant que tes frère et sœurs ! Pourquoi doutes-tu ainsi ma chérie ?

Il s'approcha du lit de sa fille et prit place à ses côtés.

– Je... Je n'en sais rien, lâcha l'adolescente. C'est juste que... vous êtes tous les cinq. Et moi juste je débarque parfois mais bon...

Son père biologique ne sut comment réagir sans la brusquer. Il se tut donc et attendit qu'elle poursuive.

– Je ne vis pas avec vous en fait, glissa la jeune fille d'une toute petite voix.

– Oh ma chérie ! s'exclama son père. C'est cela le problème ?!

– Moui... Nan... Je sais pas. J'aime bien le Pensionnat mais... vous êtes là quoi. Je... J'aimerais bien vivre à la maison. Ici. Avec vous.

– Mais bien sûr ma chérie ! Quand tu veux ! Je ne voulais pas te forcer car le choix doit rester tien mais j'adorerais !