Chapitre 5 : des retrouvailles pittoresques

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Keres, 21 ans :

Azel.. ?

Je reste les yeux grands ouverts, complètement déboussolé. Mon cœur semble se stopper un instant et tout devient flou dans ma tête.

Ses yeux mielleux me fixant avec intensité et rage, s'ouvrent eux aussi grand en inspectant mon visage.

Comme si je me prenais une énorme claque, je reprends mes esprits en mettant de côté ces sentiments qui refont surface, puis tout en fronçant les sourcils je la pousse sur le côté brusquement. En faisant un bon en arrière je m'éloigne de quelques mètres, suspicieux et tentant de reprendre contenance.

-Je vois que tu as besoin d'un chien de garde maintenant, Amos. Moi qui pensais que tout allait se passer qu'entre nous deux. Grognais-je d'un ton amer et vicieux.

Azel se relève et me fixe, reculant et se mettant en face de Amos, un bras devant lui pour l'empêcher d'avancer et l'incitant à ne pas répondre à ma pique.

-Keres.. ? C'est bien toi le fameux vilain ? Mais qu'est-ce que tu es devenu ?! S'égosille-t'elle abasourdie.

Une certaine animosité monte en moi.

-Je vois que le petit ange ne m'a pas oublié, comme c'est triste de voir ton visage que j'avais auparavant connu si joyeux, être tordu de douleur comme cela. Ricanais-je ironiquement.

Amos fronce les sourcils et tourne sa tête vers Azel.

-Tu le connais ?! S'exclame-t'il étonné, ses yeux se plissant avec une étrange noirceur glissant dans ses iris.

-Connaissais, d'il y a dix ans, mais je vois que les choses ont changé. Répond-t'elle en me regardant les sourcils froncés.

Le ciel se couvre et la nuit fait peu à peu surface.

-Mais que s'est-il passé ? Pourquoi es-tu devenu comme ça ? M'interroge-t'elle tentant de savoir, en vain.

Je recule de nouveau, serrant les poings. Cette fois-ci je m'empêche de rétorquer quelque chose de sanglant. Je regarde autour de moi et vois qu'une autre petite ruelle se trouve dans le bas-côté.

Je souris alors.

-On aura toute l'occasion de parler, enfin.. seulement si un jour vous arrivez à m'attraper. Terminais-je avant de déguerpir à la vitesse de l'éclair.

Ils n'ont à peine le temps de prononcer quelque chose que je suis déjà loin, me faufilant et empruntant des chemins qui s'enfoncent dans les bas fonds de Londres.

Je termine ma course en me mettant à marcher calmement, malgré ma main tremblante suite à tout ce qu'il vient de se passer, je mets mes cheveux blancs en arrière inspirant un bon coup. Je place de nouveau ma longue veste noir et ma chemise tout en marchant direction un hôtel caché dans une partie sombre et presque déserte de la ville.

Je fais claquer l'élastique de mes gants noirs en place, puis ouvre la porte en bois décorés de symboles, ainsi que deux statues de tigres ouvrant grand leurs gueules sur les côtés de celle-ci.
L'énorme porte massive s'ouvre sur mon passage, puis je balance le sac rempli de bijoux et de billets sur le sol, qui lui glisse jusqu'aux pieds de My-Lê.

Good villainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant