Chapitre 38 : plus puissante que jamais

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-Meurs. Poursuit Joël.

La fauche géante s'abat sur le sol dans un lourd fracas. Comme la faucheuse qui récolte les vies de ses victimes avec son arme provenant des ténèbres de la mort.

La fumée se dissipe peu à peu, laissant apparaître ma personne derrière Joël, un couteau sous la gorge rempli d'électricité. Puis lorsque mes yeux convergent vers le bas, je vois Azel tenir entre ses deux mains avec difficulté l'énorme fauche, l'empêchant de la couper en deux. Ses muscles sont contractés avec force, et avec peine elle arrive à faire remonter vers le haut la fauche de Joël.

-Retire ta fauche tout de suite Joël. Amie ou pas, tu sais de quoi je suis capable si tu ne le fais pas. La menaçais-je, étant tout de même soulagé que Azel n'ai rien.

Joël déglutit, puis sa voix tremblote.

-Mais Keres.. Je fais ça pour toi. Ça va être une traitre, comme lui.

J'halète, je perds du sang, beaucoup. La douleur est fracassante, mais je passe outre.

Azel profite du moment d'inattention de Joël pour balancer la fauche géante avec une force surhumaine, qui tombe sur le côté et détruit le mur déjà en morceaux.

-Tu me donnes du fil à retordre, la gamine. Lâche Azel un sourire en coin, les sourcils froncés, tout en crachant du sang nonchalamment et l'essuyant d'un revers de main.

Joël paraît désemparée en voyant que l'héroïne a réussi à éjecter son arme plusieurs mètres plus loin.

-Que- comment ?! S'exclame-t-elle.

Je garde mon couteau contre sa gorge, fermement, de l'électricité effleurant sa peau. Azel se téléporte d'un coup face à nous, les bras croisés, un souffle faisant voler nos cheveux à son arrivée.

-Ne sous-estime pas ma coéquipière, Joël. Dis-je.

Les yeux de la jeune fille s'ouvrent grand.

-Depuis tout ce temps ta sois-disante partenaire était elle ?! Une héroïne ?! Elle t'a retourné le cerveau c'est-ça ?! S'écrit-elle folle de rage.

La fauche qui était tombée au sol contre le mur le détruisant, se dématérialise pour cette fois-ci devenir une longue flèche fine qui fonce en direction de la brune.

Celle-ci l'arrête de sa main avec aisance sans flancher, tandis que Joël a réussi à se défaire de ma poigne en reculant.

Énervé, je mets rapidement le couteau d'un coup de main professionnel à nouveau dans son étui, puis lui inflige une clé de bras puissante qui la fait s'écraser au sol violemment. Du sang s'échappe de son nez sous l'impulsion.

D'une voix froide comme un vent d'arctique, je prononce tout en tenant son bras et appuyant mon pied sur son dos :

-J'ai dit quoi ? J'hésiterai pas à te briser le bras si tu continues, Joël. Ne me force pas à faire ce que je ne veux pas.

Elle grogne de douleur, me jetant un regard plein d'incompréhensions mais d'énervement.

-Keres.. Grince-t-elle des dents, ses cheveux retombant sur son visage.

J'appuie plus fort sur son dos. Elle lâche un gémissement de douleur.

-Alors ? Je demande en arquant un sourcil.

-Encore une fois, je ne serai pas ton ennemie tant que tu ne fais des choses insensées. Dit Azel en la regardant.

-Mais- commence-t-elle.

-Je ne suis pas comme lui, ne me mets pas dans le même sac que les autres sans même me connaître. C'est débile de ta part, car tu fais exactement la même chose que font les gens que tu détestes. Juger par le statut social. Poursuit-elle en jouant avec ses doigts avec la flèche de la jeune femme qui la regarde en fronçant les sourcils, désemparée par ses paroles.

-Je te conseille d'abdiquer maintenant. Ne fais pas l'inconsciente, sinon ça risque de se terminer très mal. Poursuivais-je en la regardant froidement.

Elle abaisse les yeux, regardant sur le côté, puis murmure :

-Très bien.

À ce moment-là, toutes ses armes volantes dans les alentours disparaissent en se dissipant en poussière, dont la flèche que tenait Azel au creux de sa main.
Je lâche alors le bras de Joël, enlève mon pied de son dos puis m'accroupis face à elle.

Je prends son visage en coupe, pour la forcer à me regarder dans les yeux, puis lui dis d'un sourire :

-Tu vois ? Tu peux être une bonne fille quand tu veux.

Elle rougit en se relevant doucement, pestant.

-Je fais ça seulement parce que c'est toi et que tu es blessé... Rétorque-t-elle en lançant un regard à Azel qui elle a les bras croisés en nous regardant.

-Hmm, c'est ça. Sur ce, fais de beaux rêves. Répondis-je en l'aidant à se relever.

Elle arque un sourcil intriguée :

-Comment ça fais de beaux rê- Commença-t-elle à dire, avant que je ne la coupe en lui infligeant un coup dans la nuque précis qui la fait s'évanouir immédiatement et tomber en avant.

Azel l'attrape avant moi dans ses bras en se téléportant, la soulevant comme une mariée en me lançant un regard réprobateur.

-Ne te surmènes pas plus, tu perds beaucoup trop de sang. Je m'occupe de la porter. Intervient-elle en commençant à marcher en enjambant les débris.

-Comme c'est sympa de ta part, ma chère Azel.

-Ne fais pas le malin Keres, on va devoir parler sérieusement une fois que t'es rétabli. Je suis encore très énervée et je me retiens de t'envoyer valser dans le mur, mais tu es déjà en piteux état. Me coupe la brune en me regardant fermement.

Je lâche un sourire en coin, m'adossant contre le peu qui reste du mur pour reprendre ma respiration calmement.

-Encore une fois, tu te comportes avec tant de bonté. Mille mercis. Me moquais-je.

-Tch. Lâche Azel tout en posant au sol sur un mur opposé la jeune femme encore endormie.

Ma respiration se fait plus lourde. Je glisse lentement contre le mur pour finir assis. Je sens que le sang chaud tâche le nœud de chemise qu'a fait Luxus quelques minutes avant.

Ma vision devient flou.

J'ai mal. Très mal. J'ai du mal à respirer. Chaque inspiration est douloureuse. Mes oreilles sifflent. Je touche la chemise et remarque difficilement qu'elle est complètement trempée de sang. Mes yeux convergent sur ma main, elle aussi baignée de ce liquide rouge.

Je perds conscience petit à petit, merde.

Soudainement je sens quelqu'un qui apparaît face à moi. La voix paraît lointaine, mais je remarque deux billes violettes me regarder.

Des mots incompréhensibles se font entendre. Je ne parviens qu'à comprendre :

-Pharmacien... remède... utilise.... maintenant... mourir ! Me dit cette voix.

Ça doit sûrement être Luxus. Malgré le fait que tout est flou, je remarque une fiole contenant un liquide bleu.

-Hmm.. arrivais-je à peine à prononcer.

Je sens qu'on me dénude le haut et qu'on arrache la chemise qui faisait office de garrot.

D'un coup, le liquide bleu est déversé sur ma blessure qui m'arrache un cri de douleur insoutenable.

-Argh ! Putain ! Gémissais-je en serrant les dents.

Cette sensation de brûlure qui m'a ramené à mes sens assez rapidement, se dissipe pour laisser place à du soulagement. La douleur disparaît petit à petit, tandis que je reprends pleinement conscience et vois Luxus accroupi devant moi en terminant de verser la fiole.

Nos yeux se rencontrent, puis je lui souris :

-Tu es arrivé à temps on dirait.

Sayhnn

Good villainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant