Chapitre 29 : le commencement de la descente en enfer

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Nous trébuchions ensemble, arrivés dans ce nouvel endroit qui en ferait frissonner plus d'un seul.
Une grande partie de paires de yeux effrayantes se retournèrent vers nous. Je les regardais alors, effrayé, mais j'avais décidé de me positionner devant le jeune garçon affaiblit et les toisant du regard en signe de protection.

-Mais qu'avons nous là ? Deux petits chiots qui se sont perdus ? Retournez dans les jupons de votre mère avant qu'il ne soit trop tard. Avait lancé un homme d'une grandeur anormalement énorme, avec un cache œil et un débardeur blanc.

Il n'a pas froid ? Pensais-je.

-N'approchez pas ! M'étais-je exclamé, sentant alors le blond s'accrocher à mon dos pour éviter de ne pas tomber.

Je tournai ma tête vers lui, inquiet alors qu'il se laissait glisser sur le sol froid tout en tenant de sa main les tissus ensanglantés.

-Oh, mais c'est qu'il sort les griffes le gamin ! Fais attention à qui tu parles comme ça, ou tu le regretteras. Renchérissait une dame en train de fumer sans m'avoir adressé un regard, penchée vers un stand vendant des objets étranges.

Je tremblais, mais je gardais mon regard hostile envers eux.

-On dirait un chaton apeuré ! Comme c'est mignon ! S'écriait au loin une autre voix.

Les personnes qui étaient présentes dans l'allé se mirent à rire à gorges déployées, envahissant le silence qui s'était installé. Je me sentais à ce moment si petit, comme une brebis face aux loups. Leurs yeux moqueurs me firent de l'œil, et leurs rires gras résonnaient en moi comme un jugement dernier.

Je pensais être tombé en enfer.

C'est alors que quelques mètres plus loin, était sorti d'un bar une dame à la musculature digne des plus grands bodybuilder, un tatouage sur ses bras, ses cheveux noirs tournant au gris par la vieillesse, et un air énervé sur le visage.

-C'est quoi ce raffut bande de clochards ?! Gronda-t-elle lourdement, sa voix résonnant en moi.

Lorsque son regard glissa dans le mien, elle s'approcha d'un pas rapide vers moi, poussant un homme soûl sur le passage.
Je m'étais reculé d'un pas, mettant mes bras écartés pour protéger le garçon mourant derrière moi. Je serrai ma mâchoire, mon cœur battant à mille à l'heure.

Une fois arrivée devant moi, je soutenais son regard noir. Ses yeux glissèrent sur le côté et elle vit le blond. Elle haussa des sourcils, avant de se retourner vivement vers la bande d'hommes et femmes qui s'étaient mis à rigoler de nous quelques minutes plus tôt.

-Vous avez que ça à faire de tenter d'impressionner un gamin sans défense ? Bande de malfrats de pacotilles, vous faites hontes à ce QG !

Certains se turent immédiatement, effrayés par la grosse voix de la vieille dame. Elle pivota de nouveau vers moi, puis un sourire chaleureux s'élargit sur ses lèvres fines avant de venir ébouriffer mes cheveux.

-Je t'aime bien ! T'as du courage dans ton regard mon p'tit ! Et ne fais pas attention à ces vicieux personnages, ils font comme si ils étaient méchants, mais ils n'auront jamais le courage de s'en prendre à des gosses. Surtout si je suis dans les parages... Murmura-t-elle la dernière phrase.

J'haussai un sourcil, quelque peu soulagé par la tournure de sa phrase, mais tout de même sur les gardes. C'est alors qu'elle m'avait attrapé et me mit sous son bras puissant, puis fit de même avec le garçon.

-Hein !? Eh ! Repose moi ! M'exclamais-je, me débattant.

Elle rigola franchement, commençant à avancer et se dirigeant vers le bar duquel elle en était sorti quelque temps plus tôt. Aussitôt, l'odeur de la nourriture fit vibrer mon estomac, ainsi que celle de l'alcool. Les individus dans le bar ne prêtaient même pas attention à notre venue, celle-ci tournant vers l'arrière de la pièce et se dirigeant vers une porte.

Good villainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant