Good villain

Chapitre 9 : trois A s'entremêlent

Keres, 21 ans :

-Je ne rate jamais ma cible. Affirme My-Lê tout en arrivant vers moi.

Mon regard se dirige de nouveau vers le corps ensanglanté du blond. Ma main tremblante se tend dans sa direction, mes doigts se crispant en l'effleurant et mon cœur ratant un battement.

Alexander !

-Amos ! M'exclamais-je horrifié. Je me relève vivement, la rage montant en moi et pointant du doigt la femme en face de moi.

-Tu n'avais pas le droit de le toucher ! C'est moi et moi seul qui m'occupe de lui, pas toi, ce sont mes affaires bordel ! M'écriais-je la respiration forte.

Elle lève un sourcil, intriguée et à la fois amusée.

-Keres.. Ne me dis pas que tu éprouves de l'affection envers ce héros ? Comme c'est mignon, et pathétique tout à la fois. C'est notre ennemi commun, je n'ai fait que t'aider mon chou.

-Je m'en sortais très bien tout seul ! Depuis quand tu t'immisces dans mes affaires ?

Je mets deux doigts sur le pouls d'Amos en m'accroupissant, et avec soulagement un léger battement de cœur se fait ressentir.

Que faire, que faire, que faire ?

Pourquoi je me préoccupe de lui ? Pourquoi je suis affolé à l'idée qu'il succombe et décède ? Après tout ce n'est qu'un putain d'héros, il deviendra corrompu comme tous les autres, il ne ferrait que avancer mon plan en mourant.

Alors pourquoi j'ai envie qu'il survive ?

My-lê sort une cigarette et l'allume tout en me regardant du coin de l'œil.

-La brigade héroïque va bientôt arriver, tu ferais mieux de partir.

-Tu sais très bien que j'y échappe toujours. Rétorquais-je en la lorgnant.

Elle expire sa fumée tout en rangeant dans son décolleté son zippo.

-Tu échappes toujours à Amos, c'est différent, mais dans ce cas là... S'arrête-t-elle quelques instants en regardant le blond inconscient au sol. Et puis ils sont plusieurs, et Azel, la nouvelle, est avec eux. Termine-t-elle en m'affichant son dos, tournant sur ses longs talons et faisant virevolter sa chevelure rouge.

À l'entente du prénom de l'héroïne je grince des dents.

Manquait plus que ça.

-J'y vais moi, on se revoit à l'hôtel, ou peut être pas. Me fait-elle un bref signe de main avant de rebrousser chemin et marchant sur les débris de la porte sans se soucier de rien.

Je reste planté là, le sang d'Amos continuant de couler. Je ne sais que faire, mais tout en jurant j'arrache une partie de son haut et tente de faire une compresse sur la blessure, essayant de stopper l'hémorragie.

-Bordel de merde, je fous quoi ? Je devrai te laisser crever putain ! Parlais-je à moi-même, agacé et déboussolé, une expression confuse se peignant sur mon visage.

C'est plus fort que moi, en le regardant j'ai l'impression de voir Alexander en face de moi. Les flash de cette nuit là passent dans ma tête. Je la secoue pour faire fuir ces parasites revenus me hanter, puis ferme les yeux en appuyant plus fort.