La journée s'est terminée assez rapidement. J'étais resté dans ma chambre, à fixer le plafond et lire un livre. La soirée s'est enchaînée sur My-Lê qui est revenue une nouvelle fois m'apporter de quoi manger étant donné que j'étais alité. Puis j'ai changé mes bandages et ai fini par m'endormir.
Le lendemain matin j'avais reçu un télégramme anonyme. Je savais directement qui était l'expéditeur, étant tout simplement Azel à la lecture de celui-ci :
« Les « jouets » ont été mis en sécurité dans un centre d'hospitalisation, quelques villes plus loin pour éviter de se faire repérer trop facilement.
Ils seront pris en charge quelques jours, puis pourront retourner dehors avec des aides de l'hôpital. Ils auront l'occasion alors de retrouver leur vie d'avant.J'espère que Luxus t'a bien désinfecté tes plaies, parce qu'une nouvelle mission approche : celle dont tu m'avais parlé il y deux semaines. Retrouvons nous cette fois-ci derrière l'église à minuit.
Signé Z. »
Bien évidemment «Z » est Azel, ne prenant pas la première lettre de son prénom pour ne pas être trop compréhensible en cas de découverte extérieure de cette lettre.
Je souris malicieusement. En effet, cette mission que je lui avais mentionnée il y a de cela deux semaines est un cran au-dessus de celle du bal. Aurai-t-elle découvert d'autres informations cette nuit pour me précipiter à la rejoindre à minuit ? Je passe ma main dans mes cheveux, puis lève la tête vers l'horloge accrochée au mur. Les aiguilles indiquent huit heures du matin. Je me suis levé tôt.
Je me lève puis me dirige dans la salle de bain, m'accoudant sur le robinet pour inspecter mon visage et mon corps quelques secondes. Je finis par me doucher après avoir été lassé de regarder minutieusement ma plaie. Malgré la douleur de l'eau glissant sur ma nouvelle cicatrice, je serre les dents et me dépêche de m'habiller par la suite.
Tout en descendant, prenant l'ascenseur, je me dirige vers My-Lê qui était en train de farfouiller dans une pile de papiers à l'entrée de l'hôtel à sa réception. Je lui jette alors sur la table une énorme parure parsemée de diamants et de rubis. Elle ouvre grand les yeux, stupéfaite et relève rapidement la tête.
-Un cadeau ? Comme c'est flatteur Keres. Lève-t-elle un sourcil, tout en ouvrant un petit placard et farfouillant à l'intérieur.
Je roule des yeux alors qu'elle attrape une loupe pour venir coller son œil au verre et inspecter les pierres précieuses.
-Non. C'est juste histoire de te payer vu que ça fait un mois que je n'ai fait aucune mission demandée par le QG. Donc ça compense.
Elle ricane.
-En effet la dernière fois que tu en as fait une c'était le braquage de bijouterie. Mais cette parure semble valoir un million. Où l'as-tu déniché ? Demande t'elle en l'admirant soigneusement.
Je me retourne et hausse les épaules, marchant vers la sortie un sourire en coin.
Je ne lui dirais pas qu'elle vient du bal. Là où j'en ai volé une discrètement. Heureusement que Azel n'a rien vu.-Rien qui ne te regarde ma chère. Rétorquais-je, accompagnant mes paroles par un bref et nonchalant signe de main.
Je l'entends grommeler faussement tandis que je m'éloigne.
-Toujours aussi cachotier.. Dit la rouge à voix basse à mon égard.
Je ne réponds rien, satisfait de la voir se triturer les méninges, puis ouvre les deux grandes portes m'engouffrant à l'extérieur. L'air froid s'abat sur mon visage et je me précipite dans les coins mal fréquentés de la ville tout en abattant la capuche de ma longue veste noire sur ma tête.
Je prononce alors le prénom du démon relié à moi d'un ton ferme.
-Luxus.
Ne serait-ce que seulement quelques demi-secondes plus tard ; il apparaît dans une aura noir à mes côtés, accompagnant ma marche.
-Tu as déjà envie de me revoir ? Je t'ai manqué ? Ça ne fait même pas 24h. Comme c'est mignon. Demande-t'il en passant son bras par-dessus mes épaules, m'affichant un sourire aguicheur.
-Je te remballe direct mon cher Luxus. Mais non. À minuit devant l'église tu dois y être. Azel et moi on y sera. Répondis-je instantanément m'attendant à sa remarque dragueuse.
Il affiche une mine faussement déçue.
-Je pensais que tu souhaitais ma compagnie, mon cœur se brise. Exagère-t-il en posant sa main sur son cœur.
-Voyons, si tu as tant que ça besoin de compagnie et chaleur humaine tu n'as qu'à aller coucher avec quelqu'un dans les alentours. Ils seront tous à tes pieds, toi démon de la luxure. Levais-je un sourcil.
Il s'esclaffe.
-Hmm. C'est vrai, toujours aussi perspicace. Tu as raison... J'ai faim. Répond Luxus tout en ayant un sourire carnassier s'aiguisant sur ses lèvres.
Ses yeux tournent dans un violet plus éclatant, et tout en prenant mon menton du bout de ses doigts il me plaque contre le mur de la ruelle, faisant attention à ne pas forcer mon dos sur le mur.
Son corps me surplombe, et du peu de lumière qui atterrissait dans les recoins de cette petite rue, il agit comme un pare-soleil.-Veux-tu être mon repas ? Demande t'il d'une voix sensuelle en rapprochant son visage du mien, le penchant alors que son aura noir nous entour de nouveau. Son souffle s'abat sur mes lèvres, celles-ci à quelques centimètres des miennes.
Je reste indifférent à sa réaction, sachant très bien qu'il s'amuse. Je rétorque d'un ton désinvolte.
-Comme tu es mignon. Tout en voulant apparaître sauvage tu me plaques doucement sur le mur pour faire attention à ma cicatrice.
Il relève ses yeux de mes lèvres vers mes pupilles.
-Bien sûr, je n'abîme pas mon déjeuner.
Je glisse alors sur le côté à la vitesse de l'éclair, puis me remets à marcher comme si de rien n'était.
-Ton appétit devra patienter. Viens plutôt manger un vrai plat. J'ai du temps à tuer jusqu'à minuit.
Il me rattrape, croisant ses bras derrière sa tête et rigolant doucement.
-Je suis donc ton jouet pour faire passer le temps ? Tu n'as pas d'amis ?
Je tourne ma tête vers lui, fronçant les sourcils.
-Tu es mon jouet comme je suis le tien, vu comment tu t'amuses. Et tu penses vraiment que dans la situation dans laquelle je me trouve et qui je suis j'ai besoin « d'amis » ? Je suis un vilain, pas un gosse de dix ans.
-Pourtant tu as l'air de bien t'entendre avec Azel. Me lance-t'il en guise de réponse.
Alors que je m'apprête à répondre, il me coupe de nouveau :
-Et je ne parle pas de seulement partenaires. Vous ressemblez à des frères et sœurs.
Je ne réponds rien, regardant le ciel tout en enfournant mes mains dans mes poches.
Des souvenirs qui me restent de ma famille, ma sœur Diana morte dans les flammes, me rappellent énormément Azel.Elle était pareille. Ma petite sœur aux cheveux blancs avait une motivation et une joie de vivre qui l'animait et m'animait de même dans cet enfer qu'était ma vie avec mes parents. Je la vois très sûrement à travers Azel, voilà pourquoi dès que je l'ai rencontré la première fois à mes dix ans je m'étais directement attaché contre mon propre gré.
Ça me fait chier de l'avouer.
Face à mon mutisme, Luxus paraît satisfait et poursuit.
-On dirait que j'ai raison.
Je lui donne un coup, agacé par sa pertinence, mais il l'évite aisément en poursuivant son rire.
-Bon, tu m'emmènes déjeuner où ? On dirait un rendez-vous amoureux. S'amuse-t-il.
-Même pas en rêve. Le fusillais-je du regard.
Sayhnn
Chapitre encore un peu chill, la suite s'annonce plus intense !
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Good villain
FantasíaKeres est un super vilain frivole et sournois de 21 ans résidant à Londres en 1937, capitale dominée par des brigades héroïques. Dans l'espoir d'accomplir la promesse de vengeance faite à son premier amour décédé à l'âge de 13 ans, il formera une al...