Chapitre 8

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Le bruit caractéristique d'une porte s'ouvrant les laissèrent perdus. Immobile. Ne pouvant rien faire d'autre que de regarder avec stupeur l'encadrement de la porte d'où n'allait pas tarder à surgir quelqu'un qui serait, irrémédiablement, choqué par la vision qui s'offrirait à lui. 

Des yeux innocents se posèrent sur cette scène. Des yeux purs, aucunement pervertie par la normalisation de la sociétés...Des yeux calmes, même pas suspicieux du malaise palpable présent dans la pièce. Les yeux d'un enfant de deux ans et demi. 

- G'and f'elre... Y a maman elle a dit que la maman de Hisssa elle avait applé pa'ce que c'était ta'd. Il faut que tu 'ent'e à ta maison toi ! Et g'and f'ere maman elle dit qui faut et'e tous nu que dans le bain pas devant les aut'e ! Sur cette bonne parole, il referma la porte, et l'on entendit ses pas précipités dans le couloir se diriger vers les escaliers qu'il descendit sur les fesses. Laissant les deux adolescents choqués, confus, et soulagés... La position dans laquelle ils étaient, bites à l'air, devint soudainement très gênante. Il se rhabilèrent en silence, avec hâte pour Daulgue, avec une lenteur relevant sa déception pour Hiska. Les deux avec les joues bien trop rouges.

Hiska allait franchir la porte pour partir, mais son pas lent s'arrêta soudain. 

- Il faudra qu'on en parle... Ce qu'on a fait... Ce qu'on s'apprêtait à faire... J'en ai envie mais je ne veux pas te forcer. Daulgue, tu en as envie ?

Sur cette dernière phrase, ses yeux, jusque là rivés sur le sol, osèrent croiser ceux de son ami d'enfance. 

- Je ne sais pas.

Flèche. Poignard. Respiration coupé. Chair meurtrie. Douleurs. Sans qu'il ne sache pourquoi, pourquoi ça faisait si mal. Les yeux d'Hiska se mirent à briller. Sur sa joue se dessina un sillon meurtrier d'eau salée. Il passa la porte sans plus de mot. Daulgue voulut l'arrêter, le retenir. Il avança d'un pas, tandis une main avide vers lui et immédiatement la baissa. Immédiatement se stoppa. Pourquoi faisait il ça. Il était perdu. Pendant ces moments là, il se laissait juste aller. Il ne voulait pas réfléchir. Il sentait que si il le faisait, des choses mauvaises se produiraient. Il entendit la porte de sa chambre se fermer et il resta un moment là, planté, droit. Il ne devait pas réfléchir. Pourquoi Hiska avait réagis comme ça à sa réponse ? Pourquoi soudainement ce désir entre eux s'était-il créé ? Pourquoi ces instants étaient comme hors du temps ? Pourquoi lorsqu'ils réintégraient la réalité ils étaient aussi gené ? Non. Il ne devait pas. Il ne devait pas réflechir. Si il le faisait. Il trouverais la réponse et ça, c'était impossible. Ça ne pouvait pas arrivé. Pas à lui. Ce genre de conneries n'arrive que chez les autres. À la télé. Il ne devait pas réfléchir. Pas penser. Pas exister. Il pris son portable et tapa machinalement, comme il le faisait depuis tant d'années pour oublier, pour ne pas réfléchir, pour s'en sortir ; What the Cut. 

Je t'Aime Salope Où les histoires vivent. Découvrez maintenant