Anbus sous haute tension (itasaku)

3. Réveil intempestif

Une semaine s'était écoulée depuis l'arrivée de l'équipe sept à la soit disant formation de l'Anbu et ils n'avaient pas eu le temps encore d'avaler la pilule du mensonge quant au soit disant examen d'entrée qu'ils avaient passé. En fait, Sasuke, Sakura et Naruto étaient tellement proches de leur but qu'ils étaient prêts à accepter tous les sacrifices, même trois mois en enfer sans avoir la certitude qu'ils finiraient Anbu.

Quelque part, les trois amis suspectaient les instructeurs de l'Anbu de ne leur laisser aucun temps mort justement pour qu'ils ne réfléchissent pas à la situation dans laquelle ils se trouvaient. Et, effectivement, ils n'avaient pas eu le temps. Les entrainements se succédaient jour et nuit, avec la même intensité. Leur corps était mis à rude épreuve et leur chakra n'avait pas le temps de se régénérer quand un Anbu venait les réveiller en pleine nuit pour simuler une attaque au village.

Au final ils finissaient encore plus écorchés qu'avant de s'être mis au lit et l'adrénaline les empêchait de reprendre leur nuit, les gardant éveiller jusqu'au petit matin où l'entrainement reprendrait.

Sakura Haruno était épuisée. Elle tenait le coup, mais sa force physique n'avait rien à voir là-dedans. A partir du troisième jour, son corps avait complètement lâché et son mental avait pris le relai, acceptant sans broncher les infâmes pilules de soldat qu'elle s'enfilait et les heures de torture pour ses muscles qui dépensaient bien plus qu'ils ne recevaient. Elle avait maigri, c'était incontestable et maudissait chaque matin la tenue qu'on lui avait remise pour se conformer au statut d'Anbu. Bordel, c'était une tenue d'homme ! Et elle avait certainement autre chose à faire que de reprendre l'élastique du pantalon ou encore l'ourlet des manches de la chemise. Toutefois, si elle n'en avait pas le temps, les instructeurs de l'Anbu l'avaient encore moins et s'en fichaient pas mal, alors elle avait bien dû se pencher sur le sujet et rafistoler comme elle pouvait les vêtements qui lui étaient attribués.

Etre une femme à l'Anbu était décidément une tare, ou, en tout cas, c'était quelque chose qui n'était absolument pas prévu par les dirigeants.

Au-delà de tous les problèmes physiques et techniques que la formation représentait, Sakura n'avait pas eu à gérer ce qui l'inquiétait le plus ; Itachi Uchiwa n'avait pas refait d'apparition depuis son avertissement, le premier jour. Elle s'était surprise à penser qu'il était peut-être mort en mission et que c'était pas la pire chose qui pouvait arriver. Elle avait immédiatement regretté ses pensées quand, à la fin du huitième jour de formation, l'émeraude croisa le pourpre.

Elle avait quitté le terrain d'entrainement en soignant ses propres blessures, dans une concentration qui lui était propre lors de ses séances de soin. Elle regagnait le dortoir d'un pas lent, ne voulant pas gâcher sa force inutilement au cas où un instructeur vienne encore les déloger du confort de leur nuit, quand Itachi avait fait son apparition entre deux intersections, visiblement dans une conversation agitée avec son ami plutôt flippant, Shisui.

Elle aurait aimé l'éviter, passer à travers comme un fantôme et rejoindre son lit inconfortable qui suffirait à satisfaire son besoin de repos. Elle aurait aimé mais elle ne pouvait pas. Itachi avait formellement interdit l'insubordination mais il ne pouvait pas rendre obligatoire la soumission.

Ainsi, Sakura avait conscience que contourner le problème ne serait que lui donner raison et elle ne pouvait supporter le fait qu'il puisse être satisfait par l'abdication pure et simple à la suprématie de Satan. Après tout, elle n'avait qu'à marcher tout droit et attendre que le moment passe.

C'était sans compter l'excentrique Shisui, chasseur invétéré et bourreau des cœurs, qui ne pouvait décemment pas laisser passer une femme sans l'interpeller. Ou plutôt, sans flirter.