Anbus sous haute tension (itasaku)

31. Il serait là

La nuit laissa place au jour avec les oiseaux qui chantaient une mélodie accueillante et répétitive. Le ballet des jours qui s'enchainaient ne subissait aucune routine, laissant une chance à chaque habitant de ce monde de passer une meilleure journée que la veille.

N'était-ce pas cela le but impérial de la vie ? Essayer de faire mieux que la veille ?

Quoi qu'il en soit, pour la jeune femme encore endormie dans son lit de draps blancs, il ne serait pas compliqué de faire mieux et c'était bien là le seul point positif de cette nouvelle journée qui s'annonçait.

Sakura Haruno avait vécu un cataclysme. La tornade avait établi son foyer en la demeure de la famille principale Uchiwa et avait tout ravagé sur son passage. Il ne restait rien, même pas un fond d'amour propre.

Elle était rentrée une fois la nuit tombée et ne se souvenait pas de son trajet retour. Elle savait qu'Obito l'avait raccompagné mais sa mémoire refusait de coopérer. Tout ce qu'elle pouvait affirmer c'était qu'elle s'était bien retrouvée dans son lit et qu'elle avait dormi comme un loir.

Elle nota dans un coin de son esprit qu'il était nécessaire de remercier Obito pour sa patience et sa compréhension. Sans lui elle se serait probablement endormie dans un coin de la cuisine en attendant que Fugaku lui fasse la peau à son tour en la traitant de tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables.

Le courage et un fond de volonté la poussèrent à se lever pour affronter cette journée. L'avantage était que Naruto et Sasuke étaient en déplacement pour leur première mission, c'était toujours ça de pris.

Sasuke avait besoin de prendre du recul, de respirer un grand coup et d'ignorer la situation à coup de missions violentes et mortelles. Il avait toujours été comme cela, il se sentait mieux après avoir éventré quelques cibles mouvantes qu'il peinait à appeler hommes tant il se moquait de leur condition d'êtres vivants. Pas si différent de son frère finalement.

La jeune femme soupira en imaginant le sang sur les mains de son ami et quitta son appartement avec appréhension. Elle chercha instinctivement Itachi, persuadée de le trouver au détour d'un couloir étant donné qu'il était censé veiller sur elle jour et nuit.

Dans le pire des cas elle trouverait Shisui, ou encore Obito et elle pourrait alors leur demander où se trouvait le président de l'Anbu. Ils la chambreraient, soyez-en certains, mais pour l'occasion elle s'en fichait pas mal. Elle s'inquiétait de l'état de santé de son amant.

La dernière image qu'elle avait de lui était celle d'un corps sans vie et de pupilles vides. Cette vision la hantait.

D'un autre côté, les paroles de Sasuke résonnaient dans son esprit et cela pour une bonne raison ; même si la forme de son discours était regrettable, le fond était louable.

Elle s'était entichée d'Itachi comme une potiche, se satisfaisant de sa condition de compagne forcée en profitant des avantages évidents de cette union. Elle l'avait accepté dans son lit, s'offrant en lui sans la moindre résistance, allant jusqu'à le réclamer avec des instincts aussi bas que l'humour de Shisui dans ses meilleurs jours.

Elle n'avait jamais pris le temps d'évoquer avec son partenaire de mission l'intitulé exact de leur relation ni même ce que cela impliquait dans leur quotidien.

Ils n'avaient pas parlé de sentiments, n'avaient pas appris à se connaitre en parlant des heures de tout et de rien. Il ne lui avait pas caressé la joue en lui disant qu'elle était belle, ne l'avait pas amené se balader le soir, ne l'avait pas invité à regarder les étoiles.