Anbus sous haute tension (itasaku)

9. Deux pour le prix d'un.

Le bureau d'Itachi était à l'image de son propriétaire. Propre, bien rangé et austère. Sakura nota qu'il y avait des fenêtres et des effets personnels qu'elle ne s'attendait pas à trouver sur son lieu de travail. Des livres rangés par couleurs retraçant l'histoire du clan Uchiwa, des babioles ramenées de mission certainement (des objets fétiches ?) et un cadre qui trônait en haut d'une étagère avec une photo de sa famille et d'un Sasuke beaucoup plus jeune qu'il ne l'était aujourd'hui.

En dehors des quelques indices qui laissaient deviner une partie personnelle de la vie du président de l'Anbu, tout le reste semblait sortir d'un magazine de décoration moderne qui mélange le style vintage et industriel. Les deux fauteuils en cuirs marrons disposés en face du bureau étaient aussi esthétiques qu'ils semblaient confortables à contrario de la chaise en bois qui dénotait sérieusement de l'autre côté du bureau.

Sakura haussa les sourcils, se demandant pourquoi Itachi n'acceptait pas le confort quand il avait la possibilité de l'avoir (surtout que son lit était particulièrement immense et confortable ce qui était incompréhensible) mais l'homme avança dans la pièce à son tour et l'invita d'un simple geste de la main à prendre place dans l'un des deux splendides fauteuils. Elle accepta et le regarda prendre place à son tour sur sa ridicule chaise en bois.

« Pourquoi suis-je ici, capitaine ? » Demanda Sakura, accentuant sur le capitaine pour ne pas froisser son interlocuteur en prévision d'un reproche qu'il pourrait lui faire. A part pour la sermonner, pourquoi l'aurait-il fait venir ?

Il ne répondit pas de suite, se payant le luxe de se taire en étendant ses jambes vers l'avant avant de les croiser et de s'avachir légèrement sur sa chaise –un comportement tout sauf Uchiwa.

« Comment vous sentez-vous ? » fut la première question qui vint à l'esprit d'Itachi. Ce n'était pas une politesse ni une manière de détourner sans attention. Il voulait savoir comme elle se sentait en dessous de ce masque de façade à moitié serein qu'elle affichait depuis le début de la journée.

« Bien. »

« Mais encore ? »

« Je vais bien. »

« Vous mentez. » Affirma sèchement le président en se redressant sur sa chaise, ramenant ses jambes vers l'arrière. « Vous êtes terrifiée, vous vous sentez impuissante et faible. Votre esprit a fait barrière à vos émotions mais ça ne veut pas dire que vous ne les ressentez pas. »

« Je vais bien. » Répéta Sakura en croisant les jambes devant elle et les bras sur sa poitrine ce qui n'échappa pas à l'homme assis en face qui jugea sa posture défensive. Elle se sentait mal à l'aise d'être percée à jour alors qu'elle aurait dû se sentir en confiance avec son supérieur.

« Vous n'auriez jamais dû être agressée par un de vos coéquipiers, qu'il soit membre à part entière de l'Anbu ou non. Vous devez vous sentir en confiance ici. » Insista Itachi. « L'êtes-vous ? »

Elle marqua une pause, ne sachant pas s'il était très intelligent d'être honnête ou non. Elle fit le choix de la sagesse, quitte à en payer le prix.

« Non. »

La surprise ne traversa pas le visage d'Itachi. Bien sûr qu'elle n'était pas en confiance, qui pourrait l'être alors qu'il avait manqué d'être violé la veille au soir par un de ses coéquipiers ?

« Comment pourriez-vous l'être ? »

« Je ne pense pas pouvoir l'être. »

Cette fois-ci l'honnêteté n'était peut-être pas la meilleure des solutions. Sakura savait qu'elle se tirait une balle dans le pied en avouant que jamais l'Anbu n'aurait sa confiance d'une manière ou d'une autre. L'Anbu aurait confiance en elle mais l'inverse ne serait jamais vrai et cela pour plusieurs raisons ; d'abord Itachi était effrayant, démoniaque et malsain ensuite... Itachi était effrayant, démoniaque et malsain. Fallait-il vraiment d'autres raisons pour se méfier d'une organisation dont le chef de file était Itachi Uchiwa ?