27. Prenez-la

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La nuit était sombre, la tension houleuse comme une tempête en pleine marée noire. Les deux hommes se toisaient en silence. La conversation allait suivre, mais pour l'instant, il s'agissait d'intimidation. 

Le palmarès d'Obito était connu tout autant qu'il était inconnu. Ses capacités connues étaient incroyables et il n'avait pas été sélectionné comme président de l'Anbu uniquement à cause de ses antécédents tenus secrets lorsqu'il avait été soigné par Madara lors d'un éboulement en mission.

L'avenir d'Obito avait été enterré en même temps que son corps ce jour-là. Puis il avait réussi à revenir en restant mystérieux, ne comprenant pas lui-même ce qui lui était arrivé. Il n'était qu'un enfant.

Ainsi l'homme avait une face cachée, celle derrière le masque. Il maitrisait l'art des chaines et pouvait, sans aucun effort visible, trancher le corps de son adversaire de parts et d'autres. Il n'était pas suffisant de rester sur ses gardes même s'il était nécessaire de le faire.

Pour Danzo, la situation était différente. Aucune de ses capacités n'était répertoriée nulle part. Cela pouvait autant être de l'esbroufe qu'un coup de maitre s'il venait à détenir une technique particulière qui mettrait tout le monde d'accord.

La racine avait toujours eu des secrets, à l'instar de l'Anbu.

« Vous êtes seul. » Dit Obito, immobile.

« Vous le savez déjà. »

L'Anbu hocha la tête et sourit, amusé que son interlocuteur ait compris son stratagème.

« Je tiens à vous informer de deux choses. » Annonça l'Uchiwa. « Tout d'abord la racine dans son intégralité est plongée dans un genjutsu assez puissant pour les tuer tous à la minute où vous me faites faux bond. Ensuite, à l'heure où je vous parle, des centaines de chaines de chakra sont figées autour de vous et n'attendent qu'un battement de cils de ma part pour vous transformer en carpaccio. »

« Quel humour, Obito. »

Il essayait de prendre les paroles de l'homme sur le ton de l'humour mais il n'en était pas moins impressionné. Il était digne d'un grand Uchiwa, digne de ses ancêtres. Il avait tout prévu, tout assuré.

Si Danzo venait à mentir ou pire, à le trahir, l'Anbu pourrait se justifier en ayant recours à la légitime défense. Il serait jugé, sûrement sanctionné, mais personne ne pourrait jamais prouver qu'il avait accepté lui-même cette conversation avec l'ennemi numéro 1 de Konoha. Un homme mort ne parle pas.

« Je n'ai pas de mises en garde à vous faire, de mon côté. Je ne suis pas là en ennemi. »

« Cela, ce sera à moi d'en décider. »

« Si vous êtes ici avec les risques que cela comprend, votre choix est déjà fait. »

« Ne vous avancez pas tant. Appelez ça curiosité. »

« La curiosité est un défaut, le saviez-vous ? »

« Ne me parlez pas de défauts alors que n'êtes que vices. »

Danzo pinça les lèvres, agacé par le manque de respect de l'homme qui était bien plus jeune que lui. Il était habitué à être autoritaire et respecté, sanctionnant quiconque s'opposait à lui. La situation exigeait plus de tact, il fallait qu'il se maitrise, qu'il accepte la haine froide de l'Uchiwa car après tout, c'était de sa haine qu'il voulait se nourrir.

L'aîné fit quelques pas prudents en avant, puis s'arrêta à un mètre du brun. Il fixa avec attention la pierre sur sa gauche et sut que c'était le bon moment. La pierre froide serait son salut. Le salut du monde, l'avènement d'une nouvelle ère.

Anbus sous haute tension (itasaku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant