Anbus sous haute tension (itasaku)

39. Offensive

Le ciel rougeoyant n'allait pas tarder à s'éteindre définitivement et Sakura Haruno regardait l'horizon durant sa course auprès de ses compagnons d'armes sur les toits de la ville.

Seul le bruit de leurs semelles et de leurs armes encore vierges de sang venaient troubler le silence pesant des prémisses de la guerre. Ils avaient tous conscience de l'enjeu, ils savaient que l'ordre établi pourrait être bouleversé.

Alors les mercenaires avaient choisi de faire confiance en leur leader charismatique, cet homme qui les avait toujours soutenus malgré son caractère impérial et froid.

Et quand bien même les hommes ne savaient pas pourquoi ils allaient se battre, ils savaient que la raison était légitime. Ils savaient que cet homme, ce guerrier, chérissait la paix. Qu'il mourrait pour la paix, qu'il mourrait pour eux.

Ils étaient une bonne cinquantaine, peut-être plus. Des hommes de courage, des héros de l'ombre.

Ils avaient prêté serment et le respectaient. Ils se laissaient porter par Itachi, ils l'écoutaient.

Ils ne remettaient pas sa parole en doute.

Pas parce qu'ils en avaient peur mais bien parce qu'ils savaient qu'il sera là pour eux, comme il l'avait toujours été.

Sakura ne s'était pas rendu compte de l'attachement que les hommes de l'Anbu avaient envers Itachi. Elle ne s'était jamais préoccupée de cette question et n'avait tout simplement pas beaucoup échangé avec les membres des forces spéciales autres que ses propres amis avec qui elle avait déjà bien des problèmes à régler.

Pourtant cet engouement était magnifique. Ce n'était pas une amitié, bien plus que cela ; une dévotion.

Ils considéraient leur supérieur comme la clef à toutes les guerres et prônaient ses valeurs en étendard. Son calme, sa détermination, sa stratégie, sa force. Alors bien évidement, quand il avait donné l'ordre d'une guerre déguisée en mission, tous les hommes s'étaient levés.

Ils n'avaient pas posé de question. Juste répondu présents. Ils seraient là.

Et Itachi n'avait pas eu besoin de mentir ou de manipuler les siens pour y arriver, la jeune femme avait vu dans son regard toute la sincérité du monde. Elle avait vu la dévotion qu'il portait lui-même à ses hommes tout comme à son village.

Elle avait compris que ce n'était pas seulement une institution, l'Anbu, mais toute une famille.

Les yeux rouges flamboyants avaient parlé. Il avait regardé chacun de ses hommes dans les yeux et leur avait fait la promesse silencieuse de les protéger. Un par un, contre n'importe qui.

Vous rentrerez chez vous.

Et ils avaient dit oui, parce que promesse tenue ou non, Itachi était un homme de parole et il mettrait tout en place pour que les protecteurs de Konoha vivent encore longtemps. Alors même s'ils venaient à mourir, ils partaient du principe que seul le destin pouvait être plus fort que l'homme qui les protège.

Ou vous mourrez en héros.

Ils étaient tous des héros. Ils se foutaient du succès, de la médiatisation ou encore de la reconnaissance. Leur désintérêt était leur force pour agir dans l'ombre alors même si personne ne les traitait en héros pour toutes ces raisons qui faisaient que l'on ne connaissait même pas leurs noms ; ils étaient des putains de héros. Criez-le sur les toits pendant leur crémation. Honorez-les.

Voilà une vingtaine de minutes que la guerre avait été annoncée dans le camp d'entrainement. Des minutes pendant lesquelles le président de l'Anbu avait exposé le plan sans entrer dans les détails.